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Le Conseil de sécurité adopte sa première résolution sur la réforme du secteur de la sécurité, jugée comme un point clef de la consolidation de la paix - résolution 2151 (2014)

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CS/11369 Conseil de sécurité
7161e séance – matin & après-midi

Le Conseil de sécurité a tenu aujourd’hui un débat public sur la question: « Maintien de la paix et la sécurité internationales: la réforme du secteur de la sécurité: défis et opportunités », à l’issue duquel le Conseil a adopté sa première résolution sur cette question.

Ouvrant le débat, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a déclaré que l’adoption de ce texte allait « donner un élan politique aux efforts déployés en la matière ».

Par la résolution 2151 (2014), adoptée à l’unanimité, le Conseil réaffirme l’importance de la réforme du secteur de la sécurité pour la stabilité et la reconstruction des États qui sortent d’un conflit et décide de continuer de faire figurer, dans les mandats des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales des Nations Unies, des éléments de réforme du secteur de la sécurité et d’accorder à ceux-ci le degré de priorité voulu. Par ce texte, le Conseil réaffirme l’importance centrale de l’appropriation nationale des mécanismes de réforme du secteur de la sécurité et réaffirme également que le pays concerné a, le cas échéant, une responsabilité dans la détermination de l’appui à la réforme du secteur de la sécurité.

Aux termes de la résolution, le Conseil estime que la réforme du secteur de la sécurité doit être complémentaire et inspirée d’orientations politiques nationales de plus grande envergure ouvertes à toutes les composantes de la société et permettant la participation de la société civile, qui établissent les fondements de la stabilité et de la paix grâce au dialogue national et aux mesures de réconciliation, et il décide d’associer la réforme du secteur de la sécurité à cette action.

La résolution souligne que la réforme du secteur de la sécurité est essentielle pour lutter contre l’impunité en cas de violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire et d’atteinte à ces droits, et concourt à l’état de droit. Par ce texte, le Conseil de sécurité engage les États Membres qui entreprennent de réformer le secteur de la sécurité à prendre en compte systématiquement la protection de l’enfance.

Après avoir noté que « l’ONU est particulièrement bien placée pour faciliter et coordonner les réformes du secteur », le Conseil décide de continuer de renforcer le rôle du Secrétariat de l’Organisation dans la réforme du secteur de la sécurité. Il engage le Secrétaire général à continuer de promouvoir la coopération entre l’ONU et l’Union africaine conformément à l’accord-cadre relatif au programme décennal de renforcement des capacités de l’Union africaine (...) et encourage tous les partenaires à continuer d’aider l’Union africaine à se doter de moyens accrus à cette fin. Le Conseil souligne qu’il importe que les femmes soient pleinement mobilisées et participent à part entière, sur un pied d’égalité avec les hommes, à toutes les étapes de la réforme du secteur de la sécurité, compte tenu du rôle qu’elles jouent dans la prévention et le règlement des conflits et dans la consolidation de la paix.

À l’ouverture du débat, le Secrétaire général, qui a soumis au Conseil de sécurité son deuxième rapport, a déclaré que « l’objectif de la réforme du secteur de la sécurité est simplement de rendre les vies des personnes plus sûres ». Il a souligné que « les institutions de la sécurité sont au cœur du contrat entre l’État et ses citoyens; et que « l’autorité et le droit légitime du recours à la force s’accompagnent d’une responsabilité de protéger et de respecter les droits de l’homme ». Évoquant sa visite récente en République centrafricaine, il a estimé que le débat d’aujourd’hui venait à propos en ce qui concerne l’avenir de ce pays et de nombreuses autres situations de par le monde.

« Si nous voulons disposer d’un secteur de la sécurité efficace, légitime et responsabilisé, il nous faut envisager une approche plus globale et détaillée », a quant à lui proposé le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et à l’intégration européenne du Monténégro, M. Igor Lukšić. M. Lukšić a aussi mis l’accent sur l’évolution du concept de réforme du secteur de la sécurité, sept ans après la déclaration présidentielle du Conseil.

S’exprimant sur cette étape déterminante dans la transition d’un conflit vers un développement durable, le Ministre des affaires étrangères du Nigéria et Président du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, M. Aminu Wali, a jugé que « la réforme du secteur de la sécurité contribue à la prévention des conflits ». Il a également mis l’accent sur la nécessité de se pencher sur la sécurité humaine sous toutes ses formes

Quant au Secrétaire d’État auprès du Ministère des affaires étrangères et européennes de la Slovaquie, M. Peter Burain –dont le pays préside, avec l’Afrique du Sud, le Groupe d’amis pour la réforme du secteur de la sécurité-, il s’est réjoui de ce que la résolution adoptée ce jour cherche des approches concrètes dans la mise en œuvre des recommandations du dernier rapport du Secrétaire général sur la réforme du secteur de la sécurité.

Plusieurs intervenants au débat, comme la France ou l’Inde, ont fait observer que sur 47 résolutions sur lesquelles le Conseil a votées en 2013, 24 d’entre elles font une mention explicite de la réforme du secteur de la sécurité, qui exige une approche globale et systémique reposant sur des partenariats tous azimuts.

Pourvoyeuse de contingents à 43 missions de maintien de la paix, l’Inde a tenu à préciser que « l’action étrangère, y compris de l’ONU, doit éviter tout relent de néocolonialisme », et a souligné que le renforcement des capacités nationales devait occuper une place de choix dans la réforme du secteur de la sécurité.

Pour tenir ce débat, le Conseil était saisi d’une lettre contenant un document de réflexion introduit par le Nigéria, qui préside les travaux du Conseil en ce mois d’avril.

Le Conseil tiendra un débat demain, à 10 heures, sur le Moyen-Orient.