Genève (CICR) - « L'intensification de plusieurs conflits dans le monde en 2006, souvent accompagnée de grands déplacements de populations à l'intérieur des pays touchés, a provoqué des souffrances incommensurables et posé des défis complexes sur le plan humanitaire », a déclaré Jakob Kellenberger, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), à l'occasion de la présentation du rapport d'activité du CICR (en anglais) aux donateurs à Genève.
Jetant un regard sur l'année écoulée, année marquée par une violence extrême dans des pays tels que l'Irak, le Soudan, la Somalie, l'Afghanistan et Sri Lanka, M. Kellenberger a attiré l'attention sur la question du déplacement interne comme étant une préoccupation spécifique du CICR. « Les personnes déplacées - des femmes et des enfants dans la majorité des cas - constituent un groupe particulièrement vulnérable, a-t-il ajouté. Leur présence fait très souvent peser un lourd fardeau sur les communautés d'accueil, déjà appauvries. » Le président a fait remarquer que des efforts accrus étaient nécessaires pour lutter - et prévenir - les déplacements internes.
Selon M. Kellenberger, « le droit international humanitaire interdit en principe le déplacement des civils. Il énonce également les règles essentielles destinées à épargner aux civils les effets des hostilités. Faire respecter ces règles est par conséquent le meilleur moyen avant tout de prévenir les déplacements et d'en éviter les conséquences souvent très déstabilisantes pour des populations tout entières. »
Avec un réseau de quelque 12 000 collaborateurs dans 80 pays, le CICR a travaillé dans un grand nombre de zones de conflit en 2006. Ces opérations allaient de l'intervention rapide dans le cas d'une crise soudaine ou aggravée telle que celles qu'ont connues le Liban, Sri Lanka et la Somalie, à l'aide continuelle apportée dans les situations d'urgence chroniques comme au Tchad, en République centrafricaine et en Colombie. Sur l'année, les dépenses du CICR ont atteint leur niveau le plus élevé en un demi-siècle - l'Afrique représentant plus de 40 %.
Au total, le CICR est venu en aide à 3,5 millions de personnes déplacées dans 19 pays - une augmentation de quelque 300 000 personnes par rapport à l'année précédente. Des millions d'autres personnes touchées par un conflit armé - dont les populations rurales vulnérables, les malades et les blessés, les personnes privées de liberté et les familles de personnes portées disparues - ont elles aussi bénéficié de l'action humanitaire menée par l'institution. Des projets dans divers domaines (eau, assainissement et construction, entre autres) ont permis de répondre aux besoins de près de 16 millions de personnes. Les visites aux détenus, les activités de recherches et autres activités de rétablissement des liens familiaux, et les efforts entrepris pour promouvoir le droit international humanitaire auprès de toutes les personnes concernées ont été, en 2006 encore, des activités cruciales du CICR.
L'année 2006 a été l'année où les Conventions de Genève ont enfin obtenu une reconnaissance universelle. Malgré cela, le non-respect du droit international humanitaire est toujours aussi flagrant. « Pour chaque violation, une vie est détruite, a conclu M. Kellenberger. Une des premières priorités du CICR est que le droit soit mieux respecté - notamment par le rappel aux parties aux conflits armés de leurs obligations. Il incombe alors aux belligérants eux-mêmes et à tous les États parties aux Conventions de Genève de faire preuve de la volonté politique nécessaire pour appliquer le droit et le faire respecter. »
Informations complémentaires :
Claudia McGoldrick, CICR Genève, tél : +41 22 730 2063 ou +41 79 217 3216