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Assistance à la lutte antimines - Rapport du Secrétaire général (A/72/226)

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I. Introduction

1. Le présent rapport, qui couvre la période allant d’août 2015 à juillet 2017, est soumis en application de la résolution 70/80 de l’Assemblée générale, dans laquelle l’Assemblée a prié le Secrétaire général de lui présenter un rapport sur l’application de cette résolution, y compris sur les politiques adoptées et les activités menées par le système des Nations Unies dans ce domaine.

2. Le rapport présente les activités et les réalisations des 12 entités des Nations Unies, y compris le Groupe interinstitutions de coordination de la lutte antimines, qui est présidé par le Service de la lutte antimines de l’ONU. Plus précisément, il dresse un tableau des progrès accomplis au regard des objectifs de la Stratégie de lutte antimines des Nations Unies pour la période 2013-2018. L’élaboration d’une stratégie de suivi commencera en 2018.

3. L’année 2017 marque le vingtième anniversaire de la signature de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel) et de la création du Service de la lutte antimines et du Groupe interinstitutions de coordination de la lutte antimines. Suivant une approche fondée sur les besoins et axée sur les personnes, l’ONU produit depuis deux décennies des résultats concrets en matière de lutte antimines sur tous les continents.

4. La lutte antimines à des fins humanitaires atteste de la réponse globale et concrète que l’ONU apporte aux menaces pesant sur la vie humaine et sur la paix. Cette action associe des acteurs provenant de l’ensemble du « continuum de la paix » du système des Nations Unies et s’étend aux partenariats conclus avec les organisations régionales, la société civile et le secteur privé. La lutte antimines renforce le lien entre paix et sécurité, développement durable et droits de l’homme. Comme je l’ai noté le 4 avril 2017, à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux dangers des mines et d’assistance à la lutte antimines, « une paix sans lutte antimines est une paix incomplète ».

Tendances mondiales des conflits

5. Selon une étude conduite par le Centre de recherche sur les politiques de l’Université des Nations Unies, le nombre de décès provoqués par un conflit a été multiplié par six depuis 2011. L’étude constate également que les conflits d’aujourd’hui sont plus inextricables, plus asymétriques et plus difficiles à résoudre en utilisant les modèles classiques de règlement politique.

6. Aujourd’hui, les conflits ont tendance à se concentrer dans les zones urbaines et affectent quelque 50 millions de citadins. Les conflits armés sont l’une des grandes causes de déplacement de populations, les civils étant forcés de fuir les violences et les attaques susceptibles de blesser ou tuer, de détruire les logements et d’entraver l’accès aux services essentiels. Le Haut-Commissariat aux réfugiés indique que les déplacements forcés ont atteint en 2016 des niveaux sans précédent : en tout, 65,3 millions de personnes ont dû fuir leur logement en raison de conflits et de persécutions dans le monde entier. Bon nombre d’entre elles ont franchi des frontières internationales en quête de protection et d’assistance en tant que réfugiés mais, en majorité, ces personnes ont été déplacées dans leur propre pays, où elles demeuraient exposées au risque de violence et à d’autres menaces pesant sur leur subsistance.

7. L’évolution du nombre de victimes de mines et de restes explosifs de guerre, qui était à la baisse, est repartie à la hausse ces deux dernières années. Parmi les 18 pays et territoires qui fournissent des données aux Nations Unies, le nombre de victimes (tuées ou blessées) de mines, d’engins explosifs improvisés déclenchés par les victimes, d’armes à sous-munitions et de restes explosifs de guerre a augmenté de près de 40 % entre 2015 (2 615 victimes) et 2016 (3 608 victimes).

8. De même, la Campagne internationale pour interdire les mines terrestres a rapporté dans le Landmine Monitor 2016 une augmentation de 75 % des victimes de mines et engins connexes, leur nombre étant passé de 3 695 en 2014 à 6 461 en 2015. Cette dernière statistique correspond au nombre de victimes le plus élevé enregistré depuis 2006. Si le nombre de victimes de mines antipersonnel a diminué, l’augmentation globale tient à la hausse du nombre de victimes d’engins explosifs improvisés déclenchés par les victimes, de mines antivéhicules et de restes explosifs de guerre. Le nombre de victimes de « mines inconnues ou restes explosifs de guerre » a plus que quadruplé, ce qui témoigne des difficultés croissantes à collecter des données sur les conflits actifs où l’insécurité entrave l’accès au terrain et où les populations connaissent mal les engins qu’elles trouvent. Les pays enregistrant le nombre le plus élevé de victimes étaient l’Afghanistan, la Libye, le Yémen, la République arabe syrienne et l’Ukraine; c’est pourquoi l’ONU a privilégié l’assistance à ces cinq pays au cours de la période considérée.