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Aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés d’Afrique - Rapport du Secrétaire général (A/72/354)

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Résumé

Le présent rapport est soumis en application de la résolution 71/173 de l’Assemblée générale. Il actualise les informations contenues dans le rapport présenté par le Secrétaire général à l’Assemblée à sa soixante et onzième session (A/71/354) et couvre la période allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017. Il a été élaboré sous la coordination du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et se fonde sur les informations reçues de l’Organisation internationale pour les migrations, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, du Haut - Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, du Programme des Nations Unies pour le développement, de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, du Fonds des Nations Unies pour la population, du Programme alimentaire mondial et de l’Organisation mondiale de la Santé, ainsi que sur des rapports de l’Observatoire des situations de déplacement interne.

I. Introduction

1. L’Afrique a connu des crises multiples au cours de l’année écoulée, qui a été marquée par une augmentation soutenue du nombre de personnes déplacées par des conflits et des persécutions. L’instabilité et l’insécurité au Burundi, en République centrafricaine, au Soudan du Sud et dans certaines régions du Nigéria, de la République démocratique du Congo et de la Somalie ont provoqué d’importants mouvements de population dans les pays et au travers des frontières. De nombreuses situations ne sont toujours pas réglées sur l’ensemble du continent, où des millions de réfugiés et de personnes déplacées sont condamnés à voir leurs conditions de vie perdurer.

2. À la fin de 2016, le nombre de réfugiés et de personnes déplacées en Afrique était passé, respectivement, de 4,4 millions à plus de 5 millions et de 10,7 millions à plus de 11 millions. En outre, la région comptait 450 000 demandeurs d’asile et environ un million d’apatrides. La majorité des réfugiés bénéficiaient d’une protection dans les pays voisins, qui, pour nombre d’entre eux, connaissaient des difficultés économiques croissantes. L’Éthiopie, le Kenya, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Soudan et le Tchad étaient les pays africains abritant le plus de réfugiés. La population de réfugiés a presque doublé en Ouganda pendant la période.

3. Face à l’insécurité alimentaire et au risque de famine, en particulier en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique, il a fallu déployer d’importants efforts de secours. Dans certaines régions du nord du Nigéria, de la Somalie et du Soudan du Sud, quelque 20 millions de personnes souffraient des effets conjugués de conflits prolongés et de la sécheresse, qui avaient aggravé l’insécurité alimentaire. Le manque de fonds avait contraint neuf opérations d’aide aux réfugiés en Afrique à diminuer les rations alimentaires, avec des conséquences négatives pour près de 2 millions de réfugiés.

4. De nombreuses régions ont continué de devoir faire face à des flux mixtes de réfugiés et de migrants, notamment à travers le Sahara vers l’Afrique du Nord, de la région des Grands Lacs et de la Corne de l’Afrique vers l’Afrique australe, et à travers la mer Rouge et le Golfe d’Aden vers le Yémen, ce qui engendrait de graves risques et difficultés pour les pays d’accueil cherchant à assurer une protection.

5. Dans une situation aussi complexe, l’Afrique devrait ressentir les effets positifs de plusieurs initiatives nouvelles visant à susciter des interventions nationales, régionales et internationales de la part des États Membres, des organisations régionales, des organisations non gouvernementales internationales et nationales ainsi que des acteurs du dévelo ppement. On citera notamment les engagements pris (sous le nom de « Grand compromis ») lors du Sommet mondial de l’action humanitaire en mai 2016, de la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur la gestion des déplacements massifs de réfu giés et de migrants, qui s’est tenue en septembre 2016 et a conduit à l’adoption de la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, et le Sommet des dirigeants sur les réfugiés qui y a fait suite ainsi que plusieurs importantes activités régionales. Ces initiatives devraient favoriser une approche plus prévisible et globale ainsi que la mobilisation de ressources supplémentaires pour répondre aux besoins humanitaires et trouver des solutions au problème des déplacements.