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Le chef des droits de l'homme de l'ONU préoccupé par le manque croissant de coopération des Etats membres

13 septembre 2016 – A l'ouverture de la 33e session du Conseil des droits de l'homme mardi à Genève, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a exprimé sa préoccupation face au refus d'un nombre croissant d'États membres d'accorder au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH) ou aux mécanismes des droits de l'homme, l'accès aux pays ou aux régions spécifiques qu'ils demandent.

« Pourquoi et pour quelle raison, ceux qui nous refusent l'accès, placent-ils un bouclier devant nous ? », a demandé le Haut-Commissaire, qui qualifie de refus d'accès tous les retards déraisonnables, les négociations excessivement longues et minutieusement ritualisées, ainsi que les réponses aux demandes spécifiques qui offrent des alternatives inadéquates à la réelle évaluation fondée sur les faits. « Un accès retardé est un accès refusé », a-t-il ajouté.

« Je suis préoccupé par une polarisation croissante au sein (du Conseil), ainsi que par les tentatives claires et croissantes d'États de bloquer ou d'échapper à l'examen des droits de l'homme », a souligné M. Zeid. « Nous demandons un accès afin que nous puissions mieux travailler à aider à mettre vos lois et pratiques en conformité avec les accords internationaux que vous, les Etats avez rédigés et ratifiés - et pour vous aider à être en conformité avec les recommandations que vous avez acceptées publiquement, et souvent à part entière », a-t-il rappelé aux Etats membres

« Les droits de l'homme sont-ils exclusivement une question nationale ? » a également demandé M. Zeid, indiquant que des membres de gouvernement et de missions permanentes lui ont dit à plusieurs reprises que les droits de l'homme sont utilisés comme prétexte d'ingérence dans les affaires de nations souveraines.

« Les gouvernements ont la responsabilité de respecter leurs obligations en matière de droits et de respecter les normes. Mais les droits humains de toutes les personnes, dans tous les pays, exigent aussi - sans aucun doute - notre attention collective », a précisé le Haut-Commissaire. « Les Etats peuvent fermer mon bureau - mais ils ne peuvent ni nous faire taire, ni nous rendre aveugles ».

Si le Haut-Commissaire a salué la récente coopération de la République du Congo, il a énuméré les refus, fins de non-recevoir ou demandes incomplètement satisfaites pour des demandes d'accès du HCDH concernant la Syrie, le Venezuela, la Turquie, l'Ethiopie, le Pakistan et l'Inde, le Mozambique, la Gambie, la Crimée, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, le Nagorno-Karabakh, la Chine, le Népal, l'Ouzbékistan, l'Arménie, la République dominicaine, le Burundi, les Etats-Unis, la Corée du nord et l'Iran.

M. Zeid a également indiqué le refus du Belarus, de l'Erythrée, de la Corée du Nord, de l'Iran, de la Syrie et d'Israël de coopérer avec les différents mécanismes des droits de l'homme.

« Les droits de l'homme sont universels, indivisibles et interdépendants », a déclaré le Haut-Commissaire. « Si les États choisissent à leur guise quels droits ils soutiendront, c'est toute la structure qui est minée ».