La Fédération africaine des journalistes (FAJ), organisation régionale panafricaine de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), appelle aujourd’hui à une action immédiate et décisive pour mettre fin aux violations croissantes et incessantes des droits fondamentaux des journalistes en Afrique. Alors que le continent célèbre la Journée Internationale des Droits de l’Homme sous le thème « Nos droits, notre avenir, ici et maintenant », la FAJ souligne les conséquences dévastatrices de ces abus sur la démocratie, le développement et les droits humains de tous les Africains.
Les journalistes à travers le continent subissent de graves abus, notamment des violences physiques, des arrestations arbitraires, des harcèlements judiciaires, des disparitions forcées et même des assassinats. Ces violations sont commises dans une impunité choquante, créant un climat de peur et de répression qui étouffe le libre flux d’informations. Ces attaques ne ciblent pas seulement les journalistes, mais sapent également le droit du public à l’information, affaiblissent la gouvernance démocratique et compromettent les aspirations de l’Afrique au progrès et à la justice.
« Chaque attaque contre un journaliste est une attaque contre le droit du public à savoir et une atteinte directe aux aspirations des Africains à vivre dans une démocratie où règne l’État de droit », a déclaré Omar Faruk Osman, président de la FAJ. « Le moment d’agir, c’est maintenant. Nous devons aller au-delà des mots creux de condamnation et exiger des comptes pour garantir que ceux qui commettent ces crimes odieux soient traduits en justice. L’impunité dont ils jouissent doit cesser – l’Afrique ne peut être un refuge pour ceux qui attaquent les journalistes.
Les menaces auxquelles sont confrontés les journalistes en Afrique sont omniprésentes et insidieuses. Conçues pour les réduire au silence, les intimider ou les exiler, ces abus poussent de nombreux journalistes à l’autocensure ou à abandonner complètement leur profession. Cette réalité alarmante encourage les auteurs, démontrant que la liberté des médias est gravement menacée à travers le continent.
En plus des menaces contre leur sécurité, les droits des journalistes en tant que travailleurs sont systématiquement violés. Beaucoup exercent dans des conditions d’exploitation, sans contrat, sans salaires décents ni protections sociales, et se voient refuser le droit de se syndiquer. Ces violations les rendent vulnérables à des pressions économiques qui compromettent leur indépendance et leur intégrité, aggravant les conditions précaires dans lesquelles ils opèrent. La FAJ affirme fermement que de tels abus sont équivalents à de graves violations des droits humains et reflètent un mépris généralisé pour la dignité et les droits des professionnels des médias.
Les femmes journalistes subissent des violations supplémentaires et souvent uniques. Elles sont touchées de manière disproportionnée par le harcèlement sexuel, la violence en ligne et hors ligne, ainsi que les menaces d’agressions sexuelles – souvent en raison de leur genre et de leur travail. Ces abus dissuadent les femmes de participer pleinement à la profession et créent des environnements de travail hostiles et dangereux, que ce soit dans les rédactions ou sur le terrain. L’inégalité entre les sexes aggrave ces défis, avec des écarts salariaux, des discriminations et un manque de protections telles que le congé maternité, qui restent fréquents.
« Les femmes journalistes sont l’épine dorsale de nos médias, mais elles continuent de subir des violations uniques et inadmissibles simplement à cause de leur genre », a déclaré Omar Faruk Osman. « Cela doit cesser. Une presse libre et dynamique ne peut exister que si elle est inclusive, équitable et protège tous ses praticiens. »
La FAJ appelle les gouvernements africains, l’Union africaine, les Communautés économiques régionales (CER), les propriétaires de médias, les syndicats et associations de journalistes, les organisations de la société civile et les partenaires internationaux à prendre des mesures décisives. Celles-ci doivent inclure l’application de lois protégeant adéquatement la liberté des médias, l’institution de garanties rigoureuses pour la sécurité et la protection des journalistes, la responsabilisation des auteurs de crimes contre les journalistes et la promotion de conditions de travail équitables et justes dans l’industrie des médias.
« Les droits des journalistes sont des droits humains », a souligné Omar Faruk Osman. « Sans garantir leur liberté, leur sécurité et leur dignité, l’Afrique ne pourra jamais atteindre ses aspirations de gouvernance démocratique, de développement durable et de justice sociale. Protéger les journalistes n’est pas un choix ; c’est une nécessité fondamentale pour le progrès de notre continent. »
Alors que le monde célèbre la Journée Internationale des Droits de l’Homme, la FAJ et ses syndicats et associations affiliés se tiennent aux côtés des journalistes africains dans l’exercice de leur travail journalistique. La fédération s’engage à amplifier leurs voix, défendre leurs droits et assurer leur sécurité. Le message est clair et urgent : Nos droits, notre avenir, ici et maintenant.