Bonjour, bon après-midi ou bonsoir.
Hier, l’OMS et l’UNICEF ont publié de nouvelles données qui laissent apparaître des signes prometteurs selon lesquels les services de vaccination rebondissent dans certains pays après les perturbations causées par la pandémie de COVID-19.
Quatre millions d’enfants de plus ont été vaccinés l’année dernière qu’en 2021.
C’est une nouvelle encourageante, mais il subsiste d’importants écarts et les moyennes mondiales et régionales masquent des inégalités graves et persistantes, en particulier dans les pays à faible revenu.
Plus de 20 millions d’enfants n’ont pas reçu un ou plusieurs vaccins l’année dernière, et près de 15 millions n’en ont reçu aucun.
Bien que ces chiffres soient inférieurs à ceux de 2021, ils sont toujours plus élevés que ce que l’on observait avant la pandémie.
Nous sommes toujours en retard par rapport à nos objectifs de vacciner les enfants contre la rougeole, le VPH, la fièvre jaune et de nombreuses autres maladies qui pourraient être facilement évitées, ce qui entraîne un risque d’épidémie et de souffrances.
Sur les 75 pays où la vaccination a considérablement reculé, seuls 15 ont retrouvé leur niveau d’avant la pandémie, tandis que les autres n’évoluent pas, voire continuent de décliner.
Plus inquiétant encore, les pays à faible revenu ne montrent pas encore de signes de reprise.
En réponse, l’OMS, l’UNICEF et d’autres partenaires ont lancé le Grand rattrapage, en collaboration avec les pays les plus touchés. Le but est de rattraper le retard accumulé, de garantir le relèvement et de renforcer l’infrastructure de vaccination.
===
Cette semaine, l’organe intergouvernemental de négociation chargé de rédiger et de négocier l’accord sur les pandémies tient sa sixième réunion.
La semaine prochaine, ce sera au tour du Groupe de travail sur les amendements au Règlement sanitaire international de tenir sa quatrième réunion.
Alors que les négociations de ces deux processus entrent dans une phase critique et qu’il leur reste moins d’un an pour finaliser leurs travaux, les deux groupes tiendront leur première réunion conjointe plus tard cette semaine. Elle sera diffusée publiquement sur le Web.
Les deux groupes évoqueront des sujets comme la définition et la déclaration d’une urgence de santé publique de portée internationale et d’une pandémie.
Cependant, les informations fausses et trompeuses affaiblissent les efforts déployés en vue de protéger la communauté internationale contre de futures pandémies, exactement comme elles l’ont fait pour la riposte mondiale à la pandémie de COVID-19.
Il y a 20 ans, l’industrie du tabac a tenté de saper les négociations sur la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.
Le même phénomène est à l’œuvre aujourd’hui. Certains groupes ayant des intérêts particuliers prétendent, de façon mensongère, que l’accord constituera une prise de pouvoir de la part de l’OMS et qu’il entravera l’innovation et la recherche.
Ces deux affirmations sont totalement fausses.
Je veux être très clair : les individus qui colportent des mensonges au sujet de cet accord historique mettent en danger la santé et la sécurité des générations futures.
Si deux entreprises signent un contrat commercial et font appel à des avocats pour les aider à le rédiger, cela ne signifie pas que les avocats en question ont la main mise sur le contrat ni qu’ils en sont parties.
Il en va de même ici. L’instrument sur les pandémies est un accord conclu entre les pays, et l’OMS les aide à l’élaborer.
Cependant, l’OMS ne sera pas partie à l’accord. Comme les pays eux-mêmes l’ont fait valoir à maintes reprises, il s’agit d’un accord entre pays, et uniquement entre pays.
Cet accord a vocation à remédier au manque de solidarité et d’équité qui a entravé la riposte mondiale à la COVID-19.
Il offre à la communauté internationale une occasion historique de tirer les enseignements douloureux de la COVID-19 et de rendre le monde plus sûr pour les générations à venir.
===
Plus tôt cette semaine, j’ai eu le privilège de prendre la parole lors de la réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G20.
J’ai souligné que l’économie et la santé mondiales sont inextricablement liées, comme l’a démontré la pandémie de COVID-19.
Et, naturellement, les pandémies sont loin d’être les seules menaces qui pèsent sur la santé et sur les économies.
Chaque jour, les maladies, les problèmes de santé et les dommages corporels entraînent des coûts énormes pour les pouvoirs publics, que ce soit du fait des dépenses du secteur de la santé et de la perte de productivité.
Bon nombre de ces maladies, problèmes de santé et dommages corporels pourraient être évités pour un coût infime par rapport à celui que suppose la gestion de leurs conséquences.
Les investissements en faveur de la santé relèvent de l’évidence économique. S’il s’agissait d’obligations, ils seraient notés d’un triple A.
Il est temps de repenser le financement de la santé.
Il est temps de voir la santé non pas comme une charge, mais comme un investissement ; non pas comme un secteur de consommation, mais comme un secteur productif – comme point d’ancrage pour des sociétés et des économies plus ouvertes, plus équitables et plus prospères.
Au cours des trois dernières années, le G20 a joué un rôle important en rassemblant les secteurs financier et sanitaire dans le but de contrer la COVID-19 et de renforcer l’architecture mondiale de préparation aux pandémies.
