Principaux faits
- En 2023, à l’échelle mondiale, 14,5 millions d’enfants n’étaient pas vaccinés – les enfants dits « zéro dose ».
- La couverture par une troisième dose de vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3) s’établissait à 84 % en 2023.
- La proportion d’enfants ayant reçu une première dose de vaccin antirougeoleux était de 83 % en 2023, bien en deçà des 86 % enregistrés en 2019.
- À l’échelle mondiale, la couverture de la première dose de vaccin contre le papillomavirus humain chez les filles a progressé, passant de 20 % en 2022 à 27 % en 2023.
- Pour la fièvre jaune, la couverture vaccinale dans les pays à risque est de 50 %, soit bien inférieure au taux recommandé de 80 %.
Vue d’ensemble
Même si la vaccination est l’une des interventions de santé publique les plus efficaces, la couverture a stagné au cours de la décennie qui a précédé la COVID-19. La pandémie de COVID-19, les perturbations qu’elle a engendrées et les efforts de vaccination ont mis à rude épreuve les systèmes de santé en 2020 et 2021, ce qui a entraîné des contretemps très importants. Les données de 2023 montrent que les performances n’ont pas encore retrouvé leur niveau de 2019.
En 2023, environ 84 % des nourrissons dans le monde (108 millions) ont reçu les trois doses du vaccin diphtérie-tétanos-coqueluche (DTC3), qui les protègent contre des maladies infectieuses pouvant être graves, voire mortelles, et causer des handicaps. Toutefois, ces chiffres masquent d’importantes disparités entre les pays selon leur catégorie de revenu, les pays à faible revenu étant à la traîne.
Du fait de sa forte transmissibilité, la rougeole fait office de système d’alerte précoce en mettant rapidement en évidence les lacunes immunitaires au sein de la population. Pourtant, 22,2 millions d’enfants n’ont pas reçu leur première dose systématique de vaccin contre la rougeole, ce qui est loin des 19,3 millions de 2019.
Couverture de la vaccination dans le monde en 2023
En résumé, la couverture de la vaccination dans le monde en 2023 se présentait comme suit :
Haemophilus influenzae type b (Hib) est un agent causal de la méningite et de la pneumonie. Fin 2023, 193 États Membres avaient introduit le vaccin contre le Hib. La couverture mondiale par trois doses de vaccin anti-Hib est estimée à 77 %. On observe des écarts marqués entre les Régions. La couverture est estimée à 94 % dans la Région européenne de l’OMS, alors qu’elle n’est que de 33 % dans la Région du Pacifique occidental.
L’hépatite B est une infection virale s’attaquant au foie. Fin 2023, 190 États Membres avaient introduit à l’échelle nationale le vaccin contre l’hépatite B pour les nourrissons. La couverture mondiale par trois doses de vaccin anti-hépatite B est estimée à 83 %. De plus, 117 États Membres ont instauré à l’échelle nationale l’administration d’une dose de vaccin anti-hépatite B aux nouveau-nés dans les 24 heures suivant la naissance. La couverture mondiale est de 45 % et atteint 79 % dans la Région OMS du Pacifique occidental, alors que, d’après les estimations, elle n’est que de 17 % dans la Région africaine de l’OMS.
L’infection à papillomavirus humain (HPV) est l’infection virale la plus courante de l’appareil reproducteur et elle peut être à l’origine du cancer du col de l’utérus, d’autres types de cancer et de verrues génitales chez l’homme et chez la femme. Cent quarante-trois États Membres avaient intégré le vaccin contre le papillomavirus humain dans leurs programmes nationaux de vaccination à la fin de 2023, dont 13 nouvelles introductions. En 2023, 37 pays – représentant plus de 45 % des filles âgées de 9 à 14 ans vaccinées cette année-là – ont utilisé un calendrier à 1 dose. La couverture mondiale par la première dose de vaccin anti-HPV est actuellement estimée à 27 %. Bien qu’elle soit loin de la cible de 90 % fixée pour 2030, elle représente une forte augmentation par rapport aux 20 % de couverture en 2022 ; cette progression est due à de nouvelles introductions dans plusieurs grands pays et à des améliorations apportées aux programmes existants, y compris dans les pays utilisant le calendrier à 1 dose.
