Les membres des organisations humanitaires
et de développement sont de plus en plus souvent confrontés à des actes
de violence ou d'intimidation délibérés, et à des évacuations. Entre les
mois de juillet 2003 et 2004, pas moins de 100 civils employés par l'ONU
ou des ONG ont été tués dans des circonstances violentes. Les conséquences
de la violence armée pèsent lourdement sur la sécurité des personnels,
et les conditions d'accès aux populations civiles. Les récentes agressions
à l'encontre de travailleurs humanitaires en Irak et en Afghanistan ont
provoqué un véritable séisme parmi la communauté internationale, séisme
dont les répliques se feront encore longtemps sentir. Témoignant de la
gravité du phénomène, le Groupe de personnalités de haut niveau sur les
menaces, les défis et le changement a énergiquement condamné en 2004 les
dangers croissants encourus par les travailleurs humanitaires et de développement.
Aucun répit pour les humanitaires présente
les conclusions d'un projet de recherche appliquée, mené entre 2003 et
2004, et communément appelé Dans la Ligne de Mire, qui constitue la plus
vaste enquête de victimisation jamais réalisée auprès des travailleurs
humanitaires et de développement. Ce projet a requis le concours de tout
un éventail d'organisations partenaires, issues de la famille des Nations
Unies et de la sphère des ONG, mais aussi d'universitaires, de spécialistes,
de professionnels de la santé publique et de représentants des médias.
Ce projet visait à montrer du doigt l'ampleur et la répartition des armes
à feu dans les secteurs o=F9 opèrent les organisations, à examiner les incidences
de leur disponibilité sur la qualité et la quantité de l'aide humanitaire
et au développement, ainsi qu'à faire connaître le coût humain de la violence
armée pour les personnels tout comme les civils.