KIGALI, le 1 août (IRIN) - Vendredi
dernier, les autorités ont commencé à relaxer des détenus incarcérés dans
les prisons rwandaises, un processus qui aboutira, selon le gouvernement,
à la remise en liberté de 36 000 d'entre eux, dont beaucoup avaient avoué
avoir participé au génocide de 1994.
« Je suis ravi de sortir de cette prison
», a déclaré Jean Baptiste Hakizimana un détenu tout juste relaxé qui avait
avoué avoir tué son voisin en 1994.
« J'espère ne jamais y retourner », a-t-il ajouté.
Certains des détenus relaxés semblaient souffrants, d'autres étaient âgés. Beaucoup d'entre eux étaient encore des enfants au moment de leur incarcération.
Peu d'entre eux sont passés devant la justice. Certains ont déjà purgé une peine plus longue que la peine maximale qu'ils auraient pu se voir infliger au terme d'un procès. Néanmoins, selon Jean de Dieu Mucyo, le procureur général rwandais, les détenus remis en liberté n'ont pas été graciés : les accusés devront comparaître devant les tribunaux « gacaca ». Ces tribunaux ont été mis en place pour rattraper le retard accumulé par la justice, en accélérant les procès de dizaines de milliers d'accusés.
Environ la moitié des personnes suspectées d'avoir participé au massacre de quelque 937 000 Tutsis et Hutus politiquement modérés sont encore en prison.
Les détenus relaxés passeront six mois dans des camps de solidarité, mis en place par les autorités. Ces camps sont destinés à préparer les détenus à la réinsertion sociale.
En 2003, jusqu'à 24 000 prisonniers avaient été libérés par décret présidentiel. Quatre mille autres ont été relaxés l'année suivante.
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