Avant-propos
Pour qu’une intervention humanitaire soit efficace, elle doit s’attacher non seulement à satisfaire les besoins immédiats des personnes qui en ont le plus besoin, mais également veiller à tout moment à protéger les droits et le bien-être à long terme des populations les plus vulnérables.
La violence basée sur le genre constitue l’un des principaux problèmes relatifs à la protection auxquels sont confrontées les personnes, les familles et les communautés touchées par une crise humanitaire. Ces dernières années, les récits terrifiants témoignant de la commission de violences sexuelles (principalement à l’encontre de femmes et de filles) lors de conflits ont attiré l’attention du public. Ces actes, ainsi qu’un grand nombre d’autres formes moins connues de violence basée sur le genre – telles que la violence au sein du couple, le mariage des enfants ou les mutilations génitales féminines – sont perpétrés à une fréquence inquiétante. Les catastrophes naturelles, à l’instar d’autres situations d’urgence, exacerbent la violence et affaiblissent les moyens de protection. La violence basée sur le genre, qui constitue une violation des droits des personnes à l’encontre desquelles elle est commise et suscite un véritable traumatisme chez les survivants, fragilise la résilience des communautés, ce qui freine encore davantage le relèvement et la reconstruction.
Les programmes actuels visant à prévenir la violence basée sur le genre et à accompagner les survivants ne suffisent pas à répondre à l’ampleur et à la gravité du problème. La version révisée des Directives pour l’intégration d’interventions ciblant la violence basée sur le genre dans l’action humanitaire du Comité permanent interorganisations (IASC) a pour vocation de combler ces lacunes, en proposant des mesures concrètes que les acteurs humanitaires peuvent mettre en œuvre pour protéger la population contre ce type de violence.
Ces Directives fournissent aux acteurs humanitaires et aux communautés des recommandations pratiques et des outils concrets pour coordonner, planifier, mettre en œuvre, suivre et évaluer les mesures essentielles de prévention et d’atténuation de la violence basée sur le genre à tous les stades de l’intervention humanitaire, de la phase de préparation à celle de relèvement.
Maintes fois examinées et minutieusement testées sur le terrain, ces Directives reflètent les connaissances et l’expérience de nos collaborateurs de la communauté humanitaire dans son ensemble. Elles renforcent également notre engagement à nous, responsables de l’IASC, à promouvoir l’importance de la protection dans les interventions humanitaires .
Nous avons tous – organisations et coordonnateurs humanitaires, équipes de pays, groupes sectoriels et donateurs – l’obligation d’intégrer des programmes de lutte contre la violence basée sur le genre dans tous les volets de l’intervention humanitaire.
Selon les termes du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, à propos de la violence basée sur le genre : « Il est temps de nous préoccuper des actions concrètes que nous pouvons et devons tous accomplir pour prévenir et éliminer ce fléau — les États membres, la famille des Nations Unies, la société civile et les particuliers, hommes et femmes ».
La communauté internationale est plus unie que jamais dans sa lutte contre la violence basée sur le genre. Nous devons profiter de cet élan. Ensemble, nous pouvons renforcer et améliorer notre intervention humanitaire, et aider ainsi nos bénéficiaires – communautés, familles et personnes individuelles – à faire preuve de davantage de résilience et à être plus en sécurité. Nous leur devons bien cela. Nous le devons à l’avenir de l’humanité.
Stephen O’Brien
Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence
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