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Volker Türk lance un appel à la communauté internationale pour éviter une catastrophe humanitaire totale à Gaza

GENÈVE – Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a exhorté aujourd’hui la communauté internationale à agir pour empêcher l’effondrement total de l’aide vitale et cruciale à Gaza, où les frappes israéliennes continuent de tuer des civils, y compris dans les abris et les établissements de soins.

« Alors que nous entrons dans la neuvième semaine de blocus total de l’aide essentielle à la survie, des efforts internationaux concertés doivent être déployés pour empêcher cette catastrophe humanitaire d’atteindre un niveau encore jamais atteint », a déclaré M. Türk.

Depuis le 2 mars, Israël empêche toute entrée de nourriture, de carburant et d’autres ressources vitales à Gaza. Les boulangeries n’opèrent plus en raison du manque de farine et de carburant, et les stocks de nourriture restants s’épuisent rapidement. « Tout recours à la famine contre la population civile comme méthode de guerre constitue un crime de guerre, de même que toutes les formes de punition collective », a averti le Haut-Commissaire.

Le projet israélien visant à faire du gouvernorat de Rafah une nouvelle « zone humanitaire » obligerait les Palestiniens à se déplacer vers cette zone pour recevoir de la nourriture et de l’aide humanitaire. « Un tel projet signifiera très probablement qu’une grande partie de Gaza, ainsi que les personnes qui ne peuvent pas se déplacer facilement, notamment les personnes handicapées, les personnes malades ou blessées, et les femmes qui s’occupent de familles entières, seront forcées de se passer de nourriture », a déclaré M. Türk.

Israël continue de frapper des zones de Gaza servant de refuge aux civils palestiniens. Entre le 18 mars et le 27 avril, le HCDH a enregistré 259 attaques contre des bâtiments résidentiels et 99 contre des tentes de personnes déplacées à l’intérieur du pays.

La plupart des attaques ont fait plusieurs victimes, dont des femmes et des enfants. Parmi les frappes lancées sur les tentes des personnes déplacées, 40 auraient eu lieu autour de Mawassi, où l’armée israélienne avait demandé à plusieurs reprises aux civils de trouver refuge. « Ces incidents reflètent le schéma que nous avons observé au cours de cette escalade, à savoir des attaques qui soulèvent de graves préoccupations quant à la violation des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution. Chacun de ces incidents doit faire l’objet d’une enquête approfondie. Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des civils qui ne participent pas directement aux hostilités peut constituer un crime de guerre », a souligné Volker Türk.

De nouvelles violations sont également à craindre, l’armée israélienne continuant d’attaquer les établissements de santé. Les 22 et 24 avril, l’armée aurait frappé l’hôpital pour enfants Martyr Mohammad Al Durrah, le mettant complètement hors service.

Dans le même temps, les forces israéliennes ont continué de prendre pour cible des biens de caractère civil indispensables à la survie de la population. Les 21 et 22 avril, elles ont mené des attaques vraisemblablement coordonnées dans trois gouvernorats, détruisant 36 engins lourds, dont des pelles mécaniques, des camions-citernes et des camions d’aspiration des eaux usées. Ces engins étaient utilisés pour des opérations de secours, notamment pour enlever les débris, distribuer de l’eau et réparer les systèmes d’assainissement.

« Une telle destruction entrave considérablement l’accès à l’eau, nuit à la santé publique et fait obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire et à la conduite des opérations de secours, notamment la recherche des blessés et des morts coincés sous les décombres et le déblaiement des débris pour permettre aux ambulances d’accéder aux victimes », a déclaré le Haut-Commissaire.

Volker Türk a rappelé que l’impact cumulé du comportement des forces israéliennes à Gaza suscite de vives préoccupations, dans la mesure où Israël semble imposer aux Palestiniens de Gaza des conditions de vie de plus en plus incompatibles avec leur existence en tant que groupe à Gaza.

« Les États tiers ont clairement l’obligation, en vertu du droit international, de veiller à ce que de tels comportements cessent immédiatement, et ils doivent agir en conséquence », a-t-il affirmé. « Ils doivent également rechercher et traduire en justice tous les auteurs de crimes au regard du droit international, quels qu’ils soient. »