Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

World

Normes Minimales de l’éducation en situations d’urgence: Préparation, interventions, relèvement

Attachments

Qu’est-ce que l’éducation en situations d’urgence ?

L’éducation est un droit humain fondamental pour tous. Elle est particulièrement cruciale pour les dizaines de millions d’enfants et de jeunes affectés par les conflits et les catastrophes et pourtant elle est souvent gravement perturbée en situations d’urgence, privant les apprenants des effets transformateurs d’une éducation de qualité.

L’éducation en situations d’urgence comprend des possibilités d’apprentissage pour tous les âges. Elle englobe le développement de la petite enfance, l’éducation primaire, secondaire, non formelle, technique, professionnelle, supérieure et des adultes. Dans les situations d’urgence jusqu’à la phase de relèvement, une éducation de qualité fournit une protection physique, psychosociale et cognitive qui peut à la fois aider à vivre et à sauver des vies.

L’éducation en situations d’urgence garantit la dignité et aide à vivre en offrant des espaces d’apprentissage en lieu sûr, où les enfants et les jeunes qui ont besoin d’un autre type d’aide peuvent être identifiés et soutenus. Une éducation de qualité sauve des vies en apportant une protection physique contre les dangers et l’exploitation d’un environnement de crise. Quand un apprenant se trouve dans un environnement d’apprentissage en milieu sûr, il risque moins d’être exploité sexuellement ou économiquement ou exposé à d’autres risques, comme un mariage précoce ou forcé, le recrutement dans des groupes armés ou des forces armées ou le crime organisé. De plus, l’éducation peut transmettre des informations vitales pour renforcer les compétences de survie fondamentales et les stratégies d’adaptation. Il peut s’agir, par exemple, d’informations sur la manière d’éviter les mines terrestres, de se protéger des abus sexuels, d’éviter l’infection par le VIH et d’avoir accès à des soins médicaux ou à de la nourriture.

Les possibilités éducatives atténuent aussi l’impact psychosocial causé par un conflit ou une catastrophe en donnant une impression de routine, de stabilité, de structure et d’espoir pour l’avenir. En renforçant les compétences relatives à la résolution des problèmes et à l’adaptation aux situations difficiles, l’éducation permet aux apprenants de prendre des décisions informées pour survivre et prendre soin d’eux-mêmes et des autres dans un environnement dangereux. Elle peut aider les gens à réfléchir de façon critique face à des messages à caractère politique ou à des sources d’informations contradictoires.

Les écoles et autres espaces d’apprentissage peuvent être un point de départ pour la fourniture d’un appui essentiel dépassant le seul secteur de l’éducation, par exemple dans les domaines de la protection, de la nutrition, de l’eau et de l’assainissement et des services de santé. La coordination entre les personnes qui travaillent dans les secteurs de l’éducation, de la protection, des abris, de l’eau et de l’assainissement, de la santé et dans le secteur psychosocial est cruciale pour établir des espaces sûrs et adaptés aux apprenants.

Une éducation de qualité contribue directement à la stabilité sociale, économique et politique des sociétés. Elle participe à réduire le risque de conflit violent en renforçant la cohésion sociale et en contribuant à la résolution des conflits et à l’édification de la paix. Cependant, même si les chances de consolidation de la paix à long terme augmentent de façon significative quand la population affectée par un conflit est éduquée, l’éducation peut aussi avoir un impact négatif sur la paix et la stabilité. L’éducation peut contribuer au conflit si elle renforce les inégalités et l’injustice sociale en refusant à certains apprenants l’accès à l’éducation ou si les programmes scolaires ou les méthodes d’enseignement sont biaisés. Les établissements scolaires peuvent être une cible pendant un conflit ou les élèves et les personnels de l’éducation peuvent être attaqués sur le chemin de l’école. Une réforme de l’éducation bien conçue, qui peut commencer très vite après une urgence, est nécessaire pour garantir la protection des systèmes éducatifs et mettre les sociétés affectées par un conflit sur la voie d’une paix et d’un développement durables.

Les crises peuvent être pour les autorités locales, les communautés et les parties prenantes internationales une occasion de travailler ensemble à la transformation sociale en créant des systèmes et des structures d’éducation plus équitables.
Les groupes qui sont souvent exclus, comme les jeunes enfants, les filles, les adolescents, les enfants handicapés, les réfugiés ou les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays (PDIP) peuvent profiter d’occasions pour une éducation réussie. Cela peut être le côté positif d’une crise qui permet d’améliorer l’accès à l’éducation et la qualité de celle-ci.

Les crises sont une occasion d’enseigner à tous les membres d’une communauté de nouvelles compétences et de nouvelles valeurs : par exemple, l’importance de l’éducation inclusive, de la participation et de la tolérance, la résolution des conflits, les droits de l’homme, le respect de l’environnement et la prévention des catastrophes. Il est impératif que l’éducation en situations d’urgence jusqu’à la phase de relèvement soit appropriée et pertinente. Elle doit enseigner les bases de la lecture, de l’écriture et du calcul, fournir des programmes scolaires correspondant aux besoins des apprenants et encourager la réflexion critique.
L’éducation peut créer une culture de sécurité et de résilience en offrant un enseignement sur les dangers, en encourageant l’utilisation des écoles comme centres communautaires pour la réduction des risques de catastrophes et en responsabilisant les enfants et les jeunes pour qu’ils deviennent des leaders dans la prévention des catastrophes.