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Saint Martin (France) + 7 more

Réduction des Risques de Catastrophes : un axe stratégique prioritaire aux Antilles

La réflexion menée sur le renforcement des capacités de la Croix-Rouge française et sur la mise en place d’un dispositif de réduction des risques récurrents de catastrophes concerne toute la zone des Antilles. En effet, celle-ci est exposée aux ouragans, séismes, inondations, et est d’autant plus vulnérable qu’elle est composée de nombreuses petites îles isolées.

Les trois ouragans successifs survenus en septembre dernier (Irma, José et Maria) ont affecté au total 17 territoires de 9 pays et 8 territoires d’Outremer (français, britanniques, néerlandais et américains). Ces événements ont mis en exergue les vulnérabilités des îles du Nord, à la fois éloignées et privées de moyens de réponse. Ils ont également montré le rôle essentiel de la PIRAC, à l’échelon national et international. La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) lui a confié le suivi des catastrophes sur les Petites Antilles. La PIRAC a ainsi assuré un soutien logistique capital à La Dominique, dévastée par l’ouragan Maria, le 20 septembre dernier, mais aussi sur Anguilla, grâce à ses stocks pré-positionnés en Guyane, Martinique et Guadeloupe.

UNE EXPERTISE ‘’MAISON’’

La Croix-Rouge française peut miser sur son expertise en matière de sensibilisation et de préparation aux risques de catastrophes naturelles. Plusieurs projets sont menés ailleurs et à l’échelon international pouvant être adaptés aux Antilles.

Le projet « Paré pas paré » mené par la Plateforme d’intervention régionale Océan Indien (PIROI) de la Croix-Rouge française à La Réunion porte sur des actions de sensibilisation des enfants en milieu scolaire, des familles et du grand public. Il peut facilement être dupliqué aux Antilles. Citons également le projet « 72 heures » mené par la plateforme d’intervention régionale pour la zone Amérique-Caraïbes (PIRAC) sur la zone Caraïbes qui permet aux habitants des îles isolées d’avoir une autonomie de trois jours jusqu’à l’arrivée des premières équipes d’urgence, grâce à des stocks pré-positionnés et la formation préalable des différents acteurs du territoire.

En termes de préparation aux catastrophes, la Croix-Rouge française peut également s’appuyer sur son expérience à l’international (Caraïbes, Pacifique sud, Océan Indien…), notamment dans le secteur de l’habitat et de la construction d’abris d’urgence, via des outils développés au sein du Mouvement international et des formations dispensées aux acteurs de l’urgence humanitaire.

Différentes pistes sont donc actuellement à l’étude. Toutes les directions métiers et acteurs Croix-Rouge impliqués dans l’opération Irma sont convaincus d’une chose : il faut renforcer encore le travail de coordination régionale. Cette complémentarité des compétences, constatée durant toute la phase d’urgence, est le gage de notre efficacité.

Les événements:
Trois ouragans d’ampleur exceptionnelle frappent les Caraïbes, à quelques semaines d’intervalle :

  • Dans la nuit du 5 au 6 septembre, Irma, classé 5 dévaste l’île de Saint-Martin et, dans une moindre mesure, celle de Saint-Barthélemy. Sint Maarten, Anguilla et Barbuda subissent également des dégâts importants.
  • Le 9 septembre, un second ouragan, José, de catégorie 4, épargne les territoires antillais mais contraint nos équipes au confinement et retarde l’arrivée de renforts.
  • Le 20 septembre, un troisième ouragan, Maria, de catégorie 5, impacte le sud de la Guadeloupe et l’Etat de La Dominique, totalement dévasté.

Une réponse anticipée, au siège et sur le terrain

  • Dès le jeudi 31 août, des contacts entre les directions concernées du siège et les acteurs locaux ont lieu à l’approche de l’ouragan Irma.
  • Le 4 septembre, la Croix-Rouge française active sa cellule de crise nationale.
  • Le 5 septembre, un premier binôme de conseillers techniques nationaux opérationnels (CTNO) est envoyé en Guadeloupe.
  • Le 6 septembre, un appel à dons est lancé en prévision d’une catastrophe qui s’annonce majeure.
  • Le 8 septembre, un Poste de Commandement National Avancé (PCNA) est installé à Pointe-à-Pitre, soutenu par la Cellule arrière départementale (CAD) de la délégation territoriale de Guadeloupe. Un poste de commandement est basé à Saint-Martin et une équipe envoyée en renfort à Saint-Barthélemy.
  • Le 9 septembre, un centre d’accueil des impliqués est mis en place à l’aéroport de Pointe-à-Pitre.