Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

World

Un nouveau programme de 282 millions d’USD vise à agir en faveur du climat et de l’environnement en intervenant dans le secteur agricole et les systèmes alimentaires

L’objectif de l’initiative, financée par le Fonds pour l’environnement mondial, est de promouvoir les cultures, les produits, l’élevage et les systèmes aquacoles durables et résilients dans 32 pays.

06/12/2024

Riyad – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Fonds international de développement agricole (FIDA) ont lancé aujourd’hui un nouveau programme qui vise intensifier les efforts de transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux, du stade de la production jusqu’à celui de la consommation, afin de les rendre durables, respectueux de la nature, résilients, inclusifs et non polluants.

Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le Programme intégré sur les systèmes alimentaires a été lancé à l’occasion de la journée consacrée aux systèmes agroalimentaires qui a eu lieu lors de la 16e réunion de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, à Riyad (Arabie saoudite).

Le programme permettra d’orienter 282 millions d’USD de financement du FEM et des cofinancements estimés à 1,8 milliard d’USD vers des activités visant à produire des effets environnementaux positifs sur la biodiversité, les terres et le changement climatique dans le monde entier, ainsi que des retombées socioéconomiques, à savoir une amélioration de la sécurité alimentaire, de la nutrition et des moyens de subsistance.

Le programme cible les systèmes agroalimentaires de quatre secteurs – les cultures (maïs, riz et blé), les produits (cacao, huile de palme et soja), l’élevage et l’aquaculture – dans 32 pays: Afrique du Sud, Angola, Argentine, Bénin, Bhoutan, Burkina Faso, Chili, Chine, Costa Rica, Équateur, Eswatini, Éthiopie, Ghana, Grenade, Îles Salomon, Inde, Indonésie, Kazakhstan, Kenya, Malaisie, Mexique, Namibie, Nauru, Nigéria, Ouganda, Pakistan, Pérou, Philippines, République-Unie de Tanzanie, Sri Lanka, Tchad et Türkiye.

Grâce au programme, les pays et les communautés développeront et renforceront les politiques, les chaînes de valeur, les pratiques et les plans d’investissement dans les principaux secteurs agroalimentaires. Le programme vise à atténuer les émissions de méthane dans les secteurs de l’élevage et du riz, ainsi que la déforestation dans les secteurs de l’élevage et de l’huile de palme. Il consistera également à promouvoir l’aquaculture en tant qu’autre source de protéines et de revenus, ainsi que la gestion intégrée des paysages en tant qu’alternative à l’utilisation non durable des terres dans la production de blé et de maïs. En outre, il permettra de favoriser les pratiques durables pour des produits importants, et ainsi d’obtenir des retombées environnementales et économiques bénéfiques à long terme.

Le programme a été lancé alors que la communauté internationale porte de plus en plus d’attention au rôle clé des systèmes agroalimentaires, comme cela a été le cas lors des récentes conférences des parties (COP) aux trois différentes conventions consacrées à l’environnement. Dans ce contexte, l’initiative en faveur des stratégies et plans d’action nationaux agricoles pour la biodiversité a été lancée lors de la 16e réunion de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP 16), tandis que l’initiative Harmoniya a été mise en route lors de la 29e session de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29). Lors des trois conférences des parties, une large place a été accordée aux débats sur le financement, car les systèmes agroalimentaires représentent moins de 5 pour cent du financement mondial de l’action climatique (2019-2020) et 23 pour cent du financement du développement en lien avec le climat (2022), soit un recul de 37 pour cent par rapport à la décennie précédente.

Le Programme intégré sur les systèmes alimentaires s’inscrit dans le prolongement de près d’une décennie d’investissements du FEM dans des programmes mondiaux consacrés aux systèmes alimentaires, notamment le Partenariat Good Growth, le programme sur les systèmes alimentaires résilients et le Programme d’impact sur les systèmes alimentaires et l’exploitation et la restauration des sols. Approuvé et élaboré à la suite du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, le Programme aidera des pays à respecter les engagements qu’ils ont pris au titre du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, de l’Accord de Paris sur le changement climatique et des cibles de neutralité en matière de dégradation des terres.

Le Projet de coordination mondiale contribuera à l’élaboration et au lancement de 32 projets de pays ces 12 prochains mois. Des pôles de coordination mondiale dédiés aux politiques et à la gouvernance, au secteur privé et à l’investissement, à l’innovation au niveau des paysages (terres agricoles, sites d’agroforesterie et autres zones non protégées) et à la gestion des connaissances constitueront des communautés de pratiques et renforceront la collaboration tout au long de la durée du programme, le but étant de produire davantage d’impact que la somme de chacun des projets de pays.

Citations:

FAO - QU Dongyu, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, a déclaré :

«Les systèmes agroalimentaires sont porteurs de solutions qui permettraient de résoudre des difficultés interdépendantes que rencontrent les populations et la planète. On ne pourra pas atteindre les objectifs du Cadre mondial de la biodiversité et de l’Accord de Paris, ainsi que les ODD, sans transformer les systèmes agroalimentaires. Le Programme intégré sur les systèmes alimentaires offre la possibilité de mettre en œuvre des solutions axées sur les systèmes agroalimentaires et oriente les investissements vers des résultats transposables. La FAO est résolue à œuvrer aux côtés des membres, des agriculteurs, des producteurs, des consommateurs et des partenaires, et dans les différents secteurs, afin de transformer les systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables et ainsi concrétiser les quatre améliorations – en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie – sans laisser personne de côté.»

FIDA - Alvaro Lario, Président du Fonds international de développement agricole a déclaré:

«Le Programme intégré sur les systèmes alimentaires est une initiative porteuse de transformation qui vise à rendre les systèmes alimentaires plus durables et plus résilients et à s’assurer que les petits exploitants puissent continuer à produire un tiers des aliments de la planète malgré l’incertitude liée au changement climatique.»

FEM - Carlos Manuel Rodriguez, Président-Directeur général et Président du Fonds pour l’environnement mondial, a déclaré:

«Les systèmes agroalimentaires mondiaux sont cruciaux pour la santé, la sécurité alimentaire, la nutrition et la prospérité économique, mais ils contribuent aussi à la déforestation, à l’appauvrissement de la biodiversité, à la dégradation des terres et aux émissions de gaz à effet de serre. Comme nos difficultés sont liées entre elles, nous devons adopter des solutions intégrées. Au titre du Programme intégré sur les systèmes alimentaires et d’autres initiatives, le FEM joue un rôle central dans la création d’un système alimentaire durable car il permet de garantir la durabilité depuis le stade de la production jusqu’à celui de la consommation, de produire des produits agricoles sans déforestation, de régénérer les sols et les paysages dégradés et de réduire les externalités négatives.