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Avant-propos du Haut Commissaire
Nous vivons dans une période d'urgences ininterrompues. De crises sans fin.
Au cours des derniers mois, des conflits, des persécutions et des violences ont contraint des millions de personnes à fuir leur foyer, au Soudan, en Ukraine et, plus récemment, au Liban. Des millions d'autres son déplacées depuis de années, voire des décennies, après avoir fui les effusions de sang et l'instabilité, du Myanmar à la République démocratique du Congo, en passant par de nombreux autres endroits.
Cet appel global 2025 décrit comment, dans ce contexte, et avec peu de solutions à l'horizon, nous nous attendons à ce que les déplacements forcés et l'apatridie évoluent au cours de l'année à venir, ce que nous prévoyons de faire à ce sujet, et pourquoi vote soutien est plus nécessaire que jamais.
Il est nécessaire dans les situations d'urgence, avant tout, où le HCR continuera à jouer son rôle crucial, celui de sauver des vies. Lorsqu'un conflit éclate, le HCR est l'un des premiers à agir, à se trouver en première ligne des déplacements, à apporter une aide aux personnes dont la vie a été bouleversée. Mais nous ne travaillons pas seuls. Pour atteindre les personnes dans le besoin, tant les personnes déplacées que leurs hôtes, nous devons travailler en partenariat, avec et par l'intermédiaire d'autres acteurs : gouvernements, acteurs locaux, société civile, universités, Nations unies, partenaires donateurs ou secteur privé. Il nous faut aussi écouter et se laisser guider par les personnes déplacées de force et les apatrides elles-mêmes, qui sont les meilleurs défenseurs de leur propre cause.
Alors que les gens continuent de fuir la violence et, de plus en plus, les effets du changement climatique et la mauvaise governance, les flux de déplacements forcés sont devenus plus complexes. Les réfugiés et les migrants se déplacent ensemble, souvent sur de longues routes transnationales, où ils sont confrontés aux mêmes risques. En étroite collaboration avec l'OIM, le HCR continuera a soutenir les pays d'origine, de transit et d'asile en proposant des alternatives aux voyages dangereux. Cette approche encourage les gouvernements à aborder les flux mixtes de manière globale, en recherchant des solutions et des opportunités, notamment grâce à des voies légales pour se déplacer d'un pays à l'autre, à des programmes de régularisation, ou à des systèmes d'asile renforcés, pour n'en citer que quelques-uns.
La recherche de solutions restera une priorité essentielle en 2025. Des solutions dans les contextes où des personnes sont déplacées à l'intérieur de leur propre pays - et le HCR sera guidé par son Plan stratégique pour la protection et les solutions en faveur des déplacés internes. Des solutions également pour les demanders d'asile et les réfugiés, que ce soit par des efforts visant a soutenir les réfugiés lorsqu'ils choisissent de retourner dans leur pays d'origine, ou par des possibilités de réinstallation et d'autres voies complémentaires. Et, en s'appuyant sur l'Alliance mondiale pour mettre fin à l'apatridie (en anglais) récemment lancée, des solutions pour les apatrides également.
Dans tous ces contextes, alors même que le travail de recherche de solutions se poursuit, le HCR continuera d'investir et de soutenir des approches novatrices. Des approches qui s'appuient sur la vision du Pacte mondial sur les réfugiés. Des approches qui favorisent l'inclusion, la résilience et l'autonomie des réfugiés.
Les réponses traditionnelles aux déplacements forcés, qui s'appuient sur les acteurs et les financements humanitaires, font souvent peser une énorme pression sur les pays qui accueillent un grand nombre de réfugiés, en particulier dans un contexte ou les financements humanitaires sont de moins en moins fiables au fur et à mesure qu'une crise se prolonge. Un modèle plus durable consiste à promouvoir l'intégration de personnes déplacées dans les structures nationales et locales, notamment dans les domaines de l'emploi, de l'éducation, des soins de santé, de l'accès à l'internet ou à des services bancaires. L'intégration des personnes déplacées dans les systèmes nationaux bénéficie à la fois aux réfugiés et aux communautés qui les accueillent, mais pour réussir, elle doit être soutenue.
En 2025, et au-delà, le HCR, en collaboration avec un large éventail de partenaires, en particulier les acteurs du développement et nos donateurs, soutiendra les efforts et les politiques qui renforcent ces réponses durables dont beaucoup, en Ouganda, en Colombie ou au Kenya, sont déjà bien développées.
Nous parlons souvent du rôle de catalyseur joué par le HCR. Le Forum mondial sur les réfugiés, qui s'est tenu en 2023 et qui a recueilli des milliers 'engagements de la part d'États et d'autres acteurs ayant le pouvoir de changer les choses, en est peut-être le meilleur exemple récent. L'un des principaux défis pour 2025 consistera à tirer parti de ces engagements en transformant les promesses en actions. Cette responsabilité incombe aux entités qui ont pris ses engagements, bien sûr, mais le HCR fera tout ce qui est en son pouvoir pour éliminer les obstacles qui se dressent sur le chemin du progrès grâce à un savoir-faire technique, à des connexions ave des partenaires experts et à des fonds de l'aide au développement, ainsi qu'à des coalitions de soutien.
Alors que nous préparons les prochains mois, nous savons aussi qu'il y aura de nombreuses crises encore inconnues, des situations d'urgence que nous ne pouvons pas prévoir. Mais nous sommes bien préparés. Notre determination et notre expérience nous permettent d'affronter l'avenir, aussi incertain soit-il, avec conviction et avec la certitude que, quels que soient les défis auxquels nous serons confrontés au cours des prochains mois, nous les relèverons ensemble.
Nous vous remercions de votre soutien.