AG/11353
Assemblée générale
Soixante-septième session
70e séance plénière – matin
Une dizaine de délégations a conclu ce matin le débat, entamé hier, sur les réalisations de la Commission de consolidation de la paix (CCP), sur fond de crise en Guinée-Bissau et en République centrafricaine, inscrits à l’ordre du jour de la Commission. La place centrale que doit accorder la CCP à l’appropriation nationale a de nouveau fait l’objet de plusieurs observations.
Le représentant de la Guinée s’est ainsi félicité des « progrès encourageants » enregistrés par la CCP au cours de l’année 2012, tout en estimant que ces résultats pouvaient être encore améliorés, notamment en ce qui concerne l’interaction de la CCP avec les autorités des pays inscrits, à l’instar du sien, à son agenda.
Il a appelé la Commission à envisager la mise en place d’un cadre permanent de concertation entre les organisations sous-régionales, comme l’Union du fleuve Mano, et les Présidents des formations pays de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Libéria et de la Sierra Leone.
Les efforts déployés par le Bureau d’appui de la CCP en Côte d’Ivoire, au titre de l’élaboration d’une stratégie de réforme du secteur de la sécurité (RSS) en collaboration avec l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), ont été salués par la représentante du Sénégal.
Elle a toutefois jugé important de veiller à ce que la planification de la consolidation de la paix soit axée sur la demande et les besoins des États. La représentante de la Norvège, notant que l’appropriation nationale est un élément clef de l’initiative du Secrétaire général intitulée « Des moyens civils à la hauteur des situations postconflictuelles », s’est félicitée du soutien du Comité d’organisation de la CCP à cette initiative.
La situation en Guinée-Bissau et en République centrafricaine exige, a tranché le représentant de la Fédération de Russie, que les États analysent d’abord l’efficacité et la pertinence de la CCP dans ces pays. De toute évidence, le maintien de la paix n’y a pas fonctionné et l’on voit que les recettes qui ont su faire leurs preuves ailleurs ne peuvent être appliquées partout.
Même si l’environnement de la consolidation de la paix varie de pays en pays, l’on voit tout de même des points communs, a estimé pour sa part le représentant du Népal, un pays fort de « son expérience en maintien de la paix à l’extérieur et en consolidation de la paix à l’intérieur ». Il a jugé bon que le Groupe de travail sur les leçons apprises de la CCP soit renforcé et que ses conclusions soient mieux intégrées dans les activités de consolidation de la paix.
S’agissant plus particulièrement de la situation en Guinée-Bissau, le représentant du Portugal s’est dit convaincu que la formation spécifique de la CCP pouvait fournir un soutien politique au Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) et faciliter le dialogue dès qu’un accord politique plus large permettra d’aller de l’avant.
Outre la Guinée-Bissau et la République centrafricaine, la CCP a à son ordre du jour le Burundi, la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone. Pour ce qui est du financement, la représentante de la Suède a fait remarquer que le Fonds pour la consolidation de la paix n’a qu’un rôle complémentaire. Le Fonds étant en réalité, un mécanisme catalyseur, il ne saurait être la principale source de financement de la consolidation de la paix, a renchéri la représentante de la Norvège. Son homologue du Pakistan a tout de même souhaité que la base des donateurs du Fonds soit élargie.
Pour l’examen de ces questions, l’Assemblée était saisie du rapport d’activité de la Commission de consolidation de la paix* et du rapport du Secrétaire général sur le Fonds pour la consolidation de la paix**.
DÉBAT SUR LE RAPPORT DE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX (CCP) ET SUR LE RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL RELATIF AU FONDS POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX (A/67/711 ET A/67/715)