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Sudan

Déplacement au Soudan - Allocation du Ministre des Affaires Etrangères, Mr. Philippe Douste-Blaza

V. - DEPLACEMENT AU SOUDAN PROPOS TENUS A LA PRESSE PAR LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, M. PHILIPPE DOUSTE-BLAZY, A SON ARRIVEE A L'AEROPORT

(Khartoum, 29 juillet 2005)

Q - Monsieur le Ministre, vous pouvez nous expliquer l'objectif de cette visite au Soudan ?

R - D'abord je suis très heureux de venir au Soudan : c'est une façon d'exprimer l'amitié de la France, l'importance que la France porte au processus de paix que connaît aujourd'hui le Soudan. Vous savez à quel point la France souhaite que le processus de paix se développe ici. J'aurai l'occasion d'en parler demain avec les principaux responsables politiques de ce pays. Vous savez que je vais également parler des problèmes des déplacés au Darfour et au Soudan, donc il est absolument important que je puisse parler sur le plan politique, au nom de la France et au nom du président de la République, M. Jacques Chirac, et du Premier ministre, M. Dominique de Villepin, avec les autorités soudanaises. Vous comprendrez que je ne peux pas en dire plus et que je vous dirai demain, bien sûr, en toute transparence, ce qui s'est dit. Merci./.

VI.- DEPLACEMENT AU SOUDAN ALLOCUTION DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, M. PHILIPPE DOUSTE-BLAZY, PRONONCEE AU PC DE L'AMIS (MISSION DE L'UNION AFRICAINE AU SOUDAN)

(Nyala, 29 juillet 2005)

Messieurs les Officiers,

Je voudrais vous dire combien je salue le travail de l'Union africaine, c'est un travail historique, un travail important, un travail que je voudrais vraiment saluer avec beaucoup d'admiration et saluer tous vos hommes qui ont su, de manière excellente et très claire, présenter les grands traits de votre mission.

Je voudrais souligner un certain nombre d'annonces que je viens de faire: d'abord, la France est un pays qui, depuis le début, vous l'avez rappelé Monsieur l'Ambassadeur, a marqué son intérêt pour le processus de paix, comme le Tchad. J'ai rencontré hier le président Déby et nous avons pu parler de la situation du Darfour et du Soudan en général. La France continue de vouloir le processus de paix. La France souhaite faire deux choses par ma voix aujourd'hui : d'abord, vous annoncer des aides supplémentaires, aide pour le Darfour d'un côté, aide pour le Sud-Soudan de l'autre. Aide pour le Darfour avec une augmentation de l'enveloppe de 1,5 millions d'euros pour les populations déplacées, directement pour elles et également une aide de deux millions pour pouvoir aider les populations qui vont recevoir ces populations déplacées, c'est-à-dire l'aide au retour dans ces villages d'origine.

Troisièmement, nous allons renforcer notre appui à l'Union africaine, Monsieur l'Ambassadeur, à hauteur de trois millions et demi d'euros, ce qui permettra de payer essentiellement le transport des nouveaux contingents que vous attendez. Voilà pour le Darfour, ce qui fait que jusqu'à maintenant ce sont 7 millions d'euros dont je viens de vous parler ; l'effort global pour le Darfour, dans tous les domaines, humanitaire, alimentaire, politico-militaire sur le plan bilatéral, mais aussi associé à l'aide multilatérale, s'élève à 80 millions d'euros, c'est-à-dire un peu moins de 100 millions de dollars. C'est important de le dire car je crois que la France, et en particulier le président de la République, Jacques Chirac, tout comme Dominique de Villepin, le Premier ministre, qui connaît particulièrement bien cette région, sont très concernés. Souvenez-vous, lorsque Dominique de Villepin était ministre des Affaires étrangères, un de ses premiers voyages était au Darfour.

La quatrième chose dont je voudrais vous parler c'est de l'aide au Sud-Soudan. L'aide au Sud-Soudan que je viens annoncer aujourd'hui est de 2,5 millions d'euros de plus pour le PAM, associée à une aide à la reconstruction de 35 millions d'euros pour les trois prochaines années, ce qui fait que, comme l'Union européenne donne 450 millions d'euros, je me permets de vous dire que sur les 450 millions d'euros de l'Union européenne, la France représente 90 millions d'euros. Au total, la France donnera donc pour le Sud-soudan 120 millions d'euros, 80 pour le Darfour, 120 pour le Sud-Soudan, ce qui veut dire que notre pays, sans vouloir le comparer aux autres, est un des tous premiers contributeurs ici.