La méningite bactérienne est une infection souvent mortelle et qui laisse des séquelles dévastatrices à long terme chez une personne sur cinq après une infection aiguë. Avant l’introduction du MenAfriVac en 2010, un vaccin révolutionnaire, Neisseria meningitidis du sérogroupe A (NmA) était à l’origine de 80 à 85 % des épidémies dans la ceinture africaine de la méningite. Fin 2023, le MenAfriVac avait été administré lors de campagnes à plus de 350 millions de personnes vivant dans 24 des 26 pays de la ceinture de la méningite et 15 pays l’avaient intégré à leur calendrier de vaccination systématique. Dans les 26 pays de la ceinture de la méningite, la couverture était estimée à 29 % en 2023. Aucun cas de méningite à NmA n’a été confirmé depuis 2017 dans la ceinture de la méningite.
La rougeole est une maladie très contagieuse causée par un virus qui provoque en général une forte fièvre et une éruption cutanée, mais qui peut aussi entraîner la cécité, une encéphalite ou la mort. À la fin de 2023, 83 % des enfants avaient reçu 1 dose de vaccin à valence rougeole avant leur deuxième anniversaire, et 74 % avaient reçu 2 doses de vaccin. Fin 2023, 190 États membres avaient intégré une deuxième dose de vaccin antirougeoleux dans leur calendrier national de vaccination.
Les oreillons sont une infection virale très contagieuse provoquant un œdème facial douloureux sous les oreilles (au niveau des glandes parotides), de la fièvre, des céphalées et des myalgies. Le virus peut provoquer une méningite. Fin 2023, 124 États Membres avaient introduit le vaccin anti-ourlien à l’échelle nationale.
Les infections à pneumocoque regroupent la pneumonie, la méningite, la bactériémie fébrile, ainsi que l’otite moyenne, la sinusite et la bronchite. Fin 2023, le vaccin antipneumococcique avait été introduit dans 159 États Membres et la couverture mondiale par la troisième dose était estimée à 65 %. On observe des écarts marqués entre les Régions. La couverture est estimée à 86 % dans la Région européenne de l’OMS, alors qu’elle n’est que de 26 % dans la Région du Pacifique occidental.
La poliomyélite est une infection virale très contagieuse pouvant provoquer une paralysie irréversible. En 2023, 83 % des nourrissons dans le monde ont reçu 3 doses de vaccin antipoliomyélitique, et la couverture par la première dose de vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) dans les pays qui utilisent encore le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) était, elle aussi, estimée à 83 %. Dans ces mêmes pays, la couverture des nourrissons par la deuxième dose de VPI est estimée à 42 %. On observe des écarts marqués entre les Régions. La couverture est estimée à 89 % dans la Région européenne de l’OMS, alors qu’elle n’est que de 6 % dans la Région de l’Asie du Sud-Est. La poliomyélite, dont on vise l’éradication mondiale, a été éliminée dans tous les pays sauf l’Afghanistan et le Pakistan. Tant que la transmission du poliovirus n’aura pas été interrompue dans ces pays, tous les pays sont exposés au risque d’importation du virus, surtout les pays fragiles où les services de santé publique et de vaccination sont précaires et qui ont des échanges avec les pays d’endémie via les voyages ou les relations économiques.
Les rotavirus sont, dans le monde entier, la cause la plus fréquente de maladie diarrhéique sévère du jeune enfant. Fin 2023, 123 pays avaient introduit le vaccin contre le rotavirus. La couverture mondiale était estimée à 55 %.
La rubéole est une maladie virale en général bénigne chez l’enfant, mais l’infection en début de grossesse peut provoquer la mort du fœtus ou le syndrome de rubéole congénitale, qui peut être à l’origine d’anomalies cérébrales, cardiaques, oculaires et auriculaires. Fin 2023, 175 États Membres avaient introduit le vaccin antirubéoleux à l’échelle nationale et la couverture mondiale était estimée à 71 %.
