“Le cessez-le-feu unilatéralement décrété par le chef rebelle Salif Sadio est un autre bon signe sur la route qui, tel que nous l’espérons, aboutira à la paix définitive en Casamance”, a déclaré à la MISNA père Alphonse Seck, vicaire général de Dakar, avant de préciser néanmoins qu’”il s’agit d’un engagement individuel de Sadio, leader d’une des innombrables factions sur le terrain” du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), rébellion active depuis les années 1980 contre le gouvernement du Sénégal pour obtenir l’indépendance de cette région reculée du Sud.
Il y a quelques jours, dans une déclaration à la radio locale Zik Fm, le chef rebelle avait promis de faire observer à ses hommes un cessez-le-feu unilatéral, tout en avertissant les autorités centrales de ne pas provoquer les rebelles. Pour Sadio, une telle mesure vise à faciliter les négociations pour résoudre la crise. Le gouvernement du Sénégal a quant à lui fait les éloges d’un tel geste par l’intermédiaire de son porte-parole Abdou Latif Coulibaly.
“La promesse de Sadio s’inscrit dans le cadre de la facilitation opérée par la Communauté de Sant’Egidio, qui a abouti en février à la signature d’un accord à Rome entre les parties sur des mesures de confiance réciproque. C’est de ce point de vue que les parties se sont engagées à garder un comportement susceptible de favoriser les négociations pour restaurer une paix définitive et atténuer les souffrances de la population”, a ajouté père Seck. L’Eglise catholique du Sénégal, et plus particulièrement le cardinal Thédore Adrien Sarr, archevêque de Dakar, s’est elle aussi engagé dans la résolution du conflit en Casamance. Les factions de César Atoute Badiate et d’Ibrahima Compasse Diatta ont accepté depuis longtemps la facilitation du cardinal Sarr et de l’imam Fansou Bodian de Bignona (sud).
Sur le terrain, des sources du diocèse de Ziguinchor, un des chefs-lieux de la Casamance, ont confirmé à la MISNA que “la situation est relativement calme depuis maintenant plusieurs mois à l’exception de quelques actes isolés commis par des bandits des grands chemins”. La trêve a permis d’entreprendre des travaux de restauration sur la route nationale numéro 6 et de lancer officiellement le Projet Pôle développement pour la Casamance (Ppdc), en partie financé par la Banque mondiale, en faveur des trois régions méridionales de Kolda, Sédhiou et de Ziguinchor.