(Genève, le 4 avril 2013) - Les membres de la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL) et de la Coalition contre les armes à sous-munitions (CMC), présents dans près de 50 pays, appellent les États à mettre immédiatement un terme à l’utilisation des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions et à prendre leurs responsabilités face aux dégâts déjà commis. « Le grand nombre de victimes civiles causées par l’utilisation récente par les forces du gouvernement syrien de ces deux types d’armes interdites montre clairement pourquoi elles doivent être reléguées aux oubliettes de l’Histoire, a déclaré Sylvie Brigot-Vilain, directrice exécutive d’ICBL- CMC. Les pays qui n’ont pas encore rejoint les deux traités qui interdisent totalement l’utilisation de ces armes doivent le faire sur le champ », a-t-elle ajouté.
Le Traité d’interdiction des mines antipersonnel de 1997 et la Convention sur les armes à sous- munitions de 2008 ont permis de réduire efficacement les risques associés à ces armes interdites pour un grand nombre de communautés dans le monde. À ce jour, le Traité d’interdiction des mines antipersonnel compte 161 États parties et un État signataire, et 111 pays se sont joints à la Convention sur les armes à sous-munitions, 80 d’entre eux ayant le statut d’État partie (trois pays se sont joints à la Convention cette année dont un, le Tchad, la semaine dernière).
Grâce à ces deux traités, plusieurs centaines de kilomètres carrés de terres contaminées ont été dépollués, et près de 46 millions de mines antipersonnel et de 750 000 armes contenant 85 millions de sous-munitions ont été détruites. Plus important encore, le nombre annuel de victimes de ces armes a chuté de manière spectaculaire pour passer sous la barre des 5 000 cas recensés.
Néanmoins, chaque jour, 12 personnes en moyenne sont encore tuées ou mutilées par ces armes. Environ 60 pays et six zones dans le monde sont toujours contaminés par des mines antipersonnel et des restes d’armes à sous-munitions. De plus, dans un grand nombre de pays touchés, des victimes luttent encore pour obtenir des services et une assistance. À l’heure actuelle, 35 pays ne se sont pas encore joints au Traité d’interdiction des mines antipersonnel et 86 à la Convention sur les armes à sous-munitions.
Afin d’inciter les États à agir davantage, les militants d’ICBL et de la CMC dans le monde entier, de l’Afghanistan à la Zambie, ont organisé des opérations publiques de sensibilisation qui se sont tenues du 1e mars au 4 avril, dans le cadre de la campagne « Prête ta jambe ». L’idée de retrousser une jambe de pantalon par solidarité avec les victimes le 4 avril a été lancée en 2011 par l’ONG colombienne Fundación Arcángeles afin d’attirer l’attention sur la question des mines antipersonnel et de leur effet dévastateur sur les populations, d’abord en Colombie en 2011 puis dans le reste du monde en 2012.
En 2013, les campagnes mondiales ont su mobiliser des célébrités, des victimes, des élus et la société civile pour inciter les États à entamer ou à accélérer les mesures de dépollution des sols, à mettre pleinement en œuvre leurs lois sur l’assistance aux victimes afin d’améliorer l’accès aux services, à détruire leurs stocks d’armes et, enfin, à adhérer au Traité d’interdiction des mines antipersonnel et à la Convention sur les armes à sous-munitions. La liste complète des actions entreprises dans le cadre des campagnes nationales est disponible sur: www.icbl.org/index.php/icbl/Home- Elements/Key-Issues/LYL2013/National-Campaign-Plans.
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