En 2015, la Belgique a affecté à l’aide humanitaire un montant record s’élevant à près de 150 millions d’euros. Environ un tiers du budget total était destiné au conflit en Syrie et en Iraq. Notre pays s’est aussi largement manifesté au sein de diverses instances internationales, notamment dans son rôle de président du groupe des donateurs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Syrie et Iraq, principaux bénéficiaires
Près de 150 millions d’euros ont été consacrés en 2015 à l’aide humanitaire. Les choix de dépenses se basent sur des analyses des besoins réalisées par des institutions spécialisées telles que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Un peu plus d’un tiers du budget (51,6 millions d’euros) a été alloué à la crise qui secoue actuellement la Syrie et l’Iraq. Un autre tiers a été réservé à différentes crises aux quatre coins du monde. L’accent est plus particulièrement mis sur trois zones bénéficiant de la stratégie humanitaire. Quelque 27,4 millions d’euros ont été alloués à la région sahélienne, aux territoires palestiniens occupés et à la région des Grands Lacs. Les pays d’Afrique de l’Ouest touchés par le virus Ébola ont également reçu une contribution substantielle. Ces ressources financières ont été octroyées dans le but d’enrayer l’épidémie et ensuite de relancer un système sanitaire indispensable.
Le reste du budget (47,2 millions d’euros) a pris la forme de contributions au budget de fonctionnement (« core funding ») de divers organes des Nations unies tels que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le CICR. Parallèlement, des capitaux ont également été dégagés pour les fonds flexibles globaux : ils peuvent dès lors être mobilisés rapidement par les organisations humanitaires lorsqu’une crise éclate.
Les ONG belges et internationales ont bénéficié conjointement de 23,8 millions d’euros en 2015, c’est-à-dire 16% de l’aide humanitaire totale. Cela représente, en termes absolus, le montant le plus élevé depuis des années. Les organisations humanitaires internationales se sont vues allouer une somme de 125,8 millions d’euros, soit 84% du budget.
La Belgique, pionnière de l’aide humanitaire
La Belgique a intégré de nombreux groupes de travail. Lors de sa présidence du groupe des donateurs du CICR, notre pays a défini certains thèmes prioritaires : les violences sexuelles ainsi que la protection des professionnels de la santé et des établissements médicaux lors de conflits. Au niveau européen, la Belgique a réussi à influencer l’agenda du Groupe Aide humanitaire et aide alimentaire (COHAFA), plaidant notamment pour la nécessité d’adopter une position européenne commune pour le prochain Sommet humanitaire mondial qui aura lieu à Istanbul en mai prochain. Fin décembre 2015, la Belgique a par ailleurs participé à la 32ème conférence du CICR.
Selon les chiffres d’Oxfam International, la Belgique a libéré plus de fonds que son fair share, c’est-à-dire le montant calculé sur l’ensemble des besoins humanitaires de la Syrie et le PNB du pays donateur. Le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE a également fait l’éloge des accomplissements de la Belgique. La Peer Review annuelle a salué l’avancée remarquable de la Belgique, qui incarne aujourd’hui un donateur humanitaire moderne.
On estime que les besoins en aide humanitaire vont encore augmenter l’année prochaine. C’est pourquoi le budget 2016 de la Belgique a été revu à la hausse et atteint aujourd’hui 177,4 millions d’euros, soit une augmentation de 18%.