Je voudrais enfin pour terminer, nous en parlions avec Madame l'Ambassadrice, que je salue ici, dire une chose qui nous paraît être la plus importante, que le général a abordée tout à l'heure : la seule solution, me semble-t-il, pour le règlement du conflit, est véritablement politique. Il y a eu ces réunions d'Abuja, il y en aura d'autres, il y a le 24 août. Madame Rice, de passage dans la région récemment, a re-souligné l'importance du processus politique. Il nous semble, nous Français, fondamental de tout faire, de ne pas s'arrêter, de continuer, de toujours croire au processus politique, c'est fondamental. J'ai bien compris qu'il fallait plus de contingents dans l'Union africaine, ils passeront de 4.500 à 7.500. Oui, le vrai sujet est politique, pas parce que je suis un homme politique mais parce que c'est la seule solution pour régler le problème ici.

Ces deux messages, je me permettrais de les donner ce soir aux autorités soudanaises, associés à une chose qui me paraît importante, c'est s'assurer de la sécurité des personnes déplacées lorsqu'elles reviennent chez elles. Si l'on a pas cela, on ne peut rien avoir, c'est le message très clair que je passerai ce soir.

Donc, avec le sénateur-maire de Mulhouse, Jean-Marie Bockel, nous sommes venus vous témoigner l'intérêt de la France.

Alors, dans cette région du monde encore plus qu'ailleurs, ce ne sont pas des paroles qui comptent, ce sont les actes et nous sommes venus accomplir des actes en vous annonçant des aides bilatérales et nous continuons l'aide multilatérale de la France. La France n'est qu'un pays parmi les autres mais un pays qui compte puisqu'elle dit son mot dans l'aide multilatérale et sur le plan politique, il faut dire que le président de la République est totalement derrière l'action qui est menée dans le cadre du processus de paix./.

VII.- DEPLACEMENT AU SOUDAN ENTRETIEN DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, M. PHILIPPE DOUSTE-BLAZY, AVEC "RFI"

(Nyala, 29 juillet 2005)

Q - (A propos de l'abandon de la lutte armée par l'IRA)

R - C'est une belle nouvelle d'abord pour le monde, ensuite pour l'Union européenne et enfin pour tous ceux qui prônent le dialogue plutôt que les armes, qui prônent plutôt les avancées politiques que des actes lâches terroristes. Alors, c'est une grande nouvelle pour nous tous, pour les démocrates, et c'est au bout de tant de vies abîmées, brisées, c'est un combat politique aussi. Il y a un heureux dénouement et je voudrais vous dire que la France, comme toute l'Union européenne, s'en réjouit./.

VIII.- DEPLACEMENT AU SOUDAN PROPOS DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, M. PHILIPPE DOUSTE-BLAZY, LORS DE SA RENCONTRE AVEC LES REPRESENTANTS DES DEPLACES DU CAMP DE NYALA

(Nyala, 29 juillet 2005)

Je sais que vous êtes des représentants des déplacés. Pour avoir évidemment aujourd'hui rencontré beaucoup de responsables et, en particulier, les responsables de l'Union africaine que je remercie encore, et les représentants des organisations humanitaires non gouvernementales, il me revient deux sortes de bruits concernant les personnes déplacées dans leur retour à leur village. D'un côté, on me dit que c'est très positif, que, de manière spontanée, il y a un mouvement des personnes déplacées pour revenir chez elles, de l'autre, on me dit que certains, et uniquement certains, ne peuvent revenir que vers certains villages et, encore là aussi, certains. Et, en tout cas, pour d'autres, il y a des problèmes de sécurité qui se poseraient, ils auraient peur d'avoir des violences et, éventuellement, un non-respect des Droits de l'Homme s'ils reviennent chez eux.

Vous, qui êtes des représentants des déplacés, j'aimerais que vous m'éclairiez là-dessus, parce que la France décide, avec la communauté internationale, de faire beaucoup. Et il est très important pour nous, que ce soit pour nous ou dans le cadre d'une action bilatérale entre nos deux pays ou d'une action multilatérale, il est absolument nécessaire qu'on soit sûrs qu'il y ait un respect évidemment des Droits de l'Homme et des conditions de sécurité des déplacés qui voudraient rentrer chez eux. Merci beaucoup de m'éclairer de vos réflexions.

Il est important, pour mon pays, de continuer l'aide bilatérale et multilatérale. Je suis venu ici annoncer une aide de 7 millions d'euros de plus pour le Darfour, l'ensemble pour le Darfour atteignant 80 millions d'euros pour ce qui est de la France, mais également une aide pour le Sud Soudan. Mais la chose la plus importante, me semble-t-il, c'est que nous puissions, ensemble, trouver un processus politique pour que la paix puisse être durable. Et le pays qu'est la France, qui est le pays des Droits de l'Homme, fera tout pour y arriver. Nous sommes conscients de ce que vous endurez depuis trop longtemps. La communauté internationale est, aujourd'hui plus que jamais, consciente de ce drame. Il est fondamental que vous rentriez dans vos villages, c'est ce que je dirai aux autorités soudanaises ce soir. Je vous remercie./.

