Auteur : Hugues Lamarque
Ce document résume les principales considérations concernant l’épidémie de maladie à virus de Marburg (MVD) au Rwanda, notamment les capacités nationales de réponse, les structures de gouvernance locales et les implications régionales et économiques. Il est basé sur une revue rapide de la littérature publiée et grise existante, des reportages, des recherches antérieures au Rwanda et des conversations informelles avec des collègues nationaux et internationaux et avec les personnes impliquées dans la réponse.
L'épidémie a été officiellement déclarée le 27 septembre 2024 et constitue la première apparition de la maladie à virus méningocoque au Rwanda. Au moment de la rédaction du présent rapport (14 octobre 2024), 62 cas ont été signalés : 15 personnes sont décédées, 21 personnes sont en isolement et reçoivent un traitement, et 26 personnes se seraient rétablies. La plupart des cas confirmés concernent des professionnels de la santé. Des cas confirmés ont été signalés dans sept des 30 districts du Rwanda : Gasabo, Gatsibo, Kamonyi, Kicukiro, Nyagatare, Nyarugenge et Rubavu (voir Figure 1 dans le rapport). La présence de la maladie dans plusieurs districts suscite de graves inquiétudes quant à sa propagation intercommunautaire. Les efforts de dépistage se sont intensifiés, le ministère de la Santé signalant que plus de 3 797 tests avaient été effectués au 14 octobre 2024.
La réponse du Rwanda à l’épidémie de MVD s’appuie sur son infrastructure de santé publique existante et sur son expérience de gestion de crises précédentes, telles que la préparation à la COVID-19 et à Ebola lors des épidémies de fièvre hémorragique virale dans les pays voisins. L’approche comprend des installations d’isolement améliorées, des laboratoires mobiles et des capacités de diagnostic en temps réel pour renforcer les efforts de contrôle de la maladie. Le ministère de la Santé, avec le soutien de l’OMS, a activé un système de gestion des incidents à plusieurs niveaux, avec des équipes d’intervention rapide opérant aux niveaux national, provincial et des établissements de santé pour gérer la surveillance, la recherche des contacts et la gestion des cas. Les données sont gérées via le système électronique intégré de surveillance et de réponse aux maladies (e-IDSR). Les efforts de vaccination des professionnels de santé ont également commencé à utiliser un vaccin expérimental contre la MVD.