J’apprécie tout particulièrement le leadership du G20 dans la mise en place du Groupe de travail conjoint sur les finances et la santé, qui aide les pays à identifier et à atténuer les vulnérabilités économiques et à financer la riposte aux pandémies.
L’OMS est fière d’héberger le secrétariat du Groupe de travail, avec le soutien de ses partenaires à la Banque mondiale.
D’autre part, il est préoccupant de constater que lors de cette réunion, les pays du G20 n’ont pas été en mesure de parvenir à un accord sur l’allégement de la dette des pays à faible revenu.
La pandémie a prélevé un lourd tribut sur les pays les plus pauvres du monde. Le fardeau de la dette les engluera dans un cycle de pauvreté et les empêchera de faire les investissements dans la santé qui pourraient contribuer à alimenter leur redressement et leur croissance.
Tout comme les plus grandes économies de la planète ont pris des mesures pour protéger le monde contre les pandémies, nous leur demandons de faire preuve de solidarité en prenant des mesures d’allégement de la dette afin de protéger le monde de la pauvreté.
===
L’un des principaux facteurs qui font que les personnes restent prises au piège de la pauvreté est le manque de services de réadaptation pour celles et ceux qui en ont besoin.
Pour la plupart des gens, les services de réadaptation, y compris les technologies d’assistance, sont souvent des dépenses non remboursées qu’ils ne peuvent pas s’offrir.
Garantir l’accès à des services de réadaptation de qualité, sans subir de difficultés financières, est un élément essentiel du chemin que chaque pays doit parcourir vers la couverture sanitaire universelle.
La semaine dernière, l’OMS a lancé l’Alliance mondiale pour la réadaptation, un réseau mondial axé sur la promotion de la réadaptation en tant que partie intégrante de la couverture sanitaire universelle.
L’Alliance mondiale pour la réadaptation apporte une preuve flagrante de l’esprit de collaboration qui anime la communauté de la réadaptation et de l’importance qu’il y a à rassembler les voix de nombreuses parties prenantes pour promouvoir un message unique.
===
De nombreux pays de l’hémisphère nord connaissent actuellement une chaleur extrême, conséquences du phénomène météorologique El Niño et du changement climatique.
Il y a deux semaines, nous avons connu la journée la plus chaude jamais enregistrée.
La chaleur extrême fait payer le plus lourd tribut aux personnes qui sont le moins en mesure d’en gérer les conséquences, comme les personnes âgées, les nourrissons et les enfants, ainsi que les pauvres et les sans-abri.
Elle exerce également une pression accrue sur les systèmes de santé.
L’exposition à une chaleur excessive a de vastes répercussions sur la santé, puisque cela aggrave souvent des problèmes de santé préexistants et entraîne une mortalité prématurée et des handicaps.
En collaboration avec l’Organisation météorologique mondiale, l’OMS aide les pays à élaborer des plans d’action pour la santé et la chaleur afin de coordonner la préparation et d’atténuer les effets de la chaleur excessive sur la santé.
===
Passons maintenant à la Pologne, qui a notifié à l’OMS une flambée inhabituelle de 29 cas de grippe aviaire H5N1 chez les chats.
La source d’exposition est inconnue et des enquêtes sont en cours.
À ce jour, aucun contact humain n’a fait état de symptômes et la période de surveillance pour tous les contacts est désormais terminée.
L’OMS estime que le risque d’infection humaine est faible pour la population générale et faible à modéré pour les propriétaires de chats et les vétérinaires, si l’on n’utilise pas d’équipements de protection individuelle appropriés.
L’infection par le virus H5N1 chez les chats a déjà été signalée, mais il s’agit du premier rapport faisant état d’un nombre élevé de chats infectés sur une vaste zone géographique.
L’OMS continue de suivre la situation en étroite collaboration avec ses partenaires et le gouvernement polonais.
Le virus H5N1 est particulièrement préoccupant parce que l’on connaît sa très forte dangerosité pour l’être humain, même s’il n’a jamais été démontré qu’il pouvait se transmettre facilement entre humains.
Cette flambée est un autre exemple de la circulation continue du virus H5N1 et du risque qu’il représente, un virus qui, depuis l’année dernière, a provoqué une augmentation du nombre de flambées épidémiques en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
===
Enfin, il est bon de rappeler que bien que la COVID-19 ne constitue plus une urgence de santé publique mondiale, elle reste une menace pour la santé mondiale.
On continue de signaler des cas et des décès dans le monde entier.
Or, bien que les gens soient mieux protégés par la vaccination ou par une infection antérieure, ce n’est pas une excuse pour baisser la garde.
L’OMS continue de conseiller aux personnes à haut risque de porter un masque dans les endroits bondés, d’obtenir une vaccination de rappel lorsque cela est recommandé et d’assurer une bonne ventilation à l’intérieur.
De même, nous exhortons les pouvoirs publics à maintenir et non à démanteler les systèmes qu’ils ont construits pour la COVID-19 : continuer la surveillance et la production des rapports, suivre les variants, fournir des soins cliniques précoces, proposer des rappels aux groupes les plus à risque, améliorer la ventilation et communiquer régulièrement.
Tarik, c’est à vous.