La gestion des risques de sécurité (GRS), comme sujet de politique et de pratique humanitaires, est un domaine d’opération actif et en pleine expansion, mais il reste pour l’essentiel peu étudié. Seul un petit nombre d’analyses globales et sectorielles de la GRS ont été publiées au cours des deux dernières décennies, et aucune d’entre elles n’est suffisamment récente pour couvrir les développements significatifs de ces dernières années. Ce rapport examine les capacités, les questions, les dilemmes et les défis actuels en matière de GRS humanitaire. Il les présente dans le contexte d’un secteur qui s’adapte en permanence pour répondre aux besoins face à l’évolution des menaces.
L’étude a montré que les organisations humanitaires, individuellement et en coordination, ont fait des progrès significatifs pour améliorer systématiquement la sûreté et la sécurité de leur personnel par des mesures proactives, laissant ainsi moins de place au hasard et à l’intuition. Si l’institutionnalisation des méthodes peut aller trop loin ou être mal appliquée, dans l’ensemble, les humanitaires ont réalisé des progrès dans un domaine difficile où il est souvent question d’enjeux de vie ou de mort et où l’on sait que le risque ne peut qu’être réduit, jamais éliminé.
En fin de compte, le succès ou l’échec de la GRS ne se mesure pas au nombre de personnes formées ou de procédures mises en œuvre, ni même aux incidents de sécurité rencontrés, mais plutôt à la manière dont les mesures ont permis d’apporter une réponse humanitaire efficace aux populations en situation de crise.
Le projet de recherche a tiré ses conclusions d’entretiens avec des informateurs clés, d’une enquête en ligne et de recherches menées dans des pays comme la Colombie, la République centrafricaine, l’Ukraine, l’Irak et l’Éthiopie.