Conseil de sécurité
CS/10860
6891e séance – après-midi
Il appelle à une intégration sous-régionale
Le Conseil de sécurité a débattu de la situation en Afrique centrale, cet après-midi, après avoir entendu M. Abou Moussa, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), instance régionale de l’ONU qui fêtera ses deux années d’existence au printemps prochain.
La paix et la situation en matière de sécurité demeurent globalement calmes, des progrès significatifs ayant été enregistrés dans la lutte contre les activités des groupes armés. Toutefois, certains défis demeurent, en particulier dans les zones où sévit l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). La bonne nouvelle réside, a-t-il estimé, dans la croissance économique significative que connaissent plusieurs pays de la région.
Le Représentant spécial a toutefois identifié un certain nombre de nouvelles menaces: piraterie maritime, groupes armés ou terroristes (M23 en République démocratique du Congo, Armée de résistance du Seigneur en Ouganda et dans les pays voisins, Boko Haram au Nigéria). « Le maintien de la paix et de la sécurité dans la sous-région exige que nos efforts soient davantage coordonnés pour mieux faire face à ces défis », a-t-il souligné. Pour M. Moussa, l’un des éléments critiques en faveur de l’émergence d’une paix et d’une sécurité durables en Afrique centrale est l’intégration sous-régionale.
Tous les acteurs locaux reconnaissent, a-t-il dit, que la création du BRENUAC a comblé un manque en matière de diplomatie préventive.
Lors du débat, les membres du Conseil de sécurité se sont félicités de l’action du BRENUAC. Tout en accordant la priorité à l’éradication de la LRA, il faudrait veiller à réintégrer les combattants qui renoncent aux armes, ont-ils recommandé.
Le représentant de la France a souligné qu’il était important tout d’abord de mettre en œuvre toutes les mesures prévues par la « Stratégie régionale des Nations Unies pour la lutte contre la LRA », adoptée il y a six mois.
Dans son rapport* sur la question, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, estime que les Nations Unies doivent encourager les pays aux prises avec la LRA à fournir les contingents requis et pousser leurs gouvernements à adopter une approche unifiée du problème. L’Afrique du Sud a salué la coopération militaire en cours entre les pays touchés par les activités de la LRA pour affronter ce problème. Le représentant de la Fédération de Russie s’est dit, quant à lui, pleinement favorable à la formation d’un groupe d’intervention régionale de l’Union africaine. « Il est urgent d’agir », a-t-il insisté.
Malgré les améliorations relevées par le Représentant spécial et Chef du BRENUAC, notamment sur le plan économique, le travail qui reste à accomplir pour relever le défi posé par l’Armée de résistance du Seigneur reste toutefois immense, a estimé le représentant du Togo. « Il faudrait continuer à traquer les combattants et arrêter, en priorité, leur chef, Joseph Kony, en vue de le remettre à la Cour pénale internationale », a-t-il déclaré. À l’instar d’autres délégations, le représentant du Togo a appelé tous les États à coopérer pour l’appréhender et le traduire en justice. Son homologue du Royaume-Uni a estimé qu’il était possible de mettre un terme au fléau de la LRA, qu’il a jugé affaiblie, en dépit des attaques qu’elle continue de mener.
Par ailleurs, la délégation des États-Unis s’est inquiétée du fait que de nombreuses régions enclavées demeurent inaccessibles à toute assistance.