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Construire une paix solide : Voies Stratégiques Pour Renforcer L'architecture De Consolidation De La Paix De L'ONU En Afrique

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RÉSUMÉ

Ce rapport présente un examen approfondi des défis et des possibilités de renforcement des efforts de consolidation de la paix en Afrique, tels qu'ils ont été discutés lors de la Consultation thématique régionale africaine qui s'est tenue à Pretoria en octobre 2024. L'événement a souligné le rôle de l'Afrique dans l'élaboration des priorités mondiales en matière de consolidation de la paix. Il a mis en évidence les succès et les lacunes critiques dans les efforts pour parvenir à une paix durable.

L'architecture de consolidation de la paix des Nations unies, établie en 2005 et redéfinie par les résolutions jumelles de 2016, vise à dépasser la gestion des crises pour parvenir à une paix durable en intégrant la consolidation de la paix dans toutes les phases du conflit. Malgré les succès obtenus dans la mobilisation de l'attention internationale, des problèmes tels que l'incohérence du financement et la fragmentation de la coordination persistent. Ce rapport aligne les besoins de l'Afrique en matière de consolidation de la paix sur l'évolution de l'agenda mondial, en particulier à la lumière des menaces émergentes telles que le changement climatique, les changements géopolitiques et l'insécurité numérique.

PRINCIPAUX DÉFIS

• Obstacles nationaux et locaux : Le paysage de la consolidation de la paix en Afrique est façonné par un ensemble complexe de questions socio-économiques, environnementales et de gouvernance. Les conflits internes - qui impliquent souvent de nombreux acteurs non étatiques, des divisions ethniques, des infrastructures inadéquates et un recul de la démocratie - nuisent à la stabilité. Le chômage des jeunes, la radicalisation, l'inégalité économique et les conflits liés aux ressources induits par le climat constituent des menaces importantes.

• Défis régionaux : Les conflits transfrontaliers, la faible coordination régionale et la criminalité transnationale organisée contribuent à l'instabilité. Les organismes régionaux tels que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union africaine (UA) rencontrent des difficultés à maintenir leur cohésion, comme en témoigne la séparation de certains États du Sahel pour former l'Alliance des États du Sahel.

• Les revers internationaux : L'évolution de la dynamique des pouvoirs, le déclin de la coopération multilatérale et l'application incohérente du droit international compliquent la consolidation de la paix. Les rivalités géopolitiques et l'implication d'acteurs extérieurs prolongent les conflits et réduisent les incitations à la négociation.

LACUNES CRITIQUES IDENTIFIÉES

• La fragmentation : Les efforts dispersés de l'ONU, de l'UA, des communautés économiques régionales (CER) et d'autres parties prenantes limitent l'impact de la consolidation de la paix.

• Faible appropriation nationale : Malgré les discours, les acteurs locaux jouent souvent un rôle limité dans la définition des priorités en matière de consolidation de la paix, qui restent essentiellement imposées de haut en bas.

• Priorité au court terme :
De nombreuses initiatives de consolidation de la paix donnent la priorité aux besoins immédiats plutôt qu'à une résilience durable et à long terme, négligeant souvent les causes profondes telles que l'inégalité socio-économique.

• Financement inadéquat :
Les efforts de consolidation de la paix dépendent fortement d'un financement externe imprévisible, ce qui nécessite des solutions de financement innovantes et durables.

RECOMMANDATIONS

• Renforcer l'appropriation nationale :
Les pays devraient intégrer la consolidation de la paix dans leurs plans nationaux, avec des allocations budgétaires visant à réduire la dépendance à l'égard des acteurs extérieurs. Il est essentiel de renforcer les architectures locales de consolidation de la paix et de définir plus clairement l'appropriation.

• Intégrer les nouvelles menaces :
Pour que les stratégies restent pertinentes, il est essentiel d'intégrer la résilience climatique, de lutter contre la désinformation et d'utiliser des analyses historiques menées au niveau national.

• Financement innovant :
La promotion des redevances sur les ressources naturelles, des obligations de paix et des partenariats public-privé peut diversifier les sources de financement, tandis que les fonds régionaux pour la paix peuvent soutenir les solutions locales.

• Renforcer la cohérence :
Pour réduire la fragmentation, il faut un engagement plus ciblé entre les Nations unies, l'UA, les CER et la société civile, avec des résultats et un suivi clairs.

• Promouvoir l'inclusion et l'égalité des sexes :
Les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés doivent être au coeur des processus de consolidation de la paix, soutenus par des mécanismes tels que les quotas et l'intégration institutionnelle.
L'examen de l'architecture de consolidation de la paix des Nations unies pour 2025 offre une occasion unique d'aligner les cadres mondiaux sur les besoins spécifiques de l'Afrique. En favorisant l'appropriation nationale, en promouvant des financements innovants et en améliorant la coordination, les initiatives de consolidation de la paix peuvent devenir plus durables, proactives et capables de répondre à l'évolution des besoins du continent.