DES MILLIONS DE PERSONNES MENACÉES PAR LA FAMINE
Voici deux ans déjà, le magazine Un seul monde consacrait un dossier à la « faim». Il y était question de sous-nutrition et de malnutrition, ainsi que des problèmes liés à la sécurité alimentaire. À l’époque, on estimait que la lutte contre la faim dans le monde durerait quelques années encore. Malgré des revers inévitables, le succès, dans l’ensemble, paraissait inéluctable. Hélas, la réalité est aujourd’hui tout autre.
Alors que j’écris ces lignes, 27 millions de personnes au Yémen et dans différentes régions d’Afrique sont menacées par la famine. Elles dépendent presque entièrement de l’aide humanitaire.
Comme dans la plupart des situations de faim aiguë, des denrées alimentaires sont plus que nécessaires pour éviter une catastrophe humaine, mais ne suffisent pas à résoudre la crise. Celle-ci résulte presque toujours d’un conflit armé. La production cesse et la population concernée n’a pas accès à la nourriture.
Ce cas de figure se retrouve en particulier au Soudan du Sud, au Yémen et dans certaines régions du Nigeria.
La mort par inanition ne constitue pas seulement la fin tragique de destins humains dans ces pays. Elle est aussi causée, ou du moins admise, par l’homme.
La DDC a mobilisé quinze millions de francs supplé-mentaires en février de l’an dernier pour lutter contre la famine dans les pays africains touchés par ce fléau. L’aide parvient, certes, aux populations qui en ont besoin, mais l’acheminement se révèle souvent extrêmement difficile et donc onéreux. En de nombreux endroits, notre principal partenaire sur le terrain, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, ne peut effectuer, pour des raisons de sécurité, que des largages aériens de vivres. Ces derniers coûtent dix fois plus cher que l’approvisionnement par voie terrestre.
Ce nouveau numéro d’Un seul monde présente les énormes défis que doit relever la communauté internationale pour faire face à la crise alimentaire qui sévit en Afrique.
Le sujet suivant ne permettant pas de transition habile, je n’essaie même pas d’en trouver une. Il porte sur la refonte graphique de la revue que vous avez probablement déjà remarquée.
J’avoue n’avoir pas de sensibilité esthétique prononcée.
Rien d’étonnant donc que mes collègues d’Un seul monde aient peiné à me convaincre de la nécessité d’une nouvelle mise en page pour notre publication. Lorsque les graphistes du DFAE m’ont vanté les mérites des «espaces de détente visuels» – un des éléments innovants –, je suis resté sceptique.
J’ai finalement jugé sage de m’en remettre à des personnes dotées d’un sens artistique plus aiguisé que moi.
Le résultat de cette démarche, chères lectrices et chers lecteurs, vous le tenez entre vos mains et en serez les juges ultimes. J’espère que, comme moi, vous estimerez l’objectif atteint, qu’Un seul monde est encore plus agréable à lire et que les nombreux espaces de détente visuels (sans guillemets cette fois-ci) mettent davantage en valeur la qualité des articles.
Manuel Sager Directeur de la DDC