L’horreur qui frappe le Soudan n’a pas de limites. Il y a trois jours à peine, les Forces d’appui rapide ont lancé des attaques coordonnées venant de plusieurs directions sur la ville assiégée d’El-Fasher et le camp d’Abou Shouk, tuant au moins 40 civils. Cela porte le nombre confirmé de civils tués dans le Darfour septentrional à au moins 542 au cours des trois dernières semaines. Le bilan des pertes civiles est probablement bien plus élevé.
Mes craintes sont d’autant plus grandes que les Forces d’appui rapide ont lancé un avertissement inquiétant d’« effusion de sang » avant les combats imminents avec les Forces armées soudanaises et les mouvements armés qui leur sont associés. Tout doit être mis en œuvre pour protéger les civils pris au piège dans des conditions désastreuses à El-Fasher et dans ses environs.
Les informations reçues faisant état d’exécutions extrajudiciaires dans l’État de Khartoum sont également extrêmement inquiétantes. Des vidéos horribles circulant sur les médias sociaux montrent au moins 30 hommes en civil rassemblés et exécutés par des hommes armés portant des uniformes des Forces d’appui rapide à Al-Salha, dans le sud d’Omdurman. Dans une vidéo ultérieure, un commandant des opérations des Forces d’appui rapide a reconnu les meurtres. Ces faits font suite à d’autres informations choquantes faisant état de l’exécution extrajudiciaire de dizaines de personnes accusées de collaborer avec les Forces d’appui rapide dans le sud de Khartoum ces dernières semaines. Ces exécutions auraient été commises par la brigade Al Baraa. Le fait d’ôter délibérément la vie à un civil ou à toute personne qui ne participe plus directement aux hostilités est un crime de guerre.
J’ai personnellement alerté les dirigeants des Forces d’appui rapide et des Forces armées soudanaises sur les effets désastreux de cette guerre pour les droits humains. Ces conséquences dramatiques sont une réalité quotidienne vécue par des millions de Soudanais. Il est grand temps que ce conflit cesse.