SUMMARY
This report focuses on the preliminary,
still unofficial results of the joint MINAGRI/FAO/WFP/FEWS NET Season 2003
A (September 2002- January 2003) crop assessment, which will be a major
determinant of food security for the first half of the year. The assessment
team concluded that although rainfall conditions were unfavorable at the
start of the season, crop production is generally satisfactory. Estimated
at 0.95 million tons of cereal-equivalents, this production is believed
to be 9% higher than the average of seasons 2000A, 2001A and 2002A. As
a reminder, season 2000A was mediocre, 2001A average, and 2002A excellent.
At national level, the consumption needs for the first semester are nearly
met, with an estimated 2008 kilocalories per capita per day (against a
norm of 2100 kcal) available from domestic production. However, production
in three provinces (out of eleven) remains well below consumption needs.
In those provinces (Gikongoro, Butare and Kibuye), some districts may experience
moderate to high food insecurity. In other provinces, the situation is
not worrying as crop production is about adequate, though some pockets
such as in drought-prone zones of Umutara and Kibungo Provinces have experienced
severe production shortfalls. If relief food donations to humanitarian
agencies remain at their current level (about 22,000 MT per semester),
those agencies should be able to adequately respond to anticipated requests
for assistance up to June 2003. Household food security in the second half
of the year will mainly depend on the performance of Season B (February-July
2003). At present, sorghum planting is delayed by nearly one month in central
and eastern part of the country, as delayed harvest hold up land preparation.
This does not bode well with its expected harvest in July.
RESUME
Ce rapport se concentre sur les résultats provisoires, non encore officiels, de l'évaluation conjointe MINA-GRI/FAO/PAM/FEWS NET des récoltes de la saison A (septembre 2002-janvier 2003). Celles-ci constituent en effet un élément déterminant de la sécurité alimentaire au cours de la première moitié de l'année. L'équipe d'évaluation a conclu qu'en dépit de conditions pluviométriques défavorables de début de saison, la production agricole est généralement satisfaisante. Avec 0,95 millions de tonnes d'équivalent-céréales, celle-ci est estimée supérieure de 9% à celle de la moyenne des saisons 2000A, 2001A et 2002A. On se rappellera que la production de 2000A était médiocre, celle de 2001A moyenne et celle de 2002A excellente. Au niveau national, les besoins de consommation du premier semestre sont à peu près satisfaits, avec des équivalents en kilocalories de 2008 Kcal par personne par jour (contre une norme internationale de 2100 Kcal/j) fournis par la production intérieure. Toutefois, trois provinces sur onze ont une production inférieure aux besoins. Dans ces provinces (Gikongoro, Butare et Ki-buye), quelques districts connaîtront une insécurité alimentaire modérée à élevée. Même si la situation dans les autres provinces n'est pas inquiétante, du fait que la production est à peu près adéquate, ces provinces ont eu aussi des zones ou poches de sérieux déficits de production, comme dans les zones susceptibles aux déficits hydriques des provinces Umutara et Kibungo. Si les dons de nourriture aux agences humanitaires restent à leurs niveaux actuels (à raison d'environ 22.000 tonnes par semestre), ces agences devraient être capables de répondre adéquatement aux requêtes en assistance qui leur seront adressées d'ici juin 2003. La sécurité alimentaire au cours de la deuxième moitié de l'année va surtout dépendre des performances de la saison B (février-juin 2003). Pour le moment, les semis de sorgho sont en retard d'environ un mois au centre et à l'est du pays, car la préparation du terrain s'est faite en retard du fait des récoltes tardives. Cela n'est pas de bon augure pour la production de sorgho en juillet 2003.
