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L’insécurité alimentaire représente un plus grand défi en période de conflit civil et de sécheresse

Le rapport de la FAO souligne des pertes importantes dues à la perturbation des activités agricoles, à la hausse des prix et au déplacement des moyens d’existence

09 juin 2017, Rome - Selon le dernier rapport de la FAO sur les Perspectives de récolte et la situation alimentaire, les bonnes récoltes agricoles obtenues dans certaines régions du monde ont permis de maintenir les stocks alimentaires mondiaux, mais les crises prolongées et les troubles ont contribué à gonfler les rangs des personnes déplacées et souffrant de la faim ailleurs.

Toujours d'après le rapport, quelques 37 pays, dont 26 en Afrique, ont besoin d'aide alimentaire externe.

Le rapport indique également que les conflits civils sont toujours le principal facteur conduisant à une situation d'insécurité alimentaire grave, comme cela est le cas au Soudan du Sud où sévit la famine, ainsi qu'au Yémen et dans le Nord du Nigéria où il existe un risque élevé de famine localisée. Les mauvaises conditions météorologiques tendent à aggraver le risque de famine en Somalie. Les réfugiés ayant fui les troubles civils dans des pays tels que l'Irak, la Syrie et la République centrafricaine exercent une pression supplémentaire sur les stocks alimentaires des communautés hôtes.

Selon les estimations, près de 5,5 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire grave au Soudan du Sud, où les prix du maïs et du sorgho sont quatre fois plus élevés qu'en avril 2016. En Somalie, près de 3,2 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire et agricole d'urgence, tandis qu'ils sont 17 millions à en avoir besoin au Yémen.

Dans le Nord du Nigéria, 7,1 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire grave, en raison des perturbations provoquées par les conflits, et sans doute davantage seront amenés à connaître une situation moins désastreuse mais feront face à des conditions «stressantes».

Les 37 pays ayant actuellement besoin d'une aide alimentaire extérieure sont: l'Afghanistan, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo, la République populaire démocratique de Corée, la République démocratique du Congo, Djibouti, l'Erythrée, l'Ethiopie, la Guinée, Haïti, l'Irak, le Kenya, le Lesotho, le Libéria, la Libye, Madagascar, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, la Birmanie, le Niger, le Nigéria, le Pakistan, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan, le Swaziland, la Syrie, l'Ouganda, le Yémen et le Zimbabwe.

L'Afrique australe connaît un rebond alors que l'Afrique de l'est se dessèche

Alors que la production mondiale de céréales a presque atteint un niveau record, les résultats de production sont mitigés à travers le monde. L'Amérique du Sud devrait enregistrer une forte hausse grâce au Brésil et à l'Argentine.

La production régionale en Afrique australe devrait connaître un bond de presque 45 pour cent par rapport à 2016, lorsque les cultures avaient été affectées par le phénomène climatique El Niño, avec des prévisions de récoltes record de maïs en Afrique du Sud et en Zambie. Cela devrait notamment contribuer à réduire l'insécurité alimentaire dans plusieurs pays tels que le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, le Swaziland et le Zimbabwe.

Le rapport indique que, d'un point de vue général, la situation des stocks alimentaires dans la région du Sahel est également satisfaisante après deux années consécutives de récoltes exceptionnelles.

L'Afrique de l'est, en revanche, a pâtit des précipitations insuffisantes au début de la saison 2017, des infestations de vers légionnaires d'automne et des conflits locaux. Selon les estimations, de ce fait, 26,5 millions de personnes dans la sous-région devraient avoir besoin d'une aide humanitaire et la situation pourrait s'aggraver davantage d'ici les prochains moins, lors du pic de la saison creuse. Près de 7,8 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire en Ethiopie, où la sécheresse a abîmé les cultures et le pâturage dans les régions du sud du pays.

Le rapport note que les prix des céréales au niveau national ont atteint des niveaux exceptionnellement élevés en mai, avec le coût du maïs augmentant de 65 pour cent cette année dans plusieurs régions du Kenya, de la Tanzanie et de l'Ouganda.

Une grave sécheresse au Sri Lanka, suivie de fortes pluies et d'inondations locales à la fin du mois de mai auront probablement pour effet de réduire la production nationale de riz paddy de près d'un tiers par rapport à sa moyenne. Une mission d'évaluation conjointe de la FAO et du PAM, visant à évaluer les perspectives de récoltes et la sécurité alimentaire, a été menée en mars 2017. Il s'agissait également d'évaluer l'impact de la sécheresse. Les résultats devraient être publiés la semaine prochaine.

Selon les prévisions de la FAO, la production de céréales dans les 54 pays à faible revenu et à déficit vivrier (LIFDCs) devrait augmenter d'1,3 pour cent cette année pour atteindre les 480 millions de tonnes, et ce, en raison d'une bonne performance en Inde et d'une relance de la production dans plusieurs pays d'Afrique australe.