IX.- DEPLACEMENT AU SOUDAN ENTRETIEN DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, M. PHILIPPE DOUSTE-BLAZY, AVEC DES RADIOS FRANCAISES

(Khartoum, 29 juillet 2005)

Q - Monsieur le Ministre, quelle est votre réponse à cette demande d'aide d'urgence communiquée par l'UNICEF ?

R - Nous vivons ici une des plus grandes catastrophes humanitaires qui puisse exister puisque, au-delà de la sécheresse, il y a aussi au Niger, comme d'ailleurs dans d'autres pays de la région ici en Afrique sub-sahélienne, un manque total de système de santé publique. C'est la raison pour laquelle la France a décidé d'aider, de manière très directe, ce pays, à la fois au niveau de la malnutrition, mais aussi au niveau de l'eau et, enfin, au niveau de la santé publique.

Ce matin, l'UNICEF a poussé un cri en demandant qu'il y ait deux types d'aides. D'abord, pour 160.000 enfants qui sont en souffrance de malnutrition modérée, et puis surtout un cri pour 30.000 enfants qui sont dans un état de dénutrition totale. Pour cela, la France a décidé, avec l'accord du président de la République, de prendre en totalité ces liquides de réhydratation, ces rations caloriques, ces laits de re-nutrition, pour 37 tonnes qui arriveront dès demain au Niger, de façon à parer au plus pressé pour réhydrater ces enfants qui, s'ils n'ont pas ce lait, cette réhydratation, vont aller très vite très mal.

Q - Alors, pourquoi avoir voulu réagir aussi vite ?

R - Parce qu'aujourd'hui la communauté internationale est devant sa propre réalité. Il y a ici, depuis maintenant trois mois, des appels de l'ONU, mais il y a aussi, au niveau des programmes d'alimentation, un retard, peut-être aussi une mauvaise appréciation qui a été faite localement. En tout cas, l'urgence est là, et quand c'est l'urgence, il ne faut pas attendre. C'est la raison pour laquelle, à New York ce matin, l'UNICEF a fait cet appel pour les enfants qui sont en état de dénutrition avancée, et nous avons immédiatement, nous la France, immédiatement répondu, comme l'avait d'ailleurs proposé le président de la République - il faut bien le dire, un peu seul - lors du G8 de Gleneagles lorsque les chefs d'Etat des huit pays les plus riches étaient réunis début juillet au Royaume-Uni.

Q - Juste un mot sur le Soudan, le camp que vous avez visité cet après-midi. Quelle impression en avez-vous dégagée ? Est-ce qu'on a l'impression qu'il y a une situation qui s'installe un peu là-bas ?

R - La crise du Soudan dure depuis maintenant depuis plus de deux ans, en particulier dans la province du Darfour. Il y a là une catastrophe humanitaire mais aussi politique. C'est la raison pour laquelle la France, depuis le début, est aux côtés du gouvernement soudanais pour régler le problème politique, avec le président du Tchad. Il y a l'accord de paix, mais il reste le Darfour, un élément humanitaire majeur puisqu'il y a près de 2.200.000 personnes déplacées au sein du Soudan, qui ne sont plus chez elles et qui doivent revenir. Le camp que nous avons vu aujourd'hui est un camp de 120.000 personnes déplacées, qui restent là et qui ont peur de revenir chez elles parce qu'elles ont peur de subir des atteintes à leurs droits fondamentaux tout simplement, d'être attaquées, de ne pas pouvoir rester chez elles.

Il est absolument nécessaire, c'est ce que je vais dire dans quelques minutes aux autorités soudanaises, en particulier au ministre des Affaires étrangères mais aussi au vice-président de la République, de mettre en place une aide humanitaire, que la France apporte d'ailleurs aussi, pour que les populations déplacées puissent revenir dans leurs villages, à une seule condition, c'est qu'ils soient en sécurité, et c'est cela le sujet.

Ensuite, pour régler le problème à terme, ce n'est pas uniquement de l'aide humanitaire, ce n'est pas uniquement l'Union africaine, avec l'ONU, qui pourra régler le problème, c'est également un processus politique, un dialogue entre les deux parties. Et la France fera tout, y compris le 24 août, lorsque les deux parties se retrouveront, pour qu'il y ait un processus politique engagé dans un dialogue, quitte à faire des compromis, mais qu'il n'y ait plus de guerre au Soudan, parce que, derrière, ce sont ces femmes, ces hommes, ces enfants qui ne peuvent plus revenir chez eux et qui sont, donc, dans un assistanat total de la communauté internationale, et cela est absolument inacceptable./.

