FAIRFAX, Etats Unis, 23 octobre (UNHCR) - La Haut Commissaire assistante en charge de la protection de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a appelé lors d'une conférence aux Etats-Unis à la mise en place de procédures d'asile et de migration qui tiennent mieux compte des besoins spécifiques des enfants.
« Quelque soit leur statut, les enfants doivent être traités tout d'abord comme des enfants et leurs meilleurs intérêts doivent être identifiés et respectés par des professionnels », a-t-elle dit mercredi dans son discours d'ouverture aux délégués, lors de la conférence sur la protection des enfants non accompagnés et séparés.
La conférence, qui a duré trois jours, a été organisée par le Bureau de la Population, des Réfugiés et des Migrations du Département d'Etat américain et s'est déroulée à l'université George Mason de Fairfax, en Virginie. Elle a pour but d'améliorer le temps et l'efficacité de la protection de plus d'1,6 million d'enfants qui, réfugiés, déplacés ou migrants, ont été séparés de leurs parents ou tuteurs.
De nombreux enfants non accompagnés ont survécu à des voyages pénibles et dangereux pour échapper à la persécution, aux violations des droits de l'homme et à la violence. Selon les estimations, 1,2 million d'enfants sont victimes de la traite des êtres humains tandis qu'un nombre inconnu d'autres ont été envoyés par leurs parents ou tuteurs, contre leur volonté ou pas, vers un avenir meilleur.
Les procédures en place pour répondre aux besoins des enfants séparés ou non accompagnés varient largement selon les pays, a indiqué Erika Feller. Elle a cité l'exemple d'un pays européen qui, la semaine dernière, avait établi des procédures accélérées dans les aéroports visant à bloquer l'arrivée d'enfants. Le manque d'accompagnants psychologiques ou de tuteurs nommés par les autorités pour les enfants non accompagnés a été relevé comme un problème récurrent observé partout dans le monde, y compris les Etats-Unis.
« L'absence de représentation permettant à un enfant de surmonter les obstacles juridiques à l'entrée et de bénéficier d'une évaluation appropriée des besoins de protection est fondamentalement préjudiciable aux meilleurs intérêts de l'enfant », a indiqué Erika Feller.
Une initiative organisée par Microsoft, un partenaire du HCR du secteur privé, visant à augmenter la représentation légale des enfants non accompagnés et lancée aux Etats-Unis la semaine dernière, ainsi que des efforts du gouvernement, ont été décrits par la Haut Commissaire assistante comme des développements extrêmement positifs.
Erika Feller a indiqué que la protection des enfants non accompagnés et séparés, et particulièrement celle des enfants demandeurs d'asile et réfugiés, devrait être guidée par un principe primordial selon lequel les politiques et les actions devraient être déterminées par ce qui est dans les meilleurs intérêts de l'enfant.
« Du point de vue du HCR et de notre Comité exécutif [l'organe directeur de l'organisation] », a dit Erika Feller, « ce principe devrait consister en une réflexion initiale sur toutes les actions concernant les enfants non accompagnés ou séparés, depuis leur identification, leur réception et leur orientation pour trouver des arrangements appropriés d'assistance temporaire et leur participation aux procédures d'asile. »
Les procédures actuelles d'asile et de migration sont créées d'abord pour les besoins des adultes, a dit Erika Feller dans ses conclusions, alors que sont nécessaires des procédures concernant directement les enfants.
Par Tim Irwin à Fairfax, Etats-Unis