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Face à une tâche complexe et dangereuse, les Casques bleus doivent avoir du courage

26 mai 2016 – Confrontés à des tâches complexes et à des attaques délibérées par des extrémistes et des trafiquants, les Casques bleus des Nations Unies ont aujourd'hui besoin de courage, d'un haut degré de professionnalisme et de résilience, ont expliqué deux hauts responsables de l'Organisation.

« Être un Casque bleu a toujours voulu dire consacrer une période de sa vie aux nobles idéaux de paix et de sécurité. Mais cela a pris une dimension très spécifique au cours des dernières années en raison des situations très dangereuses dans lesquelles nous avons été amenés à intervenir », a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, dans un entretien au Centre d'actualités de l'ONU avant la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies, célébrée chaque année le 29 mai.

Le thème de cette année est intitulé 'Rendre hommage à nos héros', pour honorer les 125.000 militaires, policiers et employés civils qui servent dans 16 opérations de maintien de la paix à travers le monde. Il s'agit du plus grand déploiement de Casques bleus dans l'histoire des Nations Unies.

Quelques jours avant l'entretien, cinq Casques bleus tchadiens ont été tués et trois autres blessés lors d'une attaque dans le nord du Mali. L'attaque par des extrémistes islamistes a été condamnée par le Secrétaire général Ban Ki-moon et le Conseil de sécurité.

Au moins de 37 soldats de l'ONU ont été tués au cours des quatre derniers mois. Depuis le début des opérations de maintien de la paix des Nations Unies en 1948, près de 3.500 militaires, policiers et civils servant sous le drapeau de l'ONU ont été tués, dont 129 rien qu'en 2015.

Ces 129 personnes ont été honorées la semaine dernière avec des médailles Dag Hammarskjöld. Lors d'une cérémonie spéciale, la famille du capitaine Mbaye Diagne, dont la bravoure au Rwanda a sauvé des centaines de personnes du génocide en 1994, a reçu la 'médaille pour courage exceptionnel' qui porte son nom.

La commémoration 2016 a marqué la huitième année consécutive où l'ONU a honoré plus de 100 soldats de la paix ayant perdu leur vie au cours de l'année précédente au service de l'ONU.

« Ils sacrifient leur vie afin d'apporter la paix et la sécurité à ceux qui en ont été privés », a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies à l'appui aux missions, Atul Khare, dont le Département travaille en étroite collaboration avec le Département des opérations de maintien de la paix.

M. Khare est chargé de s'assurer que le personnel des missions des Nations Unies ont la nourriture, l'eau, les camps, les véhicules, le carburant et les autres moyens logistiques nécessaires pour faire leur travail.

L'un de ses objectifs est de travailler d'une « manière plus efficace et plus responsable », a dit M. Khare au Centre d'actualités de l'ONU. Cela veut dit mettre davantage l'accent sur la technologie et l'innovation, et travailler en partenariat étroit avec les groupes locaux, régionaux et internationaux pour planifier et partager des informations.

Le comportement des Casques bleus est un sujet de préoccupation, alors que des soldats de la paix ont été accusés d'avoir commis des abus sexuels sur des civils, en particulier en République centrafricaine.

« Le comportement totalement inacceptable de quelques-uns ternit l'image et le courage de la grande majorité de leurs collègues », a déclaré M. Ladsous.

« Il faut également dire que les pays qui envoient des soldats et des policiers n'ont jamais donné à l'ONU le pouvoir d'enquêter ou de mener des poursuites », a-t-il poursuivi. L'ONU a maintenant une politique de nommer les pays dont les soldats sont cités dans les allégations d'abus et d'exploitation sexuelle.

« Aucun Etat ne peut laisser un Casque bleu se transformer en prédateur », a déclaré M. Khare.

L'objectif principal, ont souligné MM. Ladsous et Khare, doit être de fournir une assistance immédiate, médicale et psychologique, à la victime pour l'aider ou à surmonter le drame.

Un fonds d'affectation spéciale pour soutenir la prestation de services aux victimes est opérationnel et les États membres ont été invités à faire des contributions.

Ces efforts sont supervisés par Jane Holl Lute, la Coordonnatrice spéciale sur l'amélioration de la réponse de l'ONU à l'exploitation et aux abus sexuels.