X.- POINT DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, M. PHILIPPE DOUSTE-BLAZY, A LA SUITE DE SON ENTRETIEN AVEC LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DU SOUDAN, M. MOUSTAFA OSMANE ISMAIL

(Khartoum, 29 juillet 2005)

C'est vrai que c'est mon premier déplacement en Afrique et je suis heureux de venir au Soudan. Le Soudan est un pays majeur. La conclusion de l'accord de paix avec le Sud, après vingt ans de guerre, est un événement majeur. Je suis venu pour apporter au gouvernement le soutien de la France à la mise en œuvre de l'accord de paix de Nairobi qui a récemment enregistré des progrès encourageants.

Je suis également venu me rendre au Darfour. Malgré certaines avancées, la situation au Darfour est encore préoccupante. Concernant l'accord de paix, l'accord avec le Sud, nous pensons que la paix permettra de reconstruire le Sud-Soudan, une des régions les plus défavorisées.

La France est déterminée à appuyer cette évolution essentielle, à vous aider. Sur le plan bilatéral, elle engagera 35 millions d'euros d'aide à la reconstruction et au développement pour les deux années à venir. En incluant nos contributions via l'Union européenne, l'effort global pour le Soudan atteindra environ 120 millions d'euros. Voilà ce que je voulais dire.

Sur le Darfour, le retour de la paix au Sud du Soudan sera un processus inachevé et donc menacé s'il ne s'accompagne pas d'un retour de la paix dans le Darfour. Beaucoup de progrès ont été faits, en particulier l'acheminement de l'aide humanitaire, je tiens à en remercier le gouvernement. Mais la situation humanitaire reste très dégradée et l'absence de sécurité s'oppose au retour de certaines populations déplacées ou réfugiées. Or, la vie dans un camp n'est une perspective tenable pour personne.

La France apporte à la résolution de la crise du Darfour un appui humanitaire, bien sûr, mais aussi politique et militaire. Elle poursuivra cet appui avec détermination. Nous avons, pendant la saison des pluies, août-septembre 2004, mobilisé nos moyens militaires au Tchad pour acheminer plus de 700 tonnes de fret humanitaire de Ndjamena vers des camps de réfugiés situés près de la frontière du Soudan. Au total, l'appui de la France au seul Darfour s'élève à plus de 80 millions d'euros. Nous poursuivons un dialogue approfondi et sérieux avec les autorités soudanaises pour trouver un règlement à ces deux crises. Nous appuyons l'action essentielle de l'Union africaine sur le terrain, comme les négociations diplomatiques qu'elle conduit à Abuja. Seule une solution politique permettra un règlement de fond de la crise du Darfour. Nous saluons la conclusion de la déclaration de principe le 5 juillet dernier à Abuja.

Nous appelons maintenant toutes les parties, le gouvernement soudanais et les mouvements rebelles, à reprendre les pourparlers sans condition préalable et à négocier de bonne foi pour aboutir à la conclusion d'un accord de paix global.

Q - (A propos de la mise en œuvre des engagements pris à la Conférence d'Oslo)

R - La France souhaite tout faire pour qu'il y ait une véritable parole tenue des différents pays donateurs, d'autant plus que, maintenant que les accords de paix sont faits, il est tout à fait nécessaire de pouvoir continuer à faire confiance au Soudan et à le soutenir.

Q - Est-ce que vous avez discuté avec le gouvernement soudanais des résolutions du Conseil de sécurité concernant le Darfour, et surtout concernant les criminels de guerre au Darfour ? Est-ce que la France croit que l'application de ces résolutions est nécessaire pour résoudre le problème du Darfour ?

R - Nous pensons que le problème du Darfour ne sera réglé que par un processus politique. Ce n'est pas par toujours plus de forces onusiennes, même s'il les faut, ce n'est pas uniquement par l'aide humanitaire, même s'il la faut, c'est en mettant ensemble le gouvernement soudanais et les rebelles dans un processus politique que nous résoudrons le problème du Darfour.

Concernant votre question sur la Cour pénale internationale, je vous répondrai d'abord que la France est l'amie du Soudan. A aucun moment, nous ne voulons montrer du doigt un pays, encore moins le Soudan. A aucun moment, nous ne voulons montrer du doigt une philosophie, une religion, une idéologie. Nous voulons simplement que, dans tous les pays du monde, tout criminel puisse être puni. Ce n'est rien contre le Soudan, ni contre la France, ni contre les Etats-Unis, ni contre la Russie, c'est un principe. Et je pense que toutes les démocraties du monde ne peuvent que souscrire à ce que j'ai dit./.