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Senegal

Sénégal : Favoriser la nutrition au cours de la grossesse et de la petite

Défi à relever

Le Sénégal compte une population d'environ 12 millions d'habitants, avec un revenu d'environ 830 dollars par personne, ce qui est au-dessus de la moyenne de l'Afrique subsaharienne. Depuis 2000, le pays a réalisé des progrès considérables : la pauvreté, la mortalité infantile et la malnutrition ont chuté - principalement grâce à l'engagement constant du gouvernement. Toutefois, la récente crise mondiale des prix alimentaires a rendu la population plus vulnérable. En janvier 2009, l'indice des prix à la consommation pour les céréales secondaires a augmenté de 48 % en l'espace de deux ans. De nombreux ménages pauvres ont vu leur pouvoir d'achat diminuer rapidement. En conséquence,l'insécurité alimentaire et la malnutrition ont regagné du terrain, tandis que les familles se démenaient pour joindre les deux bouts.

Démarche

Le Programme de renforcement de la nutrition, lancé en 2002 et étendu en 2006, visait à améliorer les apports nutritionnels des populations les plus vulnérables, en particulier les enfants de moins de cinq ans. Il a été conçu pour améliorer la capacité des communautés à contrôler la croissance des enfants et à mieux traiter les maladies infantiles. Une collaboration a été mise en place avec les ministères concernés pour augmenter la fourniture de services liés à la nutrition; avec les autorités locales pour engager des ONG et initier ainsi des actions communautaires dans le domaine de la nutrition et de la santé; et avec le secteur privé pour encourager l'enrichissement des aliments en micro-nutriments. Au cours de la phase du projet la plus récente, le gouvernement sénégalais a accéléré le programme de nutrition communautaire en vue de toucher près de 50 % de la population ciblée, en concentrant principalement les efforts sur les régions où les taux de malnutrition étaient les plus élevés.

Résultats

Depuis 2004, les taux de malnutrition ont chuté de 20 à 10 % dans les zones concernées par le projet. La pratique de l'allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de vie du nouveau-né a pratiquement doublé pour atteindre 58 %; l'utilisation adéquate des moustiquaires pour lits a plus que doublé pour atteindre 59 %.

Principales réalisations :

- L'accent a été mis sur les soins apportés aux nouveaux-nés. En 2007, le programme de nutrition communautaire touchait 20 % des enfants de moins de cinq ans, en concentrant principalement ses activités sur les enfants de moins de deux ans.

- Les communautés sont devenues plus actives. Les activités axées sur les communautés ont été élargies pour inclure : une attention portée à la croissance des enfants, qui fait l'objet d'un contrôle mensuel ; des conseils aux femmes enceintes et aux mères de jeunes enfants ; la mobilisation des communautés pour faire évoluer les comportements et pour fournir les services de santé essentiels ; la promotion de bonnes pratiques d'alimentation pour les jeunes enfants et les nouveaux-nés ; la gestion au niveau de la communauté de la malnutrition aiguë.

- Les solutions locales ont été améliorées. Dans le cadre de la stratégie d'enrichissement des aliments mise en œuvre en collaboration avec le secteur privé, la production de sel iodé (qui aide a combattre la malnutrition) chez les petits producteurs a augmenté, passant de 6 à 21 % en moins de deux ans.

Contribution de l'IDA

La contribution de l'IDA au Second programme de renforcement de la nutrition s'élève à 15 millions de dollars (2006-2012). L'IDA a aussi soutenu une étude d'évaluation d'impact indépendante, qui a clairement montré les effets positifs du programme en termes de réduction de la malnutrition. Par ailleurs, le soutien de l'IDA a permis de mobiliser les ressources d'autres partenaires dans les domaines suivants : la gestion au niveau communautaire de la malnutrition aiguë sévère (UNICEF), la sécurité alimentaire (Programme alimentaire mondial) et les micro-nutriments (Initiative pour les micro-nutriments). Quand le pays a été touché par la crise mondiale des prix alimentaires, l'IDA a approuvé en mai 2009 un Projet d'intervention rapide pour la sécurité nutritionnelle et les transferts d'espèces axé sur les enfants, qui a permis d'étendre le Programme de renforcement de la nutrition.

Partenaires

Les partenaires incluent la Banque africaine de développement (4,5 millions de dollars), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (3,3 millions de dollars), le Programme alimentaire mondial (2,7 millions de dollars) et l'Initiative pour les micro-nutriments (1,2 million de dollars). La contribution du gouvernement (16,3 millions de dollars) indique bien son engagement.

Prochaines étapes

Les résultats du Second programme de renforcement de la nutrition sont encore provisoires mais ils semblent indiquer une consolidation des progrès accomplis lors du premier projet. La base du programme s'est élargie avec l'introduction de la gestion au niveau communautaire de la malnutrition aiguë en 2008 et les filets sociaux de sécurité en 2009. En fonction des financements, le prochain domaine de priorité sera l'enrichissement des aliments de base en micro-nutriments.

En savoir plus

Seconde politique nationale de développement de la nutrition, 2006-2012

Documents du projet