Caritas Internationalis, CAFOD, ACT Alliance et Norwegian Church Aid appellent d’urgence à augmenter l’aide internationale alors que le conflit au Soudan va bientôt marquer ses deux ans
Les agences humanitaires se félicitent du lancement aujourd’hui de l’appel de fonds de l’UNOCHA et du HCR pour le Soudan
ROME, le 17 février 2025 – Alors que le conflit dévastateur du Soudan approche de son deuxième anniversaire en avril 2025, la crise humanitaire continue de s’aggraver, infligeant d’immenses souffrances à des millions de civils. L’insécurité alimentaire aiguë, les maladies et les violences sexuelles sont largement répandues, la famine étant confirmée dans plusieurs régions, notamment dans les camps de déplacés internes au Darfour Nord et dans les monts Nouba occidentaux du Sud-Kordofan.
L’ampleur des déplacements est stupéfiante. Plus de 8 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer à l’intérieur du Soudan, tandis que près de 3,5 millions ont fui vers les pays voisins depuis avril 2023. Si les pays hôtes ont fait preuve d’une solidarité extraordinaire en accueillant les réfugiés, leur capacité à fournir une assistance est à la limite de leurs possibilités. Sans un soutien financier urgent, leur capacité à maintenir l’aide humanitaire s’effondrera bientôt.
Les initiatives locales, notamment les efforts de consolidation de la paix déployés par les chefs religieux et les contributions financières de la diaspora soudanaise, continuent d’apporter une aide essentielle. Cependant, l’ampleur de la crise exige une action internationale plus importante. L’insuffisance des fonds, conjuguée aux inquiétudes suscitées par le gel des financements américains, ne fait qu’aggraver une situation déjà désastreuse.
Les conséquences de l’inaction sont graves et affectent des millions de vies. Nous exhortons la communauté internationale à augmenter son soutien financier et à veiller à ce que l’aide parvienne à ceux qui en ont le plus besoin. Au-delà du financement, un engagement diplomatique décisif est essentiel pour favoriser une résolution inclusive et pacifique du conflit, qui garantisse que la société civile locale, y compris les organisations dirigées par des femmes, ait un siège à la table des négociations.
L’imminente Réunion des hauts fonctionnaires (SOM) à Bruxelles offre une occasion unique d’aborder ces questions urgentes. Nous plaidons fortement pour l’inclusion des ONG locales et des organisations de la société civile, dont les connaissances directes et les efforts en première ligne sont essentiels à l’élaboration d’une réponse humanitaire efficace.
Howard Mollett, Directeur de la Politique humanitaire à la CAFOD, a déclaré :
« Cet appel de l’ONU arrive à un moment critique. Jusqu’à présent, plus de 40 % du financement mondial des programmes d’aide vitale au Soudan provenait des États-Unis. Avec les perturbations causées par la décision de l’administration américaine d’interrompre les opérations de l’USAID, il est urgent que d’autres gouvernements interviennent. Des millions de personnes au Soudan sont confrontées à la famine, à la faim extrême et à la souffrance. Tout au long de cette crise, les organisations de la société civile locale ont été les premières à intervenir et nous devons veiller à ce qu’elles disposent des ressources nécessaires pour continuer à sauver des vies. Chaque jour, des réseaux communautaires, des groupes confessionnels et des organisations de femmes risquent leur vie pour soutenir les personnes qui tentent de survivre et de se mettre à l’abri dans cette guerre brutale. Même avant le gel des financements, l’aide apportée par le système des Nations unies peinait à atteindre ces groupes, et la situation ne fera qu’empirer. Les donateurs doivent se rallier à cet appel et renforcer les partenariats avec les organisations locales, fondés sur la solidarité et la confiance ».
Dirk Hanekom, Directeur national pour le Soudan, Norwegian Church Aid, souligne l’urgence de la situation :
« Près de 22 mois après le début du conflit, 11,6 millions de personnes ont été déplacées et la moitié de la population, soit près de 25 millions de personnes, est confrontée à des pénuries alimentaires dévastatrices. Les humanitaires de première ligne dans cette crise sont les communautés hôtes qui accueillent les personnes déplacées, les groupes d’entraide qui apportent un secours, les cuisines communautaires qui nourrissent les personnes déplacées, les groupes confessionnels qui offrent des abris et les ONG nationales qui mobilisent leurs communautés. Ils accomplissent un travail extraordinaire avec des ressources extrêmement limitées, mais sans un soutien international immédiat, cette crise deviendra encore plus incontrôlable. Nous devons agir maintenant pour soutenir et renforcer les réponses locales ».
C’est maintenant qu’il faut agir. La communauté internationale doit se mobiliser pour fournir des fonds d’urgence, soutenir les efforts diplomatiques et épauler les intervenants locaux qui restent l’épine dorsale de la réponse humanitaire au Soudan.
Contact presse
Susan Amu
Directrice de l’engagement
Courriel : amu@caritas.va