Minata, une femme forte et déterminée, a accepté de partager son histoire poignante sur les violences économiques qu'elle a vécues au Sénégal. Assise dans une petite pièce éclairée par la lueur tamisée d'une lampe, elle a commencé à raconter son parcours marqué par les défis économiques.
«Je viens d'une famille modeste, et j'ai toujours eu le rêve de créer ma propre entreprise», at-elle commencé. Minata a investi toute son énergie et ses économies dans un petit commerce de vente de produits locaux au marché. Cependant, son mari, Souleymane, ne partageait pas son enthousiasme pour son indépendance financière. Au début, Souleymane a commencé par minimiser les efforts de Minata, dévalorisant son travail et critiquant ses choix entrepreneuriaux. Puis, lentement, les violences économiques ont pris une forme plus insidieuse. « Il prenait le contrôle de mes revenus, exigeait que je lui remette tout l'argent que je gagnais. Il justifiait cela en prétendant gérer les finances de la famille», a expliqué Minata.
Le contrôle financier s'est rapidement transformé en restriction. Minata n'avait plus le droit de prendre des décisions financières autonomes. «J'avais l'impression d'être prisonnière de ma propre vie. Mon rêve d'indépendance était écrasé par un contrôle oppressant», a-t-elle ajouté, les yeux remplis d'émotion. Lorsqu'elle tentait de remettre en question cette dynamique, les violences verbales et psychologiques s'ensuivaient.
Les remarques dévalorisantes et les humiliations publiques ont sapé sa confiance en elle. « Je me sentais piégée, impuissante. Je ne pouvais même pas imaginer m'échapper de cette situation", a confié Minata. La situation a atteint son paroxysme lorsque Mamadou a commencé à s'approprier les bénéfices du commerce de Minata pour ses propres dépenses personnelles, laissant l'entreprise au bord de la faillite. « C'était comme si tout ce pour quoi j'avais travaillé était anéanti. Je me sentais dépossédée de ma propre vie et de mes aspirations », at-elle raconté, les larmes aux yeux. Cependant, la résilience de Minata a été sa force motrice. Elle a trouvé le courage de partager son histoire avec des amis et des membres de sa famille, brisant le silence qui entourait les violences économiques. Des organisations locales de défense des droits des femmes ont également été contactées pour offrir un soutien.
Avec l'aide de ces réseaux de soutien, Minata a entrepris des démarches légales pour protéger ses droits financiers. La pression sociale exercée par la communauté a également contraint Mamadou à faire face aux conséquences de ses actions. Aujourd'hui, Minata est en train de reconstruire sa vie économique et émotionnelle. Elle a repris le contrôle de son entreprise, grâce à l'appui d'organisations qui lui ont fourni des conseils juridiques et des compétences en gestion. Son récit, bien que douloureux, est devenu une source d'inspiration pour d'autres femmes confrontées aux violences économiques au Sénégal, les encourageant à rechercher le soutien nécessaire pour briser les chaînes de la dépendance et de l'oppression.