En dépit du ralentissement du régime pluviométrique noté par endroits à travers le Sahel, le mois d'août a été marqué par des manifestations pluvio-orageuses locales très fortes ; les inondations demeurent une menace réelle.
Même s'il est noté un certain ralentissement du régime pluviométrique dans la partie nord du Sénégal et les Wilaya voisines de Mauritanie (Trarza et Brakna) et dans l'extrême sud-ouest du Burkina Faso et du Tchad, la première décade d'août a été aussi marquée par des cellules de fortes pluviosité ayant permis de recueillir plus de 100 mm dans les régions centrales de la Gambie, du Burkina Faso du Tchad, au sud de la région de Sikasso au Mali et en Guinée-Bissau. Un renforcement du régime pluviométrique en seconde décade est à l'origine de fortes chutes de pluies dans les régions côtières et le bassin arachidier du Sénégal, la moitié sud du Mali et les préfectures des Logones au sud-ouest du Tchad. Malgré un ralentissement du régime pluviométrique notable au Niger, les chutes de pluies se sont poursuivies intensément dans le bassin arachidier et les régions côtières au Sénégal, en Gambie, Guinée-Bissau. Ces fortes précipitations ont occasionné des inondations au Sénégal et en Gambie. Les hauteurs de pluies mensuelles dépassent 300 mm au sud du Sénégal, de la Guinée-Bissau, du Mali, ainsi qu'au centre de la Gambie. Elles n'atteignent pas 50 mm au centre des Wilaya des deux Hodh, Assaba et Tagant en Mauritanie. Dans la zone désertique pastorale de la région de Gao au Mali et au Niger, les précipitations mensuelles atteignent 100 mm. Comparée aux précipitations mensuelles d'août de 2004 et de la Normale 1971-2000, il ressort une situation pluviométrique déficitaire dans la zone agricole de la Mauritanie et du Cap Vert, dans la région de Matam au Sénégal, la région de Tombouctou et une partie de celle de Mopti au Mali, les régions du Sud-ouest et de la Comoé au Burkina Faso, le nord de la région de Dosso, Tahoua, Maradi et Zinder au Niger. Les cumuls pluviométriques saisonniers du 1er mai au 31 août atteignent 1000 mm en Guinée-Bissau et au sud-Est du Sénégal, mais à peine 150 mm au nord de la zone agricole de la Mauritanie et la zone pastorale du Mali et du Niger. Exceptées des poches déficitaires situées dans les Hodh en Mauritanie, au sud du Sénégal, en Guinée-Bissau, au centre du Mali et sud-ouest du Burkina Faso, la pluviométrie hivernale est équivalente ou supérieure à celle de l'année 2004. La comparaison à la Normale hivernale au 31 août présente une situation bien meilleure, sauf au sud-ouest du Burkina Faso.
Les pluies régulières et appréciables enregistrées durant le mois d'août sur l'ensemble du Sahel ont eu pour conséquences d'une part la poursuite de la montée des eaux au sein de pratiquement tous les cours d'eau et d'autre part des inondations dans certaines villes de la région comme Dakar au Sénégal. Les débits enregistrés sont généralement supérieurs à ceux de l'an passé et aux valeurs moyennes inter-annuelles pour la même période. Les plans d'eau moyens sont à leur niveau les plus hauts avec de déversements observés sur certains d'entre eux. Pour les principaux cours d'eau permanents des différents bassins, la crue se poursuivra au courant le mois de septembre.
Si la situation du criquet pèlerin est déclarée calme en Mauritanie, au Mali et au Niger, en revanche au Tchad, elle reste préoccupante.
Dans la zone agricole du Sénégal et du Niger, les infestations de sautériaux, d'insectes floricoles, de chenilles défoliatrices et d'oiseaux semblent avoir été relativement maîtrisées même si des dégâts localisés ont été notés dans certaines zones du Niger.
Au cours des prochaines semaines, c'est seulement au Tchad qu'un développement significatif du criquet pèlerin est possible. Dans les autres pays de la ligne de front (Mauritanie, mali et Niger) les reproductions attendues seront faibles.
Les insectes floricoles, les sautériaux et les oiseaux vont encore persister.
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