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Tunisia

José Manuel Durão Barroso Président de la Commission Européenne Déclaration du Président Barroso à la suite de sa rencontre avec Béji Caied Essebsi, Premier Ministre de la Tunisie

Point de presse

Tunis, le 12 avril 2011

Je suis très heureux d’être en Tunisie aujourd’hui, un pays qui vient de connaître des changements tellement spectaculaires, voire historiques.

Je viens d'avoir une réunion très constructive et fructueuse avec Monsieur le Premier Ministre.

Mais avant de dire quelques mots sur nos discussions et le soutien que l’Union européenne est déterminée d’apporter aux reformes en Tunisie, laissez moi d’abord saluer le peuple tunisien.

Je veux payer hommage à un peuple courageux qui a pris son futur dans les mains. Le peuple tunisien mérite toute notre admiration.

Les hommes et les femmes de la rive sud de la Méditerranée, en particulier la courageuse jeunesse, sont en train de manifester leurs aspirations à la liberté, la dignité et à la justice. La Tunisie est à la tête de ce mouvement. Elle est une source d’inspiration pour toute la région et même sur le plan mondial.

Il y a une trentaine d’années, j’ai moi-même vécu la transition démocratique de mon propre pays, le Portugal. J'avais 18 ans et sais bien comment c'est exigent. La démocratie créée beaucoup d'attentes. Elle a besoin de la patience de chaque jour.

Dans cette heure d’espoir, mais également de défis énormes, mon message à la Tunisie est clair :

L’Europe est avec vous ! Et nous restons avec vous.

Aujourd'hui, j’ai eu l’occasion de discuter les priorités possibles de cette aide européenne avec M. le Premier Ministre.

La Tunisie a été le premier pays à entamer ce processus de transition et je voudrais qu'elle soit l'exemple premier de la nouvelle génération de notre Partenariat.

Mais je suis ici tout d’abord pour écouter afin que l’Europe puisse apporter l'aide la plus efficace.

L’Union européenne est déterminée à faire un saut qualitatif avec nos voisins du Sud qui s'engagent dans des réformes à travers un Partenariat pour la démocratie et la prospérité partagée.

Ce partenariat doit s'articuler autour des trois grands axes suivants:

i) un soutien ciblé à la transition démocratique;

ii) un partenariat étroit avec la population;

iii) une stimulation de la croissance économique inclusive et de la création d'emplois;

Afin de mettre ces priorités en vigueur, la Commission réorientera nos programmes d'aide, qui représentent 4 milliards € en faveur de nos voisins du Sud pour la période 2011-2013.

Pour la Tunisie même, on prévoit la mise à disposition d’une enveloppe supplémentaire qui pourrait représenter 140 millions d'euros additionnels au budget déjà alloué pour les années 2011-2013 (qui est de 257 million).

En même temps, l'Europe et la Tunisie aborderont la question de la migration dans ce même esprit constructif.

La migration doit être regardée comme un défi commun, une responsabilité partagée. Nous attendons de la Tunisie une action forte et claire en acceptant la réadmission de ses ressortissants qui se trouvent de manière irrégulière en Europe, ainsi que dans la lutte contre la migration irrégulière. L'engagement de la Tunisie est crucial pour la suite de notre coopération.

L'Europe est prête à vous aider avec des moyens supplémentaires, mais il nous faut aussi que les autorités tunisiennes s'engagent d'avantage.

De plus, l'émigration n'est pas la solution pour les défis économiques de ce pays. La solution de long terme est le développement économique et social qui se base sur les talents et l'énergie des Tunisiens. Comme j'ai dit, nous sommes prêts à contribuer à cette relance économique et la lutte contre la pauvreté, y inclus par le biais de plus d'accès au marché.

Mesdames et Messieurs,

Je tiens à renouveler ici toute ma confiance à la Tunisie et à sa révolution démocratique. La Tunisie a tous les atouts nécessaires pour triompher – y inclus les droits de l'homme et des femmes. J'espère que les investisseurs et les touristes puissent revenir à court terme.

Certes, nous sommes conscients des défis qui vous attendent. La démocratie, un Etat de Droit et la prospérité ne s'achèvent pas du jour au lendemain. Les chemins qui y mènent ne sont jamais faciles. Ils demandent la patience et la détermination.

Mais l'UE restera aux cotés de ceux qui progressent sur la voie de la démocratie et de la réforme. Notre rôle face aux transitions en cours, c’est d’aider à ce que la transition aboutisse à des systèmes plus démocratiques, plus respectueux des droits individuels, plus prospères – dans un mot plus justes.

Je vous remercie. Shokrane! Maasalema!