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La sélection d'IRIN : Bateaux de migrants, État islamique et controverse de la Banque mondiale

Londres, 27 avril 2015 (IRIN) - Voici la sélection hebdomadaire de recherches et d’articles humanitaires intéressants compilée par l’équipe éditoriale d’IRIN.

À lire : notre Top 5

Rich countries must take in 1 million refugees to stop boat deaths [Les pays riches doivent accueillir un million de réfugiés pour mettre un terme aux décès en mer]

Dans cette interview franche et exhaustive, le Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des migrants François Crépeau soutient que l’inaction de la communauté internationale crée un marché pour les trafiquants et que les pays du monde devraient accueillir un million de réfugiés syriens dans les cinq prochaines années. Il s’entretient avec Gabrielle Jackson, du Guardian, au sujet des récents décès survenus en mer Méditerranée, de l’approche australienne en matière de demande d’asile et de la façon dont le monde devrait aujourd’hui réagir. Il soutient que l’ouverture de voies légales pour les migrants permettrait de sauver des vies, de limiter la traite d’êtres humains et de réduire le coût des demandes d’asile. Il s’agit d’une lecture indispensable parmi les nombreux articles publiés par le Guardian au sujet de ce que ses journalistes ont décrit comme l’une des pires catastrophes maritimes en Europe.

Secret files reveal the structure of Islamic State [Des documents secrets révèlent la structure de l’État islamique]

On considère souvent le groupe État islamique comme une organisation religieuse fondamentaliste. Or, selon une enquête menée par le journal allemand Der Spiegel, l’idéologie religieuse est loin d’être l’élément qui caractérise le plus le groupe en tout temps. Le reporter Christoph Reuter se base sur des documents ayant fait l’objet d’une fuite pour fournir des informations utiles – et rares – sur la structure de l’organisation. Il semblerait que celle-ci s’inspire moins de la religion que de l’ancien régime de l’Allemagne de l’Est et, plus important encore, de celui de Saddam Hussein.

Civilian perspectives on the conflict in Sudan’s Southern Kordofan State [Perspectives des civils sur le conflit dans l’État soudanais du Kordofan du Sud]

Selon un rapport de l’International Refugee Rights Initiative (IRRI) et de la National Human Rights Monitoring Organisation (NHRMO), les civils qui vivent dans les régions soudanaises contrôlées par les rebelles reçoivent en moyenne trois bombes par jour depuis 2012. Le rapport donne un aperçu unique de ce à quoi peut ressembler la vie sous la menace quotidienne des bombardements aériens. Il permet aux civils qui vivent au beau milieu de ce conflit de se faire entendre. Comme l’a dit l’une des personnes interviewées après avoir survécu à un bombardement : « Je souhaite adresser un message fort à la communauté internationale et au Conseil de sécurité pour qu’ils empêchent ce gouvernement de tuer ses propres civils et qu’ils les protègent. Votre silence est une honte pour l’humanité. » Ces témoignages de civils sont d’autant plus importants lorsqu’on constate le manque de sensibilisation au sujet de ce qui se passe au niveau international et l’absence de mobilisation autour des rares informations disponibles.

How the World Bank is financing environmental destruction [Comment la Banque mondiale finance la destruction environnementale]

Selon une nouvelle enquête menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ, selon le sigle anglais), le Huffington Post et plus de 20 autres partenaires issus des médias, la Banque mondiale n’applique pas ses propres règles en matière de protection des personnes lorsqu’elle finance certains projets, ce qui a des conséquences désastreuses. L’enquête conclut que les projets financés par la Banque mondiale au cours de la dernière décennie ont affecté environ 3,4 millions de personnes en les forçant à quitter leur foyer, en les dépossédant de leurs terres ou en menaçant leurs moyens de subsistance.

In South Sudan, nobody talks about the weather [Au Soudan du Sud, personne ne parle de météo]

Si les pourparlers de paix n’ont pas permis de mettre un terme au plus récent épisode de guerre civile au Soudan du Sud, la saison des pluies, imminente, entraînera un arrêt des combats, écrit Joshua Craze dans cet article rédigé pour Creative Time Reports. Les pluies ont également joué ce rôle pendant la longue lutte (1983-2005) menée par les rebelles du Sud pour se soustraire à la domination du Soudan. « Les pluies amènent la paix », principalement parce que les routes du pays, qui ne sont pratiquement jamais goudronnées, deviennent boueuses et impraticables. M. Craze fait remarquer que « personne ne parle de météo » lors des réunions des Nations Unies et soutient que l’omission du rôle des saisons dans l’analyse des fluctuations du conflit au Soudan du Sud est symptomatique de l’absence générale de compréhension de ce qui se passe réellement là-bas.

Une publication d’IRIN :

La Méditerranée, ultime danger de l’odyssée des migrants

Chaque fois qu’un bateau transportant des migrants sombre en tentant de rejoindre l’Europe, les agences d’aide humanitaire émettent une estimation du nombre de morts, qui est ensuite relayé dans les médias. Mais qu’en est-il de l’autre chiffre ? Qu’en est-il de tous ceux qui meurent avant même de poser le pied dans un bateau ? Ce chiffre doit être bien plus élevé. Pour des milliers de migrants, la traversée de la mer n’est que l’étape finale d’un périlleux périple. Kristy Siegfried, la rédactrice d’IRIN chargée des questions de migration, offre une vue d’ensemble de la situation et suit le parcours des migrants avant leur embarquement sur les côtes de la Méditerranée.

En mémoire de Tim Hetherington

Photographs Not Taken: A Chapter by Tim Hetherington [Des photos qui n’ont pas été prises : un texte de Tim Hetherington]

Cette semaine marque le quatrième anniversaire de la mort du photoreporter Tim Hetherington, tué lors d’une mission en Libye.

Dans ce texte, M. Hetherington partage ses réflexions sur le fait de photographier les morts et soulève certaines questions éthiques auxquelles il a de la difficulté à répondre. Une lecture essentielle pour les photographes, les journalistes et les rédacteurs qui doivent jongler quotidiennement avec l’éthique des conflits et de la photographie humanitaire. Le texte est tiré d’un ouvrage intitulé Photographs Not Taken (2012) dans lequel 60 photographes racontent un moment où ils n’ont pas utilisé – ou n’ont pas pu utiliser – leur appareil photo.