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Tunisia

La transition tunisienne: un modèle pour la région et au-delà – Zeid

TUNIS/GENEVE (20 avril 2015) – Au terme d’une brève visite en Tunisie lundi, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein a salué la détermination du peuple tunisien à défendre fermement les aspirations aux droits de l'homme qui ont déclenché la transition de 2011 dans le pays, et ce en dépit de nombreux défis et obstacles potentiels.

« Nombreuses ont été les tentatives pour faire dérailler la Tunisie sur la voie d’une démocratie stable et durable mais, à chaque fois, ces tentatives ont été déjouées par la simple volonté des gens de divers horizons politiques de se parler entre eux, de trouver des compromis – et par l'inclusion de la société civile dans ce processus », a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein. « A quoi ressemblerait aujourd’hui la région si d'autres pays en son sein avaient adopté une approche similaire, plutôt que de réprimer par la violence la dissidence et de pousser la société vers une confrontation extrême? »

Zeid Ra'ad Al Hussein a salué le rôle crucial joué par la société civile tunisienne en assurant que la transition continue sur la bonne voie, en lançant un processus de dialogue national et en facilitant des réformes progressistes, notamment dans les domaines des droits de l'homme, de l’état de droit et de la justice transitionnelle.

« L'accent mis sur la participation inclusive, la tolérance, la retenue et le compromis ainsi que la place éminente et cruciale accordée aux droits de l'homme dans la transition tunisienne ont conduit à son succès, y compris par la promulgation d'une bonne constitution et par la tenue d'élections libres et équitables », a dit Zeid Ra'ad Al Hussein. Le Haut-Commissaire a ajouté qu’il restait beaucoup à faire et que des défis importants demeuraient, notamment dans le domaine des disparités socio-économiques, de la question des comptes à rendre, de la justice, du traitement des détenus, des réformes judiciaires à entreprendre et de difficile situation économique du pays.

Le Haut-Commissaire a souligné le soutien continu offert par le bureau des Nations Unies aux droits de l'homme en Tunisie pour relever ces défis. Il a également encouragé la mise en place rapide d'une institution nationale indépendante des droits de l'homme et la mise en œuvre d'un mécanisme de surveillance indépendant de prévention de la torture.

« Il est maintenant indispensable de prendre des mesures visant à consolider les avancées de ces quatre dernières années en matière de droits de l’homme et à renforcer les institutions indépendantes qui agiront comme des freins et des contrepoids contre toute régression », a déclaré le Haut-Commissaire.

Au cours de sa visite d’une journée à Tunis, le Haut-Commissaire a rencontré le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, le Chef du gouvernement, Habib Essid, ainsi que le Ministre des affaires étrangères, le Ministre auprès du Chef du gouvernement chargé des relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile ainsi que le Président de l'Assemblée des représentants du peuple. Il a également rencontré des représentants de la société civile et les présidents de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) et l'Instance Nationale de la Lutte contre la Corruption (INLUCC).

Le Haut-Commissaire Zeid Ra'ad Al Hussein a également déposé une gerbe de fleurs au musée du Bardo.

« Quand le musée du Bardo à Tunis a été attaqué le 18 mars, 23 personnes ont perdu la vie, de manière insensée, et la jeune démocratie tunisienne a affronté une épreuve majeure. Allait-elle céder à la tentation de mettre en péril les avancées si durement acquises dans le domaine des droits de l’homme et riposter, aveuglée par la rage, par une guerre impétueuse contre le terrorisme? Ou allait-elle répondre avec maturité et respect pour les victimes, par un engagement renouvelé en faveur de la défense des valeurs des droits de l'homme et de la justice, et par une condamnation ferme de la rhétorique vénéneuse et révoltante des terroristes? », a déclaré le Haut-Commissaire.

« Les Tunisiens ont choisi la seconde voie en se rassemblant dans une démonstration d'unité nationale condamnant toutes les formes d'extrémisme et de violence. Ce faisant, ils ont une fois encore donné l’exemple dans leur région et au-delà. »

Le bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme en Tunisie a été établi en juillet 2011 et travaille en étroite collaboration avec les autorités tunisiennes, la société civile et les autres acteurs compétents dans la construction d'un système national efficace de protection des droits de l’homme, y compris par des activités de formation, de conseil, de plaidoyer et de suivi.

FIN

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