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Senegal

SÉNÉGAL : De nouveaux déplacements et défis à l'obtention de solutions durables en Casamance

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Depuis 2009, de nouveaux affrontements entre l'armée sénégalaise et les membres du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) ont provoqué de nouveaux déplacements compromettant les chances de trouver des solutions durables pour les personnes qui sont déplacées internes depuis longtemps. On estime qu'en 2010 le nombre total de personnes déplacées internes en Casamance est compris entre 10 000 et 40 000, sachant qu'en l'absence d'une évaluation exhaustive les chiffres restent peu fiables. La grande majorité des personnes déplacées internes ont cherché refuge auprès de leur famille, d'amis et des communautés d'accueil. Conformément aux tendances des migrations des zones rurales vers les zones urbaines, de nombreuses personnes ont trouvé refuge à Ziguinchor, la plus grande ville de Casamance. Le nombre de personnes déplacées internes ayant trouvé refuge dans la ville serait compris entre 10.000 et 14.000. Des mouvements de retour massifs ont également été observés depuis 2008. Des données empiriques montrent que de nombreuses personnes déplacées souhaitent rentrer chez elles mais il n'y a pas eu d'évaluation de leurs intentions. Il n'existe pas non plus de données sur le nombre de personnes qui ont réussi à s'intégrer localement, se sont installées à proximité ou ailleurs dans le pays. L'accès restreint aux terres agricoles en raison des attaques constantes des rebelles a affecté les moyens de subsistance des personnes déplacées internes ainsi que des communautés d'accueil aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain. En particulier, les femmes chefs de ménages ont dû trouver des alternatives à l'agriculture et dans certains cas, ont eu recours à la prostitution. Les enfants déplacés internes sont souvent en situation d'échec à l'école ou risquent d'être abandonné par les familles confrontées à la pauvreté et au stress, de nombreux adultes ayant été contraints de chercher un revenu ailleurs. Les problèmes sociaux et psychosociaux sont également très répandus parmi les personnes déplacées internes. Dans les zones de retour, les séquelles de ce long conflit ont continué à entraver la réinsertion durable des personnes déplacées internes. Les infrastructures et les services restent limités, et la présence de mines antipersonnel empêche le retour à l'agriculture. Des opérations humanitaires de déminage à large échelle ainsi que l'accès accru aux services sociaux de base et l'inclusion des revendications territoriales dans les programmes de reconstruction sont nécessaires pour envisager des retours durables.