Dans l'ombre des ruelles de Dakar, Tamata, une femme courageuse, a choisi de briser le silence qui entoure les violences verbales qu'elle a endurées au sein de sa propre maison. Assise dans un coin paisible d'une pièce tamisée, elle entame le récit de son parcours avec une voix à la fois résiliente et émouvante.
Tamata, une mère de trois enfants, avait autrefois un rire contagieux qui illuminait sa vie. Cependant, derrière ce sourire, elle portait le poids des mots durs et bénissants qui pleuvaient sur elle chaque jour. «Au début, c'était des remarques désobligeantes, des critiques constantes sur ma manière de gérer la maison, sur mon apparence, sur tout», at-elle commencé à partager.
Son mari, Sidiki, avait trouvé dans les mots un moyen de contrôle. «Il savait qu'en sapant ma confiance en moi, il pourrait exercer un pouvoir total sur ma vie», explique-t-elle. Ces violences verbales ont rapidement évolué vers des attaques cruelles, dénigrant son intelligence, sapant sa dignité et détruisant son estime de soi. « Les mots peuvent être aussi dévastateurs que des coups physiques. Ils laissent des cicatrices invisibles, mais qui saignent à l'intérieur », murmure-t-elle, un voile de tristesse assombrissant son regard.
Les violences verbales ont également eu des répercussions sur les enfants de Tamata témoins, silencieux de ces scènes déchirantes. «Je voyais la peur dans leurs yeux, la confusion. C'était comme si mon foyer était imprégné d'une atmosphère toxique», partage-t-elle avec émotion. Mais un jour, Tamata a décidé que le silence n'était plus une option. Elle a commencé à du soutien auprès de ses proches, brisant l'isolement qui accompagnait ces violences. Ensemble, ils ont décidé de mettre en lumière la réalité cachée derrière les portes fermées, confrontant Sidiki à ses actes. Le chemin vers la guérison a été difficile. Tamata a sollicité l'aide de professionnels de la santé mentale et a rejoint des groupes de soutien pour les victimes de violences verbales. Ces espaces ont été des sanctuaires où elle a pu partager son vécu sans crainte de jugement, trouvant du réconfort dans la solidarité des autres femmes qui partageaient des histoires similaires.
L'histoire de Tamata n'est pas simplement celle de la douleur, mais aussi de la résilience. Elle a décidé de reprendre le contrôle de sa vie, de retrouver sa voix. À travers des séances de counseling, elle a appris à reconstruire son estime de soi, à ériger des barrières contre les mots toxiques et à redéfinir sa propre valeur. Le chemin vers la guérison n'est pas linéaire, mais Tamata s'accroche à l'espoir. Elle milite désormais activement pour la sensibilisation aux violences verbales au sein des foyers au Sénégal. Son récit, autrefois étouffé par la douleur, est devenu un cri de résistance, un appel à l'empathie et à la compréhension.
Avec chaque mot prononcé, Tamata contribue à briser les chaînes de la violence verbale, offrant un récit poignant qui résonne au-delà de sa propre expérience. Son courage inspire d'autres femmes à parler, à chercher de l'aide, et à croire en la possibilité d'une vie sans les poids débilitants des mots bénissants.