Soixante-quatorzième session
Point 63 de l’ordre du jour provisoire
Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires
Résumé
Le présent rapport est soumis en application de la résolution 73/150 de l’Assemblée générale sur l’aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés d’Afrique. Il actualise les informations contenues dans le rapport présenté par le Secrétaire général à l’Assemblée à sa soixante-treizième session (A/73/340) et couvre la période allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019. Le rapport a été élaboré sous la coordination du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et repose sur les informations reçues de l’Organisation internationale du Travail, de l’Organisation internationale pour les migrations, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, du Programme des Nations Unies pour le développement, de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), du Fonds des Nations Unies pour la population, du Programme alimentaire mondial et de l’Organisation mondiale de la Santé, ainsi que sur des rapports de l’Observatoire des situations de déplacement interne.
I. Introduction
1. L’Afrique a continué d’accueillir un nombre croissant de réfugiés, de personnes déplacées et autres victimes de conflits, de persécutions et de violences, dans un contexte humanitaire où de nouvelles urgences s’ajoutent aux crises prolongées. Fin 2018, 26,4 millions de personnes relevaient de la compétence du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Afrique, contre 24,2 millions en 2017. Ce chiffre inclut 6,3 millions de réfugiés (soit sensiblement le même nombre qu’en 2017) et 17,7 millions de personnes déplacées (14,5 millions auparavant). La région comptait également 484 000 demandeurs d’asile et 712 000 apatrides.
2. Les réfugiés venaient en majorité du Soudan du Sud (2,3 millions), de la Somalie (950 000), du Soudan (725 000), de la République démocratique du Congo (720 000), de la République centrafricaine (591 000), d’Érythrée (507 000) et du Burundi (344 000). En République démocratique du Congo, le déplacement de la population est toujours l’une des crises les plus complexes au monde et les violences armées et les conflits interethniques ont continué de forcer un grand nombre de personnes à fuir. Dans les pays du bassin du lac Tchad et du Sahel, les déplacements internes et transfrontières se sont poursuivis, poussés par la violence et l’insécurité.
3. Les déplacements forcés étaient dus à un éventail de facteurs, notamment les conflits et la violence, la dégradation de l’environnement, la traite d’êtres humains, le recrutement forcé, la violence sexuelle et fondée sur le genre, les conditions climatiques instables, les inondations et les sécheresses. Dans certains pays, des réfugiés ont été refoulés. L’insécurité alimentaire et la malnutrition aigüe demeurent extrêmement préoccupantes.
4. De nombreux pays déjà confrontés à de graves problèmes ont toutefois ouvert leurs frontières aux personnes nécessitant une protection internationale. L’Ouganda, qui offre protection et assistance à 1,17 million de réfugiés, est resté le pays accueillant le plus de réfugiés en Afrique, suivi par le Soudan, qui compte 1,08 million de réfugiés. En Éthiopie, on dénombrait 655 000 réfugiés et demandeurs d’asiles.
5. Si quelque 583 600 personnes déplacées et 341 000 réfugiés ont pu rentrer chez eux en 2018, l’élaboration de solutions alternatives demeure problématique en raison du nombre moindre de places de réinstallation et des possibilités limitées d’intégration locale par naturalisation. Plusieurs pays ont continué de rechercher des solutions prenant en considération tous les aspects de la question, et lancé de nouvelles initiatives et procédé à des changements d’orientation dans le cadre de la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants et du pacte mondial sur les réfugiés, que l’Assemblée générale a approuvé en décembre 2018 dans sa résolution 73/151. En décembre 2019, le Forum mondial sur les réfugiés sera l’occasion d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en oeuvre du Pacte et de permettre aux États et à d’autres entités d’annoncer leurs engagements et leurs contributions à la réalisation de ses objectifs.
6. Plusieurs pays qui accueillent des réfugiés de longue date accèdent à des ressources en matière de développement, ce qui leur permet d’orienter leur action en faveur d’une inclusion socioéconomique qui bénéficie tant aux réfugiés qu’aux communautés d’accueil. Depuis 2016, huit pays d’Afrique ont expérimenté le cadre d’action global pour les réfugiés, et des progrès ont été réalisés grâce à l’adoption de nouvelles lois et politiques qui favorisent l’accès des réfugiés aux services nationaux d’éducation, de santé et autres.
7. En 2019, l’Union africaine a marqué le cinquantième anniversaire de la Convention de l’Organisation de l’unité africaine régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique, adoptée en 1969, et le dixième anniversaire de la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique (Convention de Kampala). Elle a déclaré 2019 « année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées internes » et a organisé une série de réunions consultatives portant sur les causes profondes de ces problèmes, les solutions durables qui peuvent y être apportées et le renforcement des capacités, ainsi que sur le lien entre action humanitaire et développement. Cette déclaration et les activités d’appui y relatives ont mis permis d’identifier les meilleures pratiques et les bons exemples dans les pays africains accueillant des personnes déplacées à la lumière de la Convention de l’OUA et du pacte mondial sur les réfugiés.