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Rapport sur les catastrophes dans le monde 2015 : Les acteurs locaux, clés de l’efficacité humanitaire (Résumé)

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Le nouveau Rapport sur les catastrophes dans le monde publié par la FICR plaide pour une meilleure reconnaissance et un soutien accru des acteurs humanitaires locaux

Publié: 24 septembre 2015

Les acteurs locaux sont souvent les plus performants dans la conduite des opérations humanitaires. Pourtant, en dépit de leur rôle crucial, ils peinent à obtenir les fonds et le soutien nécessaires.

Le Rapport sur les catastrophes dans le monde 2015, lancé aujourd’hui par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), passe en revue les difficultés et les défis auxquels se heurtent ces intervenants dans leurs efforts pour étendre et consolider leur action humanitaire.

Quoique largement reconnue, l’efficacité des organisations humanitaires locales ou nationales n’est pas reflétée dans les structures de financement et de coordination. Les auteurs du rapport observent, par exemple, qu’entre 2010 et 2014, 1,6% seulement du total des fonds alloués à des ONG internationales, régionales, nationales et locales est échu directement aux deux dernières catégories.

Partant de ce constat, le rapport appelle la communauté humanitaire à mettre en place des partenariats plus équilibrés entre acteurs internationaux et locaux et des procédures plus efficaces de canalisation des ressources financières, notamment au niveau communautaire où les besoins sont les plus aigus et où l’impact du développement se fait le plus fortement sentir. En bref, il plaide pour la « localisation » de l’assistance.

«Les acteurs locaux sont toujours les premiers à intervenir. En 2015, nous avons vu les communautés et les institutions locales au coeur des opérations de sauvetage en faveur des sinistrés emprisonnés dans les décombres à la suite du tremblement de terre au Népal, nous les avons vues mettre en place des centres d’hébergement d’urgence après le passage dévastateur du cyclone Pam à Vanuatu, ou encore en première ligne des secours aux victimes du conflit en Syrie», souligne Elhadj As Sy, secrétaire général de la FICR.

«Mais leur efficacité ne tient pas seulement à leur proximité. Les groupes locaux, au nombre desquels les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, sont efficaces en raison des perspectives qu’ils ouvrent, de leur connaissance de la langue et de la culture, et parce qu’ils sont présents en permanence au sein des communautés et en mesure de les aider à limiter les risques avant que les catastrophes ne se produisent.»

La FICR appelle à dégager davantage de ressources en soutien aux acteurs humanitaires locaux et nationaux.

«La responsabilité de la réponse à des catastrophes majeures ne doit pas être transmise en totalité aux acteurs locaux, mais la répartition des tâches et des compétences doit être rééquilibrée», poursuit le secrétaire général. «Les partenaires internationaux ont un rôle crucial à assumer, notamment dans la mise à disposition de soutiens spécialisés et dans la mobilisation de ressources complémentaires lorsque les capacités locales sont dépassées. Toutefois, cet appui doit être apporté dans un esprit d’humilité, de confiance et de respect, et avec la volonté affirmée de contribuer au développement des capacités locales.»

Au début de l’année, la FICR avait annoncé le lancement de la ‘Coalition du milliard pour la résilience’, une initiative visant à réduire radicalement d’ici 2025 les risques et vulnérabilités au bénéfice d’un milliard d’habitants de la planète et à les rendre plus résilients face aux catastrophes et autres situations de crise. Un tel objectif ne pourra être atteint sans un partenariat étroit avec les acteurs locaux et un soutien renforcé en leur faveur.

A propos du Rapport sur les catastrophes dans le monde

Le Rapport sur les catastrophes dans le monde est une publication annuelle indépendante produite pour le compte de la FICR qui offre des informations et des analyses factuelles sur les défis, tendances et innovations en matière de réduction des risques et de gestion des crises. Il apporte une contribution majeure à la recherche en relation avec les discussions tenues en 2015 à Sendai dans le cadre de la Conférence mondiale des Nations unies sur la réduction des risques liés aux catastrophes ainsi qu’avec les Objectifs du développement durable. Il offre également un précieux éclairage dans la perspective du Sommet humanitaire mondial de l’année prochaine lors duquel la localisation de l’assistance figurera parmi les principaux points à l’ordre du jour.

Les catastrophes en 2014

➢ 317 catastrophes naturelles ont été recensées en 2014 dans 94 pays, selon le Centre de recherche sur l’épidémiologie des catastrophes (CRED). C’est le chiffre le plus bas de la décennie (17% sous la moyenne). [1]

➢ Près de 107 millions de personnes ont été affectées par des catastrophes en 2014, un chiffre en augmentation par rapport à l’année précédente. Il ne fait guère de doute que le changement climatique entraînera une augmentation de la fréquence et de la gravité des catastrophes et du nombre de personnes affectées.

➢ En 2014, les catastrophes ont fait 8186 morts à travers le monde, ce qui représente une mortalité inférieure de près de 90% à la moyenne de la décennie. 2014 a aussi été l’année affichant la plus faible mortalité depuis 1986 (7303). Toutefois, le bilan en vies humaines de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest (8600) est nettement supérieur à celui de l’ensemble des catastrophes naturelles pour 2014.

➢ En 2014, 48% des catastrophes se sont produites en Asie, où on a également enregistré plus de 85% du total des morts et 86% du total des personnes affectées. Cette hausse de la mortalité en Asie coïncide avec une baisse de la mortalité dans les Amériques (8% du total contre 25% en moyenne).

➢ La Chine a été le pays le plus durement touché, sécheresse, tempêtes et inondations ayant affecté plus de 58 millions d’habitants au total. En août 2014, un tremblement de terre a fait 731 morts, le bilan le plus dramatique de l’année pour une seule catastrophe naturelle.

➢ En 2014, 87% des catastrophes ont été liées au climat. Cela confirme une tendance sur deux décennies qui voit le nombre des catastrophes liées au climat excéder celui des catastrophes géophysiques dans les dix pays du monde les plus touchés.

➢ Inondations et glissements de terrain ont représenté 49% des catastrophes en 2014 et compté pour 63% du total des morts et 34% des personnes affectées, les inondations en Inde, au Pakistan et dans les Balkans figurant parmi les plus dramatiques. La sécheresse a compté pour 39% du nombre total des personnes affectées par des catastrophes.

➢ 5884 personnes ont péri dans des accidents technologique en 2014. Le plus grave d’entre eux, avec 304 morts, a été le naufrage du ferry Sewol, en République de Corée. Neuf autres accidents ont fait plus de 100 morts chacun, pour un total de 1537. Les accidents de transport ont compté pour 74% de la mortalité due aux accidents technologiques.

➢ En 2014, les pertes économiques ont été estimées à 99,2 milliards de dollars des Etats-Unis, un bilan nettement inférieur à la moyenne de 147 milliards sur les dix dernières années. Les inondations dans le Jammu-et-Cachemire et le cyclone Hududh en Inde ont été les catastrophes les plus coûteuses, à hauteur de 16 milliards de dollars des Etats-Unis chacune. Pour la première fois depuis 1980, on a toutefois enregistré une baisse consécutive sur trois ans des pertes économiques liées aux catastrophes.

Pour plus d’informations et pour organiser des interviews, prière de s’adresser à:

A Genève:

Benoit Carpentier, communication publique, FICR

Mobile: +41 79 213 24 13, courriel: benoit.carpentier@ifrc.org

[1] CRED’s EM-DAT: International Disasters Database (www.emdat.be).