1. Situation actuelle
L'état de sécurité alimentaire au cours de la première moitié de l'année en cours est principalement déterminé par les récoltes de la saison 2003A (septembre 2002 - janvier 2003) qui vient de s'achever. Il est bien sûr aussi influencé par les prix des denrées alimentaires et par les importations de nourriture. D'après les estimations sommaires des missions d'évaluation des récoltes, ces dernières incluent aussi l'aide humanitaire. Celle-ci s'est élevée à environ 20-25% des importations alimentaires to-tales estimées pour les années 2000 à 2002.
Les prix des produits vivriers de base ont en général baissé durant le mois de janvier, suite aux récentes récoltes au Rwanda. Les deux exceptions à cette tendance sont la patate douce et la banane. Pour la patate douce, le prix, déjà très élevé fin décembre 2002 (64 FRW/kg à Kigali, soit le double de son niveau de l'année précédente) a encore augmenté de 6% au mois de janvier. Ce produit devrait rester très cher en raison de la diminution des superficies emblavées et de la pénurie de boutures qui persiste encore maintenant. D'après les statistiques du MINAGRI, la patate douce est le produit le plus consommé au Rwanda (elle entre pour environ 22% dans l'apport total en calories) et son prix élevé, qui reflète sa rareté, est beaucoup ressenti par les ménages, surtout en milieu rural. La pénurie de patate douce fait que le manioc- un important produit de substitution- coûte aussi relativement cher. A 70 FRW/kg à Kigali à la mi-janvier 2003 (contre 43 l'année précédente), le prix de la banane à cuire est aussi très élevé, mais il devrait peu à peu se stabiliser en raison des approvisionnements en provenance de l'Ouganda et de la République Démocratique du Congo (RDC). La disponibilité et l'accès des ménages à la banane à cuire sont très importants car ce produit contribue, selon les statistiques officielles, pour environ 13% dans l'apport en calories alimentaires au Rwanda.
Les marchés du Rwanda étaient en janvier 2003 moyennement approvisionnés, sauf pour les patates douces. Notons qu'exceptionnellement on y trouvait les boutures de patates douces, preuve de leur pénurie. Les légumes étaient par contre très abondantes. Les commerçants sont activement en train de réapprovisionner leurs stocks de haricot à travers le pays. Le commerce frontalier n'était pas très actif, mais les enquêteurs du projet EU-MINAGRI-SISA et des commerçants interviewés à Kigali et à des postes frontaliers avec la Tanzanie et l'Ouganda rapportent que l'importation de la banane à cuire de l'Ouganda et de la République Démocratique du Congo vient de reprendre. Le riz, le petit poisson et les oignons continuent à être importés de la Tanzanie. Le Rwanda exporte actuellement pas mal de haricot vers l'Ouganda. Notons que les professionnels de la sécurité alimentaire au Rwanda estiment que le pays comble pour environ 10-15% ses besoins alimentaires avec des importations nettes de produits vivriers, surtout de l'Ouganda et de la RDC.
2. Perspectives du premier semestre 2003
2.1. Résultats provisoires de l'évaluation des récoltes
La mission conjointe MINAGRI/FAO/PAM/FEWS NET d'évaluation des récoltes vient tout juste de remettre son rapport provisoire aux autorités du MINAGRI. Les estimations des récoltes qui sont présentées dans ce rapport sont par conséquent encore provisoires; elles ne doivent en aucun cas être considérées comme officielles.
Estimations des cultures au niveau national
La saison 2003 A avait commencé avec un grand retard. Malgré des pluies plus stables en novembre et décembre 2002, la production agricole de la saison ne peut être qualifiée que de moyenne. La production de patates douces a toutefois été médiocre en raison de la pénurie de boutures qui a eu lieu pendant toute la saison, et qui perdure encore main-tenant. Le tableau 1 présente les productions estimées de la saison 2003A et leur comparaison avec la moyenne des saisons 2000A, 2001A et 2002A. La comparaison n'est pas faite par rapport à la saison 2002A car selon toutes les informations maintenant disponibles (niveau des prix, comparaison des images satellites, données de rendements fournies par d'autres institutions), sa production semble avoir été sous-estimée d'environ 20%.