- L’intensification des politiques anti-immigrant·es est une dérive discriminatoire extrême du gouvernement américain.
- La FIDH et le Center for Constitutional Rights avertissent l’administration Trump que les droits fondamentaux de milliers d’immigrant·es doivent être respectés et garantis.
- La FIDH rappelle que la violation de la procédure régulière protégée par le droit international, des personnes injustement emprisonnées dans la prison de Guantánamo doit cesser.
Paris et New York, le 5 février 2025. À la lumière du transfert imminent de milliers d’immigrant·es détenu·es des États-Unis vers la base militaire de Guantánamo, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et le Center for Constitutional Rights condamnent le traitement cruel et raciste des immigrant·es aux États-Unis par l’administration Trump. Ces actions témoignent non seulement d’une tendance discriminatoire évidente, mais surtout d’une guerre ouverte contre la migration.
Guantánamo symbolise un espace sans droits, étant le lieu où des centaines d’hommes et de garçons musulmans ont été emprisonnés pendant plus de 20 ans. Quinze personnes restent dans cette prison, dont six qui n’ont jamais été condamnées pour un crime, et neuf qui relèvent de la juridiction militaire. Trois attendent leur libération, dont une personne représentée par le Center for Constitutional Rights, une organisation membre de la FIDH. L’organisation a remporté deux affaires devant la Cour suprême contre l’État pour contester la légalité de leur détention indéfinie.
Par cette décision, Trump perpétue l’utilisation aussi brutale qu’illégale de Guantánamo comme un "no man’s land juridique”. Une décision qui évoque des images de l’ère post-11 septembre, témoignant d’une logique raciste et discriminatoire où les individus se voient refuser l’accès à leurs droits humains fondamentaux. Nous dénonçons que, dans cet espace, le gouvernement américain viole les droits fondamentaux des migrant·es qui sont éloignés de leurs familles et sans accès à leurs avocat·es.
La présence de migrant·es à Guantánamo n’est pas nouvelle
La présence de migrant·s à Guantánamo n’est pas nouvelle, car jusqu’à présent, la base militaire a accueilli un nombre limité de personnes interceptées en mer, principalement en provenance d’Haïti et de Cuba. Cependant, le décret exécutif actuel ordonne que l’accueil des migrant·es soit étendu. Cela se fait apparemment en installant des tentes de fortune qui recevront un premier groupe de migrant·es sans papiers.
Le mépris et la discrimination que le gouvernement américain exerce contre la population immigrée sont évident·es. En plus des déportations massives, des descentes de police, particulièrement brutales, racistes, contre les immigrant·es sont observées dans les rues de plusieurs villes. Des enfants sont ciblé·es jusque dans les écoles et les lieux de culte. Ces décisions et ce climat rompent avec l’idéal d’intégration des migrant·es, une tradition enracinée dans l’imaginaire national américain et qui ne sera bientôt qu’un souvenir.
La FIDH et le Center for Constitutional Rights réitèrent l’urgence de respecter et de garantir les droits fondamentaux de tous les migrants et des personnes détenues aux États-Unis.