MATIN
24 mars 2010
Il se penche dans la situation de plusieurs autres pays au titre de l'assistance technique et du renforcement des capacités
Le Conseil des droits de l'homme a examiné, ce matin, une série de rapports au titre de l'assistance technique et du renforcement des capacités dans le domaine des droits de l'homme. Il a notamment tenu des débats interactifs sur les rapports préparés par des titulaires de mandats chargés de la situation des droits de l'homme en Somalie et en République démocratique du Congo, et a été saisi de rapports du Haut Commissariat concernant l'Afghanistan, la Bolivie, la Colombie, Chypre, le Guatemala, le Népal, la Sierra Leone et également la République démocratique du Congo. Le Conseil a ensuite tenu un débat général sur ces questions.
L'expert indépendant sur la situation des droits de l'homme en Somalie, M. Shamsul Bari, a d'emblée souligné que ce pays connaissait une guerre larvée et que le peuple somalien «en a plus qu'assez» et semble prêt à se rallier à n'importe quelle partie au conflit du moment qu'elle le sauve de ce long cauchemar. Selon les Nations Unies, plus de 3,2 millions de personnes, soit 43% de la population, ont besoin d'assistance humanitaire. Pour l'expert, la guerre doit cesser au plus tôt, la protection et le bien-être de la population doivent être une priorité et, dans l'immédiat, il faut répondre aux besoins humanitaires de la population. Cet appel a été relayé par le représentant de la Somalie qui a pris la parole en tant que pays concerné: il a demandé l'appui de la communauté internationale, alors que les initiatives d'assistance technique à la Somalie accusent toujours en retard.
Les délégations qui sont intervenues dans le dialogue interactif avec l'expert indépendant ont partagé les préoccupations de M. Bari s'agissant notamment du recrutement d'enfants soldats, de la violence à l'encontre des femmes, de la situation des personnes déplacées, et des phénomènes de piraterie et de trafic d'êtres humains. Certaines ont appuyé son appel pour le transfert de la base d'opération des Nations Unies du Kenya vers des zones sûres en Somalie et pour le déploiement sur le terrain du Haut Commissariat aux droits de l'homme. Les délégations suivantes sont intervenues dans le débat interactif: Union européenne, États-Unis, Soudan (au nom du Groupe arabe), Italie, Nigéria (au nom du Groupe africain), Royaume-Uni, Djibouti, Émirats arabes unis, Australie, Canada, Koweït, Norvège, Bangladesh, Chine, Belgique, Yémen, Algérie et Éthiopie. Les représentants de trois organisations non gouvernementales ont également pris la parole.
Le Conseil a ensuite examiné un rapport sur la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo préparé par sept titulaires de mandats. Le Représentant du Secrétaire général pour les droits de l'homme des personnes déplacées dans leur propre pays, qui présentait ce rapport, a souligné que les efforts du Gouvernement pour mettre en œuvre les recommandations internationales ont été insuffisants et ont rendu difficile pour les partenaires de fournir une assistance technique. Il a déploré la persistance de l'impunité, l'absence de transparence et de contrôle gouvernemental sur les ressources naturelles, les violences à l'encontre des femmes et le harcèlement de défenseurs des droits de l'homme. Selon les titulaires de mandat, il est d'importance capitale que le Conseil continue de surveiller la situation en République démocratique du Congo et crée un mandat spécifique pour ce pays. Cette recommandation a été totalement rejetée par la délégation, qui intervenait en tant que pays concerné; elle a également réfuté la majorité des allégations contenues dans le rapport, arguant qu'elles ne reflètent pas la réalité, car il est généralement reconnu que la paix est devenue effective sur tout le territoire national à l'exception d'une infime partie de l'Est du pays où quelques cas de violation des droits de l'homme sont encore répertoriés.
Les délégations suivantes ont participé au dialogue: Union européenne, Australie, Nigéria (au nom du Groupe africain), Algérie, Brésil, Canada, Suède, Suisse, Norvège, Chine, Royaume-Uni, États-Unis, Belgique, Japon, et les représentants de sept organisations non gouvernementales.
Mme Kyung-wha Kang, Haut-Commissaire adjointe aux droits de l'homme, a ensuite présenté des rapports sur la situation des droits de l'homme dans huit pays dans le cadre de l'assistance technique et du renforcement des capacités. Elle a ainsi rendu compte de l'évolution récente de la situation des droits de l'homme et de la coopération entre le Haut Commissariat et les Gouvernements pour ce qui concerne l'Afghanistan, la Bolivie, la Colombie, Chypre, la République démocratique du Congo, le Guatemala, le Népal et la Sierra Leone. Les pays concernés par ces rapports - à l'exception de la Sierra Leone - ont fait des déclarations.
Les pays suivants se sont exprimés lors du débat général qui a suivi: Espagne (au nom de l'Union européenne), Brésil, Italie, Ghana, Royaume-Uni, Inde, Pakistan, Égypte, Canada, Koweït, Algérie, Grèce, Turquie, Nouvelle-Zélande et Suisse. Ont également participé au débat les représentants de la Commission indépendante des droits de l'homme de l'Afghanistan et 13 organisations non gouvernementales. Le Népal a exercé son droit de réponse en fin de séance.
Cet après-midi, à partir de 16 heures, le Conseil se prononcera sur des projets de résolution portant notamment sur la promotion et la protection de tous les droits de l'homme.