Le tétanos est dû à une bactérie qui se développe en l’absence d’oxygène, par exemple dans des plaies sales ou dans le cordon ombilical s’il n’est pas nettoyé correctement. Les spores de C. tetani sont présentes dans l’environnement, quelle que soit la situation géographique. Cette bactérie produit une toxine pouvant entraîner de graves complications ou la mort. Le tétanos maternel et néonatal subsiste en tant que problème de santé publique dans 10 pays, principalement en Afrique et en Asie.
La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés. En 2023, le vaccin antiamaril faisait partie des programmes de vaccination systématique du nourrisson dans 37 des 40 pays et territoires à risque en Afrique et dans les Amériques. La couverture vaccinale dans ces 40 pays et territoires était estimée à 50 %.
Principales difficultés
En 2023, 14,5 millions de nourrissons dans le monde n’avaient pas reçu la première dose de DTC, ce qui est le signe d’un accès insuffisant à la vaccination et aux autres services de santé, et 6,5 millions de nourrissons supplémentaires n’étaient que partiellement vaccinés. Sur ce total de 21 millions d’enfants, un peu moins de 60 % vivaient dans 10 pays : Afghanistan, Angola, Éthiopie, Inde, Indonésie, Nigéria, Pakistan, République démocratique du Congo, Soudan et Yémen.
L’analyse des données au niveau infranational est essentielle pour aider les pays à établir les priorités et à adapter les stratégies de vaccination et les plans opérationnels de façon à combler les lacunes de la vaccination et à administrer à chacun les vaccins vitaux.
Action de l’OMS
L’OMS collabore avec les pays et les partenaires pour accroître la couverture de la vaccination dans le monde, notamment dans le cadre des initiatives adoptées par l’Assemblée mondiale de la Santé en août 2020.
Programme pour la vaccination à l’horizon 2030
Le Programme pour la vaccination à l’horizon 2030 définit une perspective et une stratégie mondiales ambitieuses pour les vaccins et la vaccination durant la décennie 2021-2030. Il a été mis au point collectivement, en intégrant les milliers de contributions apportées par des pays et des organisations du monde entier. Il s’inspire des enseignements tirés de la décennie écoulée et tient compte des difficultés constantes et nouvelles que posent les maladies infectieuses (par exemple la maladie à virus Ebola ou la COVID-19).
Cette stratégie a été mise au point pour répondre aux intérêts de chaque pays. Elle vise à orienter et à harmoniser les activités des parties prenantes aux niveaux communautaire, national, régional et mondial en vue de concrétiser l’idéal d’un monde où chaque individu, où qu’il se trouve, bénéficie pleinement des vaccins pour sa santé et son bien-être. Le Programme pour la vaccination à l’horizon 2030 est mis en application au moyen de stratégies régionales et nationales et de dispositifs visant à garantir la maîtrise du programme et la responsabilisation au niveau des pays, et d’un cadre de suivi et d’évaluation qui guide sa mise en œuvre dans les pays.
- Programme pour la vaccination à l’horizon 2030. Une stratégie mondiale pour ne laisser personne de côté
- Mettre en œuvre le Programme pour la vaccination à l’horizon 2030 : cadre d’action (en anglais)
- Stratégie mondiale en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique
En 2020, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté la Stratégie mondiale pour éliminer le cancer du col de l’utérus. Le premier de ses piliers est la mise en place de la vaccination anti-PVH dans tous les pays, avec pour objectif une couverture de 90 %. Étant donné qu’à ce jour, la vaccination a été mise en place dans 74 % des États Membres, d’importants investissements seront nécessaires au cours des dix prochaines années pour introduire le vaccin dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, et les programmes devront être perfectionnés pour parvenir à une couverture de 90 % dans les pays à bas comme à haut revenu et pour atteindre les cibles de 2030.