Cette semaine, cela fait un an que des dizaines de membres du personnel des Nations Unies, d’organisations non gouvernementales et de la société civile, et de missions diplomatiques sont détenus arbitrairement par les autorités de facto houthistes dans le nord du Yémen. Pour d’autres, la détention remonte à 2021. Aujourd’hui, nous réitérons notre demande urgente pour une libération immédiate et sans condition.
À ce jour, 23 membres du personnel de l’ONU et de cinq organisations non gouvernementales internationales (ONGI) sont toujours détenus arbitrairement. Fait tragique, un membre du personnel de l’ONU et un autre de Save the Children sont morts en détention. D’autres ont perdu des êtres chers alors qu’ils étaient détenus, privés de la possibilité d’assister à leurs funérailles ou de leur dire adieu. Nos collègues détenus arbitrairement ont passé au moins 365 jours — et pour certains, plus de 1000 jours — loin de leur famille, de leurs enfants, de leurs époux et de leurs épouses, en violation flagrante du droit international. Le poids de cette détention pèse également lourdement sur leurs familles, qui continuent d’endurer la douleur insupportable de l’absence et de l’incertitude alors qu’elles s ’apprêtent à vivre un nouvel Aïd sans leur proche.
Rien ne peut justifier leur calvaire. Ils ne faisaient que leur travail, venant en aide à des populations qui en ont désespérément besoin : des populations privées de nourriture, d’abri ou de soins adéquats.
Le Yémen reste l’une des pires crises humanitaires au monde, avec plus de 19 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire, qui est pour beaucoup une question de survie. Un environnement sûr, permettant les opérations humanitaires, y compris la libération du personnel détenu, est essentiel pour maintenir et rétablir l’aide aux personnes dans le besoin. Le personnel humanitaire ne devrait jamais être pris pour cible ou détenu dans l’exercice de son mandat qui est de servir le peuple yéménite.
La détention prolongée de nos collègues a un effet dissuasif sur l’ensemble de la communauté internationale, sapant le soutien au Yémen et entravant l’action humanitaire. Elle a également compromis les efforts de médiation en faveur d’une paix durable.
Nous saluons la libération d’un membre du personnel de l’ONU et de deux membres d’ONG, ainsi que la libération récente d’un membre du personnel d’une ambassade. Nous appelons les autorités de facto à tenir leurs précédents engagements, y compris ceux pris auprès du Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé lors de sa mission à Sanaa en décembre 2024.
L’ONU et les ONG internationales continueront de mettre en oeuvre tous les moyens possibles pour obtenir la libération sûre et immédiate des personnes détenues arbitrairement.
Signataires :
- Achim Steiner, Administrateur, PNUD
- Amitabh Behar, Directeur exécutif, OXFAM International
- Audrey Azoulay, Directrice générale, UNESCO
- Catherine Russell, Directrice générale, UNICEF
- Cindy McCain, Directrice exécutive, PAM
- Hans Grundberg, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Yémen
- Inger Ashing, Présidente-Directrice générale, Save the Children International
- Michelle Nunn, Présidente-Directrice générale, CARE
- Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général, OMS
- Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme