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En Cisjordanie, la violence et l’emprise israélienne sur la population s’intensifient

Alors que l'attention internationale est tournée vers l'escalade du conflit entre Israël et l'Iran, les forces armées israéliennes intensifient leurs activités en Cisjordanie. Les opérations militaires se développent dans les gouvernorats de Jénine, Naplouse et Tulkarem, où des troupes supplémentaires ont été déployées, aggravant la situation déjà désastreuse des Palestiniens. Depuis octobre 2023, ces mesures entravent gravement l’accès aux soins et aux services essentiels en Cisjordanie. Médecins Sans Frontières (MSF) demande l’arrêt des déplacements forcés et du système d'annexion mis en place par Israël, et qui se traduit notamment par le déploiement de l’armée, les restrictions de mouvement, les démolitions, la violence à l’encontre de la population et les obstacles à l’accès aux services de base.

« Le 13 juin, les forces israéliennes ont fait une descente dans mon village à Tulkarem, elles ont déplacé de force les personnes qui vivaient dans deux immeubles résidentiels et les ont transformés en casernes militaires. Depuis, elles patrouillent régulièrement dans le village, mènent des enquêtes, des interrogatoires, des arrestations, des perquisitions et des détentions. » explique Karim*, membre du personnel de MSF.

« Au cours de la semaine dernière [semaine du 16 juin 2025], alors que le monde regardait ailleurs, la population de Cisjordanie a vu l’emprise de la puissance occupante s’intensifier davantage. Cela doit cesser. » Simona Onidi, coordinatrice de projet à Jénine et Tulkarem.

Le 13 juin 2025, les autorités israéliennes ont bloqué tous les principaux points de contrôle et barrières routières menant à Hébron pendant quatre jours. Les personnes ayant besoin de soins médicaux n'ont donc pas pu prendre leurs voitures, obligeant les personnes gravement malades à parcourir de longues distances à pied, au risque d'être ciblées par les tirs de l’armée ou simplement empêchées de passer.

« Le 14 juin, j’ai tenté d’emmener mon frère, gravement malade, de Bethléem à un rendez-vous médical à Hébron — un trajet qui devrait normalement durer 25 minutes. Mais en raison des nouvelles restrictions imposées par les autorités israéliennes, toutes les principales entrées et sorties étaient fermées. Il nous a fallu trois heures, et finalement, bien qu'il soit très malade, il a dû traverser un poste de contrôle fermé à pied, comme beaucoup d'autres. C’est très dangereux. » raconte Oday Al-Shobaki, chargé de communication.