Lieu de l'opération: Global
Montant de la décision: EUR 3.000.000
Numéro de référence de la décision: ECHO/THM/BUD/2006/02000
Exposé des motifs
1. Justifications, besoins et populations cibles :
1.1. Justification
Lors de conflits ou de catastrophes majeures, une information précise et opportune joue un rôle aussi important qu'une coordination rapide et cohérente entre les différents acteurs de la communauté humanitaire internationale. Des systèmes efficaces offrant un accès rapide à des informations globales, utiles et fiables sont cruciaux pour les opérations d'aide humanitaire. Ainsi que l'ont démontré récemment les interventions d'urgence au Darfour ou lors des catastrophes du tsunami dans l'Océan Indien ou du séisme en Asie du Sud, l'accès à l'information est fondamental dans l'élaboration d'une réponse stratégique cohérente. Plus vite la communauté humanitaire collecte, analyse et diffuse les informations essentielles et plus vite elle agit, plus la réponse sera efficace, mieux les besoins seront satisfaits et plus grand sera le profit pour les populations affectées.
Dans les urgences complexes et prolongées, un flux constant d'informations actualisées et pertinentes est essentiel pour permettre aux fournisseurs de l'aide humanitaire ainsi qu'aux victimes des crises de prendre des décisions en connaissance de cause. Les problèmes d'accès à une information indépendante en temps de conflit peuvent facilement exacerber les tensions existantes. En cas de crise soudaine, l'évaluation rapide des besoins, la création de cartes situant les crises et une mise en relation des besoins et des ressources disponibles améliorent la transparence, l'efficacité et l'efficience de la réponse, évitant ainsi les dépenses insuffisantes, comme celles excessives.
La mobilisation de la communauté humanitaire internationale dépend souvent de la disponibilité d'une vision globale de l'urgence quand elle surgit, y compris les informations sur toutes les activités des acteurs et agences humanitaires associés à l'intervention. Des informations et données globales et fiables, intégrées et analysées, présentées dans des formats utilisables, permettent aux décideurs présents sur le terrain d'éviter les doubles emplois et de mieux coordonner la réponse entre les différentes agences opérationnelles. Ainsi, un répertoire des documents importants en matière d'urgence (rapports de situation, cartes géographiques ou thématiques, systèmes de suivi des activités de type «qui fait quoi où?» pour chaque secteur, évaluations et données financières) mis à jour en permanence, devient un outil indispensable pour les agences et les décideurs pendant la phase de réponse et ce, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays concerné.
La liste des ressources financières humanitaires n'est pas seulement utilisée dans les analyses rétrospectives mais constitue également un instrument fondamental pour les opérations en cours. L'identification des besoins non satisfaits et des inégalités dans les permet aux organisations opérationnelles et aux donateurs de collaborer afin de déterminer le meilleur usage des ressources humanitaires.
Un flux régulier d'informations et l'analyse des événements survenant dans les pays à haut risque sont des éléments fondamentaux de l'alerte précoce. Les informations ainsi communiquées dans le cadre d'une alerte précoce permettent d'assurer une prise de décision et une élaboration de politique proactives plutôt que réactives. En alertant la communauté humanitaire de l'imminence d'une crise, l'analyse précoce peut faciliter les interventions préventives et le niveau de préparation, ce qui peut ensuite minimiser, voire écarter, cette crise.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), établi en 1991, a reçu comme mandat spécifique de travailler en collaboration avec les organisations de secours opérationnelles, afin d'assurer la couverture totale des besoins humanitaires et d'éviter la duplication des efforts. OCHA sert de catalyseur, dans ce système multilatéral, à une action humanitaire circonstanciée, menée dès l'annonce d'une crise et jusqu'à ce que le processus de réhabilitation et de reconstruction soit engagé. La gestion de l'information assurée par OCHA va de la simple collecte de renseignements et de données à son intégration, son analyse, sa synthèse et sa diffusion par Internet ou d'autres moyens.
Les systèmes d'information d'OCHA sont essentiels à la communauté humanitaire, notamment pour la DG ECHO, en sa qualité d'important donateur et pour sa procédure de décision. La DG ECHO est un utilisateur important de ces systèmes d'information dans sa gestion quotidienne de l'aide humanitaire. De plus, la DG ECHO est très soucieuse des principes et bonnes pratiques de l'aide humanitaire approuvés lors de la Conférence de Stockholm en 2003. La présente décision de financement se situe dans le prolongement concret de l'engagement pris par les donateurs de renforcer la cohérence et l'efficacité de leurs actions ainsi que d'assumer leurs responsabilités vis-à-vis des bénéficiaires.
Par conséquent, après les résultats positifs enregistrés au cours de la première année du soutien thématique accordé à OCHA, la DG ECHO envisage de continuer à appuyer les mesures visant à améliorer la coordination de l'aide humanitaire et les systèmes de gestion de l'information qui y sont liés. Cet objectif passe par le financement d'OCHA, partenaire expérimenté doté d'un mandat unique et jouissant d'une audience mondiale dans ce domaine. La DG ECHO maximisera cet investissement en assurant la coordination technique, la disponibilité et l'interopérabilité avec les instruments similaires développées pour la DG ECHO et d'autres services de la Commission par le Centre commun de recherche.
Le soutien thématique a permis à OCHA de faire des progrès substantiels dans l'important domaine de la gestion des informations, à travers la création d'unités de gestion d'information (UGI) dans les bureaux locaux d'OCHA et la mise en place de Centres d'Information Humanitaire (CIH) dans des situations de crises humanitaires telle qu'au Darfour, ou en réponse à des catastrophes naturelles telles que le tsunami du 26 décembre 2004 et, plus récemment, le séisme en Asie du Sud. Après trois années de soutien thématique, la DG ECHO a l'intention d'abandonner progressivement cette contribution d'ici la fin du présent financement.