Paris, le 22 juin 2007, A la veille de la Conférence internationale du groupe de contact élargi sur le Darfour qui doit se tenir à Paris lundi 25 juin à l'initiative du Président de la République, Nicolas Sarkozy, et du Ministre des Affaires Etrangères et Européennes, Bernard Kouchner, nous voulons dire que toute initiative pour bienvenue qu'elle soit doit s'apprécier au regard des conséquences qu'elle entraînera pour les populations du Darfour.
SOLIDARITES, qui depuis 3 ans conduit une importante action humanitaire sur place avec plus de 300 personnes, expatriés et Soudanais, souhaite souligner les points suivants :
- S'il est vrai qu'une très importante opération humanitaire mise en œuvre par plus de 10.000 expatriés et Soudanais, grâce à un pont aérien et terrestre, permet de ravitailler 2,1 millions de déplacés et beaucoup des 2 autres millions de résidents ayant besoin de secours, il n'empêche que de graves problèmes se posent.
- Le nombre des déplacés ne cesse d'augmenter (300.000 de plus en un an au 1 avril selon UNOCHA), beaucoup des sites d'accueil sont saturés, comme à Nyala, et il manque souvent des ressources essentielles, comme l'eau potable à El Fasher, ou à Seleah où il faut attendre 12h pour remplir un jerrycan.
- La saison des pluies qui a commencé et qui va durer de juin à novembre nécessite dès maintenant de grandes distributions de semences (mil, sorgho,...) et de rations alimentaires pour les paysans. C'est vital et urgent.
- Toutes les populations vulnérables et attaquées ne sont pas accessibles et les acteurs humanitaires sont victimes de nombreux incidents de sécurité.
- Si l'effort humanitaire international est très significatif, il n'est cependant plus suffisant globalement pour faire face aux effets négatifs qui vont en se cumulant et qui affectent directement les victimes du conflit.
C'est pourquoi nous lançons l'appel suivant :
- L'aide humanitaire au Darfour manque de mobilité. Alors pourquoi ne pas mettre en place un dispositif du type « réponse rapide » avec des acteurs humanitaires expérimentés et indépendants (ONU, ONG, CICR) disposant d'hélicoptères de transport et de relais avec des stocks pré -positionnés ?
- Nous demandons à Bernard Kouchner que l'action politique pour la paix soit au service des secours humanitaires et non l'inverse. Nous disons qu'il est essentiel que l'aide humanitaire soit sanctuarisée, permettant ainsi que des secours suffisants atteignent toutes les populations vulnérables et menacées, en attendant la solution politique d'une paix durable que tout le monde espère.
Contacts médias: Alain Boinet
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