Action contre la Faim renforce en urgence
ses programmes nutritionnels dans les villes de Luuq et Elbon
Face à la forte détérioration de l'état
nutritionnel des populations de la région du Gedo (sud-ouest de la Somalie),
qui doivent actuellement faire face à la période de soudure -entre deux
récoltes-, Action contre la Faim a décidé de renforcer en urgence ses programmes.
Cette détérioration s'est traduite par une augmentation sans précédent, ces deux derniers mois, du nombre d'enfants admis dans les centres nutritionnels d'Action contre la Faim. Sur la ville de Luuq, le centre nutritionnel thérapeutique, qui prend aujourd'hui en charge plus de 220 personnes souffrant de malnutrition sévère -chiffre le plus élevé depuis son ouverture en 1999-, est au maximum de sa capacité d'accueil. Plus de 1000 enfants modérément malnutris ont également bénéficié d'une distribution de compléments alimentaires au courant de ce mois de juillet, au sein du centre de nutrition supplémentaire d'Action contre la Faim, situé à proximité des camps de déplacés de Luuq.
Pour renforcer sa capacité d'action, Action contre la Faim va ouvrir très prochainement, dans un contexte de sécurité toujours difficile, un nouveau centre nutritionnel à Luuq. De nombreux déplacés qui arrivent sur Luuq étant originaires de l'est de la région, zone particulièrement vulnérable, Action contre la Faim a par ailleurs mis en place un centre de distribution de compléments alimentaires sur la ville de Elbon -à 45 km de Luuq-. Au premier jour de son lancement, le 21 juillet, ce centre a accueilli plus de 200 enfants. Cinq jours plus tard, ce chiffre a déjà doublé, avec près de 400 enfants admis.
Si la période de soudure est traditionnellement difficile sur le plan alimentaire pour les populations, celles-ci, du fait de multiples facteurs, semblent plus particulièrement affectées par la malnutrition cette année. La persistance de l'insécurité précarise très fortement leur quotidien. Par ailleurs, en raison de la mauvaise pluviométrie des années précédentes, les habitants n'ont pas pu effectuer de bonnes récoltes. Les familles ne disposent que de très faibles réserves de nourriture. Les céréales, plus rares sur le marché, ont vu leur prix fortement augmenter et sont en conséquence difficilement accessibles pour les populations.
Dans les causes sous-jacentes à la malnutrition, qui ne cessent d'empirer année après année, il faut souligner la quasi inexistence de soins de santé primaire dans la région, une couverture vaccinale des plus faibles et un très faible approvisionnement en eau et en structures sanitaires ; éléments favorisant tous le développement des maladies. Sur Luuq, des cas de choléra viennent ainsi d'être déclarés, rendant la situation encore plus précaire. Les équipes d'Action contre la Faim assistent le personnel de l'hôpital de Luuq -seule structure médicale existante-, notamment au niveau de l'approvisionnement en eau, afin de pouvoir endiguer l'épidémie au plus vite.
Action contre la Faim est particulièrement inquiète quant à l'évolution de la situation nutritionnelle dans les prochains mois. Les dernières pluies ont été très faibles et hypothèqueront vraisemblablement le volume des récoltes à venir, aggravant encore la vulnérabilité des populations.
Présente en Somalie depuis 1992, Action contre la Faim mène par ailleurs des programmes nutritionnels à Mogadiscio, la capitale, auprès des populations déplacées et résidentes. La mission Somalie d'Action contre la Faim emploie 6 expatriés ainsi qu'un personnel local composé de 150 Somaliens.
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