Par Abdoulaye Diallo
Gestionnaire du Projet relatif au droit des catastrophes au Sénégal, Croix-Rouge sénégalaise
S’inspirant des idées préconisées par les « Lignes directrices pour la facilitation et la réglementation nationales des opérations internationales de secours en cas de catastrophe et d’assistance au relèvement initial » (Lignes directrices IDRL), adoptées à l’unanimité à la XXXe Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la Croix-Rouge sénégalaise (CRS) a tenu le 24 février 2015 à l’hôtel Savana de Dakar, un atelier sur les cadres juridiques pour la gestion des catastrophe au Sénégal afin d’examiner entre autres, les questions légales soulevées par opérations internationales de secours, dont les obstacles quant à l’entrée sur le territoire et à la conduite des opérations, ainsi que les lacunes sur le contrôle de qualité, liées à la coordination et à la complémentarité de l’aide internationale. Tel que souligné par le Président de la Croix-Rouge sénégalaise, pendant l’ouverture de l’atelier : « l’épidémie d’Ebola qui sévit encore en Afrique de l’Ouest, démontre d’ailleurs la pertinence de se pencher sur les questions d’interventions internationales de secours en cas de catastrophes. »
L’atelier s’inscrit dans le cadre des activités prévues dans le plan d’action du projet IDRL initié par la CRS avec le soutien de la FICR. En effet, la FICR a mis à la disposition de la CRS un financement pour le projet d’assistance technique au Sénégal afin de soutenir la Croix-Rouge sénégalaise dans son plaidoyer stratégique auprès du gouvernement sur la meilleure façon de renforcer sa préparation juridique pour l’intervention internationale en cas de catastrophe.
Le projet comporte aussi un autre élément sur les questions juridiques liées à la réduction des risques de catastrophes. Entre février et décembre 2014, la Croix-Rouge sénégalaise avait mis en œuvre un projet qui avait mené au « Rapport de consultance : Le Cadre juridique de la réduction des risques et de gestion de catastrophes au Sénégal » produit par un consultant. Les leçons tirées du projet ont ainsi été partagées avec les autorités sénégalaises lors de l’atelier du 24 février. Les discussions au cours de l’atelier ont aussi mené à des suggestions pour l’amélioration du cadre actuel, par exemple, l’utilisation de langues nationales pour permettre une meilleure connaissance des communautés de la réduction des risques de catastrophes et le renforcement des capacités des intervenants. Cependant, le travail de plaidoyer reste à compléter. Ce travail sera pris en charge et utilisé pour la deuxième composante du présent projet, un projet de réduction des risques de catastrophes dans un contexte urbain.
Pourquoi ce projet est-il important pour le Sénégal?
En initiant ce projet, la CRS répond d’une part à sa mission d’auxiliaire des pouvoirs publics, en mettant l’accent sur la préparation juridique dans la gestion des catastrophes. D’autre part, il s’agit de rappeler les engagements pris lors de la XXXe Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Enfin, la CRS veut assurer le rôle de leader naturel en invitant tous les acteurs qui interviennent dans la gestion des catastrophes à participer au travail de réflexion pour aboutir à un cadre juridique complet sur la gestion de catastrophes.
Pour ce faire, la CRS entreprendra une recherche sur le cadre juridique au Sénégal afin de produire un rapport soulignant les bonnes pratiques ainsi que les lacunes du cadre existant. La CRS déploiera des efforts de plaidoyer stratégique pour l’adoption des recommandations du rapport au